Publié : 26 févr. 2013 19:54
Eterlou,18.2.2013
La maison était dans le noir, j’étais crevé. Toute cette lumière il y a quelques heures, toute cette obscurité maintenant. Fripouille dort sur le radiateur et vient se frotter contre moi. La faim peut-être. Alors ce sera banquet pour nous deux. L’épaule accrochée dans la cave, je remonte les abats et je lui découpe sa part de cœur, de foie, de rognon. Eh oui, je suis socialiste … J’aime partager les trucs des autres plus que les miens, mais aujourd’hui c’est dimanche.
Bon, en réalité c’est lundi, le jour de la lune, mais au grand soleil. Une licence poétique. J’avais mis ma tenue de marié, presque blanche. Et contrôlé ma carabine dans la vallée, à 192 mètres, par moins 8 degrés, couché sur la neige gelée. J’avais sorti mes grigris camouflés et dynamisés. Pour le chamois, c’est ce qu’il y a de mieux.
Mais la première occasion de réalisation m’échappe de peu, il est à peine dix heures. Avant d’être conforté dans l’idée de l’âge du capitaine, celui-ci a mis les voiles. Il paraissait bon et aurait fait un sacré vol …
..
Qu’à cela ne tienne et nous poursuivons notre chemin. Un collègue, à lui pareil m’apparait. (celui du bas)
..
Cela semble un mâle, j’aimerais être sur. Au bout d’une quinzaine de minutes, il a disparu de l’image … Nicolas grogne et conspue presque. Nous avançons encore. Une chèvre nous observe. A l’initiative de Nicolas, nous grimpons dans la neige profonde, trouvons un poste pour voir loin et bien. Et nous attendons. Elle se découpe sur l'image de droite
.
Chamois ! dit Nicolas. Tout près de l’endroit précédent, le même animal que je n’ai pas tiré, probablement. Mais à 230 mètres. La bête qui nous a vus - ou sentis - piaffe. La carabine sur la canne de pirsch, je me concentre … 230 mètres sur une canne de pirsch, même plantée dans la neige, même en tension, même assis bien calé dans la neige profonde, ce n’est pas idéal, et encore moins sans stecher.
Le réticule me semble calme sinon immobile, et après une bonne respiration, en confiance décidément cette année, je lâche ma balle. L’animal tombe comme un chiffon et roule, mort lorsque les noisetiers le stoppent quelques mètres plus bas. Nicolas qui jugeait mon tir un rien scabreux aimerait baiser ma chaussure d’admiration. Je le retiens, sans condescendance, c’est excellent pour un jeune d’accompagner un si grand chasseur. Il soupèse le risque que ce soit un autre animal. Bizarrement, je n’ai aucune inquiétude. Le chamois c’est aléatoire, et à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire. Pas sans poire, et j’en lampe une rasade lorsque le chamois se révèle conforme à l’autorisation, dans la jolie flasque qui ne quitte pas mon sac d’approche. Ma cousine préférée, qui m’avait offert cette flasque, se trouve ainsi associée à chacune de mes victoires dans la montagne. Jamais cadeau ne me plût tant. Comme un bijou que l’on exhibe seulement dans les occasions heureuses.
C’est un éterlou, et un mâle de surcroit.
...
Cette saison, j'ai prélevé plus que d'habitude, en tirant avec une incroyable vista ... Un chelem, avec chamois, cerf, chevreuil, sanglier, et chevreuil.
Merci à Diane, ma déesse, pour ces instants de vie intenses.
La maison était dans le noir, j’étais crevé. Toute cette lumière il y a quelques heures, toute cette obscurité maintenant. Fripouille dort sur le radiateur et vient se frotter contre moi. La faim peut-être. Alors ce sera banquet pour nous deux. L’épaule accrochée dans la cave, je remonte les abats et je lui découpe sa part de cœur, de foie, de rognon. Eh oui, je suis socialiste … J’aime partager les trucs des autres plus que les miens, mais aujourd’hui c’est dimanche.
Bon, en réalité c’est lundi, le jour de la lune, mais au grand soleil. Une licence poétique. J’avais mis ma tenue de marié, presque blanche. Et contrôlé ma carabine dans la vallée, à 192 mètres, par moins 8 degrés, couché sur la neige gelée. J’avais sorti mes grigris camouflés et dynamisés. Pour le chamois, c’est ce qu’il y a de mieux.
Mais la première occasion de réalisation m’échappe de peu, il est à peine dix heures. Avant d’être conforté dans l’idée de l’âge du capitaine, celui-ci a mis les voiles. Il paraissait bon et aurait fait un sacré vol …
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Qu’à cela ne tienne et nous poursuivons notre chemin. Un collègue, à lui pareil m’apparait. (celui du bas)
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Cela semble un mâle, j’aimerais être sur. Au bout d’une quinzaine de minutes, il a disparu de l’image … Nicolas grogne et conspue presque. Nous avançons encore. Une chèvre nous observe. A l’initiative de Nicolas, nous grimpons dans la neige profonde, trouvons un poste pour voir loin et bien. Et nous attendons. Elle se découpe sur l'image de droite
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Chamois ! dit Nicolas. Tout près de l’endroit précédent, le même animal que je n’ai pas tiré, probablement. Mais à 230 mètres. La bête qui nous a vus - ou sentis - piaffe. La carabine sur la canne de pirsch, je me concentre … 230 mètres sur une canne de pirsch, même plantée dans la neige, même en tension, même assis bien calé dans la neige profonde, ce n’est pas idéal, et encore moins sans stecher.
Le réticule me semble calme sinon immobile, et après une bonne respiration, en confiance décidément cette année, je lâche ma balle. L’animal tombe comme un chiffon et roule, mort lorsque les noisetiers le stoppent quelques mètres plus bas. Nicolas qui jugeait mon tir un rien scabreux aimerait baiser ma chaussure d’admiration. Je le retiens, sans condescendance, c’est excellent pour un jeune d’accompagner un si grand chasseur. Il soupèse le risque que ce soit un autre animal. Bizarrement, je n’ai aucune inquiétude. Le chamois c’est aléatoire, et à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire. Pas sans poire, et j’en lampe une rasade lorsque le chamois se révèle conforme à l’autorisation, dans la jolie flasque qui ne quitte pas mon sac d’approche. Ma cousine préférée, qui m’avait offert cette flasque, se trouve ainsi associée à chacune de mes victoires dans la montagne. Jamais cadeau ne me plût tant. Comme un bijou que l’on exhibe seulement dans les occasions heureuses.
C’est un éterlou, et un mâle de surcroit.
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Cette saison, j'ai prélevé plus que d'habitude, en tirant avec une incroyable vista ... Un chelem, avec chamois, cerf, chevreuil, sanglier, et chevreuil.
Merci à Diane, ma déesse, pour ces instants de vie intenses.