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Diane, elle n’est pas facile. Pas facile à vivre, je veux dire, je ne me permettrais pas la moindre familiarité. C’est ma déesse, pas une pouffe … Pourtant je m’appliquais, bon camarade, rarement distrait, partageur et tout. Et rien ne venait. Et si je continuais comme ça ce matin (25 octobre 2014), c’est parce que c’est plutôt ma nature. Battue cerf chevreuil sanglier, ce matin, sur mes terres de la montagne auvergnate. Pas vraiment mes terres, vers lesquelles je partirai vendredi, non, mais mes terres d’élection. Où je ne fus pas élu, c’est une autre histoire.
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couleurs
La battue
J’y suis allé, car après mon absence du dernier WE, émettre l’idée de chasser loin eut été incongrue. D’habitude c’est 9.3, mais mon épaule ne le permettrait pas trop… Alors je prends la petiote Ruger en .308, pour laquelle je n’ai que des Sierra 180 grains. Cela mériterait une Accubond en 165 ou 180 grains, et aussi des essais à 200 m avec la lunette de battue, que je n’ai pas faits. Mais je ne tire jamais, alors, ça ira bien …
Je pose Claude à son poste, j’avance un peu. Les nains jaunes que je croise ne sont pas de mon équipe. Je suis donc le plus avancé, avec la mythique Pierre du Finit au bout de mon regard, le meilleur des meilleurs postes. Las ! Deux collègues arrivent et je leur propose civilement d’avancer vers ces postes de rêve ; je n’ai pas l’âme criminelle ce matin. L’ainé se pose à 250 m de moi, son fils en fait 400 de plus. Nous formons une ligne quasi droite comme dans les bons traités de battue, pour une fois.
Quelques coups de feu, quelques abois, sont-ils au bout de notre battue, devant ou derrière ? Je prends au télémètre les 250 m à mon alentour. Les mètres sont de moins en moins longs, semble t-il, à l’inverse de la hauteur des montagnes. J’observe des mouflons, puis des chamois. La routine … J’enroule ma vestoune autour du sétou en un redoutable appui pour la Ruger ; et je mets résolument le grossissement de la Minox sur 5. On n’est pas des fiottes, la moyenne, c’est pas notre truc. Je teste d’hypothétiques cerfs aux limites presque raisonnables et les tue tout aussi hypothétiquement.
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Derrière moi, sur la rive gauche, c’est battue aussi, et "ils" ne cherchent qu’une biche. Ils peuvent nous envoyer un cerf ou un sanglier. Je bouge le moins possible, comme un brin d’herbe dans sa pelouse, vert camo de bas en haut. Si je me perds, nul jamais ne me retrouvera. Mon esprit vole de chasse en chasse, de la dernière au chamois à la prochaine dans le sud, ou en Bresse, ou dans le Revermont. Je bade, en auvergnat courant …
Au bout d’une heure trente, le traqueur s’est rapproché, je l’entends dans mon sonotone de chez Sordin, je l’entrevois dans mes jumelles de chez Leica. Le temps s’écoule à la vitesse idéale, sous le contrôle d’un sablier serein qui ne demande au monde rien de plus. Le soleil monte, l’or et le rouge des arbres magnifient la lumière.
Et soudain un cerf, à 600 mètres grosso modo, quitte le couvert file droit vers mon voisin.
Qui l’a vu, il le tient en joue. Le cerf s’arrête à une cinquantaine de mètres. Mon réticule est sur la ligne de son dos, mais il n’est pas question que je tire, c’est juste un exercice. Le tonnerre se fait attendre. Le cerf fait demi-tour et je perçois alors les deux tirs. Le cerf fonce vers le couvert. Je n’ai plus l’appui que j’avais établi, mais, quasi allongé contre le talus, mon coude appuyé sur son sommet est le levier qui soulèvera le monde. Le cerf ne veut pas tomber ... Je lâche ma balle, trop devant et trop haut me semble t-il. Je renonce à réarmer, le cerf a disparu de ma vue.
Mort peut-être, touché deux fois par mon voisin. Qu’il ait disparu au moment où le recul me le masque est affaire de coïncidence probablement, ou juste de relief. Le calme s’installe, sauf que des chiens mènent toujours des cervidés quelque part. On attend. Longtemps. Mon voisin finalement vient vers nous, me serre la main et me félicite. J’accepte en partie son hommage, mais je ne triomphe pas. C’est loin, 250 mètres, et il a tiré deux fois à bonne portée. Mais ce sera mon cerf sans aucune réserve, après qu'il soit dépouillé. Ma balle lui a brisé la colonne. C'est sa seule atteinte hors la balle d'achèvement dans le cou.
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Pour la photo je suis près du chevreuil, mais c’est le cerf qui est mien
Le suis absolument le roi de la bredouille quand même.
les deux récits que je fais, représentent chacun deux tirs ... Et il ne manque qu'une cartouche pour présenter l'ensemble de mon tableau, pour mes trois coups de feu en près de trente chasses au gros.
Ce qui est ahurissant c'est que vraiment j'ai chassé en des lieux riches en gibier, et si à l'approche j'ai cotoyé une multitude de cerfs et biches que je ne devais pas tirer, en battue les sangliers ne passent jamais chez moi cette saison.
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