Publié : 26 août 2007 20:46
Pour info :
Bonjour
Je ne connais pas grand-chose à la chasse, son organisation et sa législation. Je ne connais pas non plus de chasseurs en vallée d’Ossau. Mais si certains, chasseurs ossalois ou ailleurs, à titre individuel ou collectif veulent réagir à ce type d’article qui circule sur le Net, je suis prêt à diffuser (sur le Web) en signature anonyme ou non selon la volonté de chacun.
Les photos sont aussi les bienvenues
Vous pouvez largement diffuser ce mail autour de vous notamment auprès des chasseurs qui ne vont pas manquer de faire l’objet d’un tire groupé de la part du milieu écologiste / environnementaliste d’ici quelques semaines.
Cordialement et merci pour votre collaboration.
Louis Dollo
17, Rue Gaston Dreyt
65000 Tarbes
Tel : 06 26 81 29 53
[email protected]
http://www.pyrenees-pireneus.com
PS : Pour info, pour ceux qui ne le savent pas, Gérard Charollois est président de la « Convention vie et nature pour une écologie radicale ». Il est aussi magistrat en Dordogne et aveugle ce qui ne lui permet guère de voir ce qui se passe. Cette association environnementaliste extrémiste, avec le WWF et FERUS a fait appel de la décision du tribunal quant aux chasseurs ayant tué Canelle. « Ecologie Radicale » n’a aucune action environnementaliste de terrain mais uniquement devant les tribunaux. Et pour cause, vu la qualité de son Président….
http://www.ecologie-radicale.org
Actualité saisonnière oblige, nous reviendrons sur la chasse, qu'il faut abolir, dans un éditorial hebdomadaire.
Ici, vous trouverez les réflexions d'observateurs avisés de la chasse dans une des régions les plus rétrogrades de ce pays qui n'en est guère dépourvu: baie de SOMME, CAMARGUE, GIRONDE, LOIRE ATL ANT IQUE,
VAR sont des bas-lieux de la guerre honteuse que quelques centaines de milliers de contemporains font à la Nature et aux animaux.
Gérard CHAROLLOIS
message transféré .
Etat des lieux de la chasse en Haut-Béarn
Par Jean Lauzet
7 septembre 1996, Vallée d’Ossau. L’après-midi se termine, et notre périple aussi. Partis depuis quatre jours, nous achevons demain le tour du massif de Sesques. La tente est plantée et l’affût dînatoire commence. Mais au lieu des chevreuils ou des sangliers attendus, c’est un homme qui sort du bois, bientôt suivi de plusieurs autres.
La surprise est semble-t-il réciproque puisque l’un d’eux, lance à la cantonade « qu’est-ce qu’ils foutent ici ces zigotos ? » Eux, c’est clair, sont là pour chasser. Mais en plus des fusils, le pain et les bouteilles débordent des sacs. Toute la soirée, la troupe installée à proximité va d’ailleurs célébrer l’ouverture de la chasse. Vers 11 heures du soir, le vallon résonne des chants béarnais. Au petit matin, le réveil est moins glorieux. Nous sommes déjà en marche lorsque les premiers nemrods se lèvent pour aussitôt se reposer contre un rocher afin de jumeler vers les sommets trois isards qui devraient, aujourd’hui, échapper aux balles. Pour nous qui avions randonné tranquillement durant trois jours, le contraste est saisissant : les chasseurs sont partout et à la sérénité de la montagne estivale a succédé une ambiance fébrile entretenue par les coups de feu.
Cette anecdote, certes caricaturale, (quoique rigoureusement exacte) illustre l’un des aspects de la chasse en Haut-Béarn. Loisir et plaisir, elle est pour la plupart des chasseurs un moment clé de l’année, et souvent une passion qui occupe une grande partie de son temps. La préoccupation de gestion de la faune, si souvent mise en avant par les dirigeants est comparativement tout à fait secondaire.
En réalité, la gestion cynégétique en Béarn obtient des résultats très limités, surtout si on la compare à celle menée en d’autres pays. L’organisation de la chasse en Association Communale de Chasse Agréée (ACCA) ou Société de Chasse (SC) fragmente le territoire au niveau communal. Chacun décide donc de ses réserves de chasse, chacun décide ou non de chasser telle ou telle espèce. Aux bons élèves qui placent en réserve des territoires riches, correspondent ceux qui n’en mettent aucun au prétexte fallacieux que le Parc National des Pyrénées leur a déjà « pris » suffisamment de terres. Si certains chasseurs font l’effort de ne plus tirer le grand tétras, d’autres, sur la commune voisine continuent de harceler cette espèce si menacée. Les animaux pourtant se moquent des limites communales, et une gestion digne de ce nom devrait pouvoir les dépasser. Un Groupement d’intérêt cynégétique (GIC) regroupant 45 ACCA et SC a bien été créé, mais l’intercommunalité reste toujours un vœu pieux.
On trouve par contre au titre des actions du GIC une succession de lâchers de sangliers de 93 à 96. Mesure absolument ubuesque quant on écoute les discours officiels des dirigeants qui présentent le chasseur comme l’indispensable régulateur de cette espèce si dévastatrice des estives et peut-être même des couvées de grand tétras !!!
La gestion cynégétique est pourtant un enjeu déterminant pour la richesse faunistique d’une région. L’impact de la chasse est, à cet égard, de deux natures. D’une part, le chasseur tue et porte ainsi une atteinte directe aux populations de gibiers. Pour certaines espèces, le prélèvement est supportable et la gestion, lorsqu’elle
est raisonnable, permet d’entretenir un cheptel convenable. L’isard fait partie de cette catégorie, même s’il faut déplorer les excès qui ont parfois conduit à sa quasi disparition de certains secteurs où il dû ensuite être réintroduit. Par contre pour le grand tétras, la mort de quelques coqs peut suffire à faire disparaître une place de chant mettant à mal sa reproduction. Les effectifs ayant considérablement chuté (25% en 10 ans sur l’ensemble de la chaîne pyrénéenne selon l’Observatoire des Galliformes de Montagne (OGM)) il est incompréhensible de voir les chasseurs réclamer encore chaque année de pouvoir tirer quelques oiseaux. Pour justifier cette position extrémiste, ils avancent leur participation à l’OGM qui dénombre les coqs chanteurs au printemps et estime le succès de la reproduction en fin d’été. Pour peu que le nombre de petits par poule soit suffisant, ils estiment avoir ainsi légitimement le droit de tuer « l’excédent ». L’idée que ce petit plus puisse participer au maintien d’une population en chute libre ne semble pas les effleurer.
Pourtant, une expérience vaine de réintroduction menée dans les Cévennes, a montré que l’on ne pouvait pas « gérer » le grand tétras comme l’isard ou les faisans. Qu’importe ! Les autorités cynégétiques prétendent secourir l’espèce en entretenant quelques clairières. Des chasseurs ont aussi participé au suivi d’un coq équipé d’un émetteur, mais un braconnier a hélas mis fin prématurément à l’existence du volatile et à l’expérience…
L’autre préjudice porté à la faune par les chasseurs est le dérangement généré par cette activité. Dans ce domaine tout dépend du mode de chasse. Un tireur posté dans une palombière a une influence très faible sur le milieu, tout comme un chasseur d’isard à l’approche. Il en va tout autrement de la chasse en battue, dont le principe est d’affoler toutes les bêtes d’un secteur à l’aide de chiens et de traqueurs, afin de les faire fuir vers des passages tenus par les tireurs. Cette technique occasionne un dérangement d’autant plus grand qu’elle débusque les animaux dans leurs retraites. L’ours est ici la première victime collatérale. En effet,
à l’époque où il a le plus besoin de calme pour engraisser et se préparer à hiverner, les endroits les plus riches, également fréquentés par les sangliers, sont régulièrement parcourus par des meutes de chiens hurlants. Les plantigrades délogés courent alors le risque d’être pris pour cible par des chasseurs opportunistes ou pris de panique. C’est ainsi qu’ont péri les deux dernières ourses pyrénéennes en vallée d’Aspe. L’effet néfaste des battues a pu être mesuré en Espagne, dans une vallée à ours des Monts Cantabriques où celles-ci ont été remplacées par des tirs à l’affût. Le constat a mis en évidence une diminution des populations de sanglier, et donc des dégâts qu’ils commettaient, et dans le même temps, l’ours s’est de nouveau reproduit dans la zone. Un autre exemple flagrant est donné par la Slovénie , où la chasse se pratique exclusivement à l’affût.
Les populations de chevreuil, cerf, sanglier et ours se portent bien et sont toutes l’objet d’une chasse qui permet d’en contrôler la densité.
Malheureusement, la chasse en battue du chevreuil et du sanglier est la plus appréciée et la plus pratiquée en Haut-Béarn. Ceci n’est d’ailleurs pas sans lien avec la disparition de l’ours de ces montagne s. Les autorités, conscientes du problème ont bien tenté d’y remédier, mais ne se sont jamais donné les moyens de leur politique. Faute d’avoir tenté de modifier dans certaines zones les pratiques de chasse, la solution envisagée a donc été d’interdire la chasse dans les sites vitaux de l’ours. La création du Parc National des Pyrénées Occidentales en 1967 n’a pas permis d’atteindre cet objectif puisqu’il ne concerne qu’une infime partie du territoire de l’ours.
Il fallut attendre 1990 pour que soit instaurées des réserves de chasse (dites réserves Lalonde) sur 6500 ha de sites vitaux. Trois années de guérilla relayée par des élus complaisants ont finalement conduit à leur abrogation, au profit d’un contrat par lequel les chasseurs s’engageaient à ne pas chasser en battue dans certaines zones et durant certaines périodes ainsi qu’a suspendre les battues en cas de présence avérée d’ours. Lors de la première année d’application de ces dernières mesures, une ourse était abattue dans l’une des réserves Lalonde tout juste abrogées et 10 ans plus tard, des chasseurs traquaient et tuaient la dernière femelle dans un secteur où sa « présence avérée » leur avait été signalée la veille.
Ce dernier carnage provoqua la décision de remettre des ours dans les Pyrénées. Aucun n’arriva en Béarn, où ne subsistent plus que quelques mâles. La réglementation de la chasse fut aussi modifiée. Plus question désormais d’interdire les battues dans les secteurs sensibles durant certaines périodes. Tout juste exige-t-on des chasseurs qu’ils informent de leur décision d’aller traquer dans certaines de ces zones. On leur fait ensuite confiance pour suspendre les battues en cas de présence avérée d’ours. Vu leurs irréprochables antécédents, c’est bien le moins que l’on puisse faire !
Bonjour
Je ne connais pas grand-chose à la chasse, son organisation et sa législation. Je ne connais pas non plus de chasseurs en vallée d’Ossau. Mais si certains, chasseurs ossalois ou ailleurs, à titre individuel ou collectif veulent réagir à ce type d’article qui circule sur le Net, je suis prêt à diffuser (sur le Web) en signature anonyme ou non selon la volonté de chacun.
Les photos sont aussi les bienvenues
Vous pouvez largement diffuser ce mail autour de vous notamment auprès des chasseurs qui ne vont pas manquer de faire l’objet d’un tire groupé de la part du milieu écologiste / environnementaliste d’ici quelques semaines.
Cordialement et merci pour votre collaboration.
Louis Dollo
17, Rue Gaston Dreyt
65000 Tarbes
Tel : 06 26 81 29 53
[email protected]
http://www.pyrenees-pireneus.com
PS : Pour info, pour ceux qui ne le savent pas, Gérard Charollois est président de la « Convention vie et nature pour une écologie radicale ». Il est aussi magistrat en Dordogne et aveugle ce qui ne lui permet guère de voir ce qui se passe. Cette association environnementaliste extrémiste, avec le WWF et FERUS a fait appel de la décision du tribunal quant aux chasseurs ayant tué Canelle. « Ecologie Radicale » n’a aucune action environnementaliste de terrain mais uniquement devant les tribunaux. Et pour cause, vu la qualité de son Président….
http://www.ecologie-radicale.org
Actualité saisonnière oblige, nous reviendrons sur la chasse, qu'il faut abolir, dans un éditorial hebdomadaire.
Ici, vous trouverez les réflexions d'observateurs avisés de la chasse dans une des régions les plus rétrogrades de ce pays qui n'en est guère dépourvu: baie de SOMME, CAMARGUE, GIRONDE, LOIRE ATL ANT IQUE,
VAR sont des bas-lieux de la guerre honteuse que quelques centaines de milliers de contemporains font à la Nature et aux animaux.
Gérard CHAROLLOIS
message transféré .
Etat des lieux de la chasse en Haut-Béarn
Par Jean Lauzet
7 septembre 1996, Vallée d’Ossau. L’après-midi se termine, et notre périple aussi. Partis depuis quatre jours, nous achevons demain le tour du massif de Sesques. La tente est plantée et l’affût dînatoire commence. Mais au lieu des chevreuils ou des sangliers attendus, c’est un homme qui sort du bois, bientôt suivi de plusieurs autres.
La surprise est semble-t-il réciproque puisque l’un d’eux, lance à la cantonade « qu’est-ce qu’ils foutent ici ces zigotos ? » Eux, c’est clair, sont là pour chasser. Mais en plus des fusils, le pain et les bouteilles débordent des sacs. Toute la soirée, la troupe installée à proximité va d’ailleurs célébrer l’ouverture de la chasse. Vers 11 heures du soir, le vallon résonne des chants béarnais. Au petit matin, le réveil est moins glorieux. Nous sommes déjà en marche lorsque les premiers nemrods se lèvent pour aussitôt se reposer contre un rocher afin de jumeler vers les sommets trois isards qui devraient, aujourd’hui, échapper aux balles. Pour nous qui avions randonné tranquillement durant trois jours, le contraste est saisissant : les chasseurs sont partout et à la sérénité de la montagne estivale a succédé une ambiance fébrile entretenue par les coups de feu.
Cette anecdote, certes caricaturale, (quoique rigoureusement exacte) illustre l’un des aspects de la chasse en Haut-Béarn. Loisir et plaisir, elle est pour la plupart des chasseurs un moment clé de l’année, et souvent une passion qui occupe une grande partie de son temps. La préoccupation de gestion de la faune, si souvent mise en avant par les dirigeants est comparativement tout à fait secondaire.
En réalité, la gestion cynégétique en Béarn obtient des résultats très limités, surtout si on la compare à celle menée en d’autres pays. L’organisation de la chasse en Association Communale de Chasse Agréée (ACCA) ou Société de Chasse (SC) fragmente le territoire au niveau communal. Chacun décide donc de ses réserves de chasse, chacun décide ou non de chasser telle ou telle espèce. Aux bons élèves qui placent en réserve des territoires riches, correspondent ceux qui n’en mettent aucun au prétexte fallacieux que le Parc National des Pyrénées leur a déjà « pris » suffisamment de terres. Si certains chasseurs font l’effort de ne plus tirer le grand tétras, d’autres, sur la commune voisine continuent de harceler cette espèce si menacée. Les animaux pourtant se moquent des limites communales, et une gestion digne de ce nom devrait pouvoir les dépasser. Un Groupement d’intérêt cynégétique (GIC) regroupant 45 ACCA et SC a bien été créé, mais l’intercommunalité reste toujours un vœu pieux.
On trouve par contre au titre des actions du GIC une succession de lâchers de sangliers de 93 à 96. Mesure absolument ubuesque quant on écoute les discours officiels des dirigeants qui présentent le chasseur comme l’indispensable régulateur de cette espèce si dévastatrice des estives et peut-être même des couvées de grand tétras !!!
La gestion cynégétique est pourtant un enjeu déterminant pour la richesse faunistique d’une région. L’impact de la chasse est, à cet égard, de deux natures. D’une part, le chasseur tue et porte ainsi une atteinte directe aux populations de gibiers. Pour certaines espèces, le prélèvement est supportable et la gestion, lorsqu’elle
est raisonnable, permet d’entretenir un cheptel convenable. L’isard fait partie de cette catégorie, même s’il faut déplorer les excès qui ont parfois conduit à sa quasi disparition de certains secteurs où il dû ensuite être réintroduit. Par contre pour le grand tétras, la mort de quelques coqs peut suffire à faire disparaître une place de chant mettant à mal sa reproduction. Les effectifs ayant considérablement chuté (25% en 10 ans sur l’ensemble de la chaîne pyrénéenne selon l’Observatoire des Galliformes de Montagne (OGM)) il est incompréhensible de voir les chasseurs réclamer encore chaque année de pouvoir tirer quelques oiseaux. Pour justifier cette position extrémiste, ils avancent leur participation à l’OGM qui dénombre les coqs chanteurs au printemps et estime le succès de la reproduction en fin d’été. Pour peu que le nombre de petits par poule soit suffisant, ils estiment avoir ainsi légitimement le droit de tuer « l’excédent ». L’idée que ce petit plus puisse participer au maintien d’une population en chute libre ne semble pas les effleurer.
Pourtant, une expérience vaine de réintroduction menée dans les Cévennes, a montré que l’on ne pouvait pas « gérer » le grand tétras comme l’isard ou les faisans. Qu’importe ! Les autorités cynégétiques prétendent secourir l’espèce en entretenant quelques clairières. Des chasseurs ont aussi participé au suivi d’un coq équipé d’un émetteur, mais un braconnier a hélas mis fin prématurément à l’existence du volatile et à l’expérience…
L’autre préjudice porté à la faune par les chasseurs est le dérangement généré par cette activité. Dans ce domaine tout dépend du mode de chasse. Un tireur posté dans une palombière a une influence très faible sur le milieu, tout comme un chasseur d’isard à l’approche. Il en va tout autrement de la chasse en battue, dont le principe est d’affoler toutes les bêtes d’un secteur à l’aide de chiens et de traqueurs, afin de les faire fuir vers des passages tenus par les tireurs. Cette technique occasionne un dérangement d’autant plus grand qu’elle débusque les animaux dans leurs retraites. L’ours est ici la première victime collatérale. En effet,
à l’époque où il a le plus besoin de calme pour engraisser et se préparer à hiverner, les endroits les plus riches, également fréquentés par les sangliers, sont régulièrement parcourus par des meutes de chiens hurlants. Les plantigrades délogés courent alors le risque d’être pris pour cible par des chasseurs opportunistes ou pris de panique. C’est ainsi qu’ont péri les deux dernières ourses pyrénéennes en vallée d’Aspe. L’effet néfaste des battues a pu être mesuré en Espagne, dans une vallée à ours des Monts Cantabriques où celles-ci ont été remplacées par des tirs à l’affût. Le constat a mis en évidence une diminution des populations de sanglier, et donc des dégâts qu’ils commettaient, et dans le même temps, l’ours s’est de nouveau reproduit dans la zone. Un autre exemple flagrant est donné par la Slovénie , où la chasse se pratique exclusivement à l’affût.
Les populations de chevreuil, cerf, sanglier et ours se portent bien et sont toutes l’objet d’une chasse qui permet d’en contrôler la densité.
Malheureusement, la chasse en battue du chevreuil et du sanglier est la plus appréciée et la plus pratiquée en Haut-Béarn. Ceci n’est d’ailleurs pas sans lien avec la disparition de l’ours de ces montagne s. Les autorités, conscientes du problème ont bien tenté d’y remédier, mais ne se sont jamais donné les moyens de leur politique. Faute d’avoir tenté de modifier dans certaines zones les pratiques de chasse, la solution envisagée a donc été d’interdire la chasse dans les sites vitaux de l’ours. La création du Parc National des Pyrénées Occidentales en 1967 n’a pas permis d’atteindre cet objectif puisqu’il ne concerne qu’une infime partie du territoire de l’ours.
Il fallut attendre 1990 pour que soit instaurées des réserves de chasse (dites réserves Lalonde) sur 6500 ha de sites vitaux. Trois années de guérilla relayée par des élus complaisants ont finalement conduit à leur abrogation, au profit d’un contrat par lequel les chasseurs s’engageaient à ne pas chasser en battue dans certaines zones et durant certaines périodes ainsi qu’a suspendre les battues en cas de présence avérée d’ours. Lors de la première année d’application de ces dernières mesures, une ourse était abattue dans l’une des réserves Lalonde tout juste abrogées et 10 ans plus tard, des chasseurs traquaient et tuaient la dernière femelle dans un secteur où sa « présence avérée » leur avait été signalée la veille.
Ce dernier carnage provoqua la décision de remettre des ours dans les Pyrénées. Aucun n’arriva en Béarn, où ne subsistent plus que quelques mâles. La réglementation de la chasse fut aussi modifiée. Plus question désormais d’interdire les battues dans les secteurs sensibles durant certaines périodes. Tout juste exige-t-on des chasseurs qu’ils informent de leur décision d’aller traquer dans certaines de ces zones. On leur fait ensuite confiance pour suspendre les battues en cas de présence avérée d’ours. Vu leurs irréprochables antécédents, c’est bien le moins que l’on puisse faire !