Publié : 09 janv. 2008 16:28
ACTUALITES - 08 / 01 / 2008
La Norvège se félicite d'un avis européen qui valide ses méthodes d'abattage des phoques
Depuis que, peu avant Noël, l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a rendu un avis consultatif sur les méthodes d'abattage des phoques, les chasseurs norvégiens jubilent. Ils estiment que ce document valide leurs pratiques de chasse.
Voilà des décennies qu'ils bataillent, comme leurs collègues canadiens, contre les défenseurs des animaux. Lesquels condamnent sans relâche la barbarie de la mise à mort de ces bêtes à fourrure, dont les grands yeux semblent implorer pitié.
Quelque 750 000 phoques sont tués chaque année essentiellement au Canada, en Namibie, au Groenland et en Norvège. C'est le Conseil de l'Europe, favorable à une interdiction des méthodes dites "cruelles" de mise à mort et au commerce des produits dérivés du phoque, qui avait provoqué cette demande d'évaluation par la Commission européenne à l'EFSA. Les membres de son comité scientifique ont examiné les différentes méthodes, tout en admettant d'entrée, faute d'avoir pu mener eux-mêmes l'enquête, qu'ils dépendaient des informations soumises par différents gouvernements et groupes de pression, qu'ils soient pro ou anti.
En bref, l'usage de l'hakapik, une sorte de pic à glace dont le petit côté sert à défoncer le crâne du phoque, est plutôt acceptable s'il est utilisé sur des jeunes phoques de moins de quatre mois. Pour les phoques adultes, on préférera l'usage du fusil, avec les munitions adéquates, à distance courte et depuis une surface aussi stable que possible. Les Norvégiens se réjouissent de ces appréciations qui, selon eux, légitiment leurs méthodes d'abattage.
A contrario, le Fonds international pour la protection des animaux (IFAW) se félicite d'autres passages du même rapport pour y trouver manière à condamner notamment le gouvernement canadien, car, contrairement à ce que prétend ce dernier, l'EFSA trouve "incorrectes" les allégations canadiennes selon lesquelles 98 % des phoques seraient "tués humainement".
CULTURE CÔTIÈRE
En Norvège, le gouvernement continue d'entretenir une petite flotte de cinq vaisseaux autorisés à abattre un quota de 46 000 phoques et d'allouer 1,7 million d'euros à cette industrie qui n'est plus que l'ombre d'elle-même. Il en va de même pour la chasse à la baleine, tout aussi controversée, que la Norvège a reprise de façon unilatérale en 1993, après un moratoire de sept ans, bravant l'indignation internationale en arguant qu'elle savait bien mieux comment gérer les ressources de la mer que ses opposants.
Le quota pour 2007 s'est élevé à un millier de petits rorquals, la seule espèce que chassent les Norvégiens. Economiquement, ces chasses ne pèsent pas lourd dans ce pays qui est le troisième exportateur mondial de pétrole et de gaz. La position de la Norvège s'apparente plus à une défense d'une forme de culture côtière que le reste de l'Europe, notamment la France, considère comme archaïque et cruelle.
Alors qu'elle fournit un tiers du gaz de l'Union européenne, la Norvège savait qu'elle était sans doute à l'abri de sanctions économiques désagréables. Mais le rapport de l'EFSA lui a mis du baume au coeur.
Lemonde.fr
La Norvège se félicite d'un avis européen qui valide ses méthodes d'abattage des phoques
Depuis que, peu avant Noël, l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a rendu un avis consultatif sur les méthodes d'abattage des phoques, les chasseurs norvégiens jubilent. Ils estiment que ce document valide leurs pratiques de chasse.
Voilà des décennies qu'ils bataillent, comme leurs collègues canadiens, contre les défenseurs des animaux. Lesquels condamnent sans relâche la barbarie de la mise à mort de ces bêtes à fourrure, dont les grands yeux semblent implorer pitié.
Quelque 750 000 phoques sont tués chaque année essentiellement au Canada, en Namibie, au Groenland et en Norvège. C'est le Conseil de l'Europe, favorable à une interdiction des méthodes dites "cruelles" de mise à mort et au commerce des produits dérivés du phoque, qui avait provoqué cette demande d'évaluation par la Commission européenne à l'EFSA. Les membres de son comité scientifique ont examiné les différentes méthodes, tout en admettant d'entrée, faute d'avoir pu mener eux-mêmes l'enquête, qu'ils dépendaient des informations soumises par différents gouvernements et groupes de pression, qu'ils soient pro ou anti.
En bref, l'usage de l'hakapik, une sorte de pic à glace dont le petit côté sert à défoncer le crâne du phoque, est plutôt acceptable s'il est utilisé sur des jeunes phoques de moins de quatre mois. Pour les phoques adultes, on préférera l'usage du fusil, avec les munitions adéquates, à distance courte et depuis une surface aussi stable que possible. Les Norvégiens se réjouissent de ces appréciations qui, selon eux, légitiment leurs méthodes d'abattage.
A contrario, le Fonds international pour la protection des animaux (IFAW) se félicite d'autres passages du même rapport pour y trouver manière à condamner notamment le gouvernement canadien, car, contrairement à ce que prétend ce dernier, l'EFSA trouve "incorrectes" les allégations canadiennes selon lesquelles 98 % des phoques seraient "tués humainement".
CULTURE CÔTIÈRE
En Norvège, le gouvernement continue d'entretenir une petite flotte de cinq vaisseaux autorisés à abattre un quota de 46 000 phoques et d'allouer 1,7 million d'euros à cette industrie qui n'est plus que l'ombre d'elle-même. Il en va de même pour la chasse à la baleine, tout aussi controversée, que la Norvège a reprise de façon unilatérale en 1993, après un moratoire de sept ans, bravant l'indignation internationale en arguant qu'elle savait bien mieux comment gérer les ressources de la mer que ses opposants.
Le quota pour 2007 s'est élevé à un millier de petits rorquals, la seule espèce que chassent les Norvégiens. Economiquement, ces chasses ne pèsent pas lourd dans ce pays qui est le troisième exportateur mondial de pétrole et de gaz. La position de la Norvège s'apparente plus à une défense d'une forme de culture côtière que le reste de l'Europe, notamment la France, considère comme archaïque et cruelle.
Alors qu'elle fournit un tiers du gaz de l'Union européenne, la Norvège savait qu'elle était sans doute à l'abri de sanctions économiques désagréables. Mais le rapport de l'EFSA lui a mis du baume au coeur.
Lemonde.fr