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Publié : 02 nov. 2009 15:22
par charly34
Il est 16h en ce mois de septembre 1988,l'après midi s'écoule lentement sous un soleil ardent et chaud comme souvent chez nous en arrière saison, je dirais même qu'il manque d'eau, les premières pluies ne sont pas encore arrivées. Ce samedi mes chiens sont restés au chenil les coussinets blessés par un week end endiablé derrière les sangliers la semaine précédente, comme sans mes compagnons la chasse ne m'intéresse qu'a moitié je suis resté à la maison pour m'occuper de ma petite famille et finir quelques travaux.(faut dire que je viens de construire ma maison).



Le téléphone sonne... C'est l'ambulancier Dominique il habite de l'autre coté de l'Orb en face chez moi . Chasseur à ses heures, il a même fait partie de mon équipe, mais pas passionné juste un loisir comme un autre pour lui. Il me dit :"Albert il faut que tu vienne voir absolument, je viens de tirer un énorme sanglier dans ma propriété et je suis sur de l'avoir touché, viens je t'en prie!"Il n'en fallait pas plus pour me galvaniser.

Je monte rapidos à la maison prendre ma 280R trois balles dans la poche,ma femme me voyant passer me lance:"hé bien! je croyais que tu devais me peindre les plafonds" Je bredouille quelques mots genre:"J'en ai pas pour longtemps, juste une vérification." Quand le virus est là on trouve toujours des excuses.



Il est 16h30 lorsque je débarque chez Domi, il m'attend avec impatience, l'ambulancier est tout excité."Viens voir; tiens c'est là que je l'ai tiré trois fois ". Derrière sa maison commence le grand bois de Marignac et à la sortie de son parc il y a des étagères de vignes abandonnées où les genets et les ronces ont tout envahis, c'est là qu'il à tiré la bête ,"toute grise" me dit-il. Après plusieurs minutes de patiente recherche,je fini par découvrir contre un chêne vert trois gouttelettes de sang qui me laisse penser à une blessure superficielle ne voulant pas décevoir notre ami je poursuit les recherches sur deux à trois cent mètres pour perdre définitivement la piste et le sang, je lis la déception dans les yeux de Domi. Tout de go il me dit:" Aller viens il est parti mais toi tu viens boire un coup à la maison" Ok! il fait chaud et la recherche parfois à quatre pattes dans les passages et les ronces m'a séché le gosier et puis de toute façon pas besoins d'excuses pour aller boire une bonne bière.

Sur le chemin du retour nous empruntons les sentiers ouvert par les chasseurs, lorsqu'une clochette se fait entendre, je m'arrête, écoute attentivement en ayant mis un doigt sur ma bouche pour que mon ami se taise, il me semble qu'un chien arrive, oui c'est bien cela, un chien remonte de la rivière ou il doit être allé se désaltérer, la clochette se rapproche de plus en plus et bientôt j'aperçois le chien, un bruno que je reconnais entre tous c'est RENFORD un des meilleurs de l'équipe des Aires et je comprends tout. DOMI en voulant me téléphoner rapidement n'a pas compris que c'était le bruno qui poussais la bête noire, moi maintenant je suis sur que le sanglier n'est pas loin si Renford est là il ne va pas tarder à nous ramener au contact.



Cinq minutes pas plus et voila le chien aux abois cent mètres devant nous dans un buisson ou les ronces fraîches et sèches s'entremêlent, je m'entend encore aujourd'hui dire à Dominique:"C'est bon on va l'avoir ton sanglier, si il est encore là c'est qu'il en tient, descend sur l'étagère du dessous, moi je rentre au fourré pour l'achever, si par hasard il démarre il est obligé de te sortir par les pieds alors c'est tout bon j'y vais."



Ainsi fut-il fait. Mais car il y a un mais, je n'arrive pas à pénétrer le buisson trop épais, trop piquant, de plus j'entends le chien se faire dérouiller grave et cela ne me fait pas plaisir, je ressort des ronces et crie à mon ami;"je ne peux aller au contact je ne vois que l'arrière train du chien quand le sanglier le bouscule mais point l'animal,je vais tirer par terre dans une souche bien au devant du bruno cela fera sûrement sortir le fauve vers toi tient toi prêt c'est parti."

Sitôt dit sitôt fait, je pénètre de trois bon mètres dans le roncier localise le chien grâce à son fouet et lâche mon coup de carabine en direction du sanglier. L'effet escompté et au rendez vous le buisson semble exploser et je vois apparaître une énorme tête grise dont le trophée en laisserait quelques uns rêveur, mais le malheur c'est que Renford est sur le groin du solitaire qui à l'air très en colère impossible de tirer. Je recule précipitamment en tenant en joue le couple démoniaque en me disant:"des que le chien se dégage mon petit tu va y avoir droit."



IL lui reste trois mètres à faire pour sortir du fourré et me rencontrer quand d'un coup de butoir il fait voler Renford au delà des ronces, instantanément je presse la détente...........RIEN, NADA, QUEDALE, un vent de panique m'envahie; enrayé ma 280R, autour de moi que de l'herbe pas une branche où m'accrocher, j'ai bien fait demi tour pour fuir mais déjà le vieux irascible est sur moi, je sens sa puissance sur mes talons et mes fesses, boum! me voila projeté en l'air tel un fétu de paille pour retomber sur l'étagère inférieure devant les yeux ahuris de l'ambulancier qui n'en reviens pas d'autant plus que je viens de crier :"Il me chaaaaaarge!". La cheville exploser je suis assis dans les herbes sèche essayant désespérément de réarmé ma carabine tout en surveillant du coin de l'oeil la bête qui semble vouloir venir m'achever.

Heureusement pour moi le mur semble trop haut pour lui et il décide de s'enfuir, je le vois grimper le talus, de mon coté j'essaie toujours de réarmer sans succès. C'est à ce moment que Domi retrouve ses esprits et lui fait passer ses trois coups de chevrotines sans succès je vois les impacts autour du solitaires qui s'échappe suivi comme sont ombre du chien qui doit se demander encore comment on à fait pour être aussi mauvais dans ce coup là!



Pour la petite histoire: Le vieux solitaire à réussi à franchir la route et un talus pour venir mourir au devant d'un tracteur qui labourait un champ le conducteur du tracteur est un membre de l'équipe des Aires, ils ont ainsi récupérer le chien Renford(30 points de suture avec perforation des poumons, rassurez vous il s'en est sorti) et le sanglier aux alentours des 100kg et moi j'ai fini à l'hosto avec le pied dans le plâtre pour 3 semaines.

J'aurais mieux fait de peindre les plafonds d'autant que je me suis fait remonter les bretelles en rentrant à la maison.

Publié : 02 nov. 2009 15:28
par falcor31
Merci pour ton récit, on ne peut qu'avoir la sourire aux lèvres à la fin! :mrgreen:

Publié : 02 nov. 2009 17:55
par dauphin34
ouuff quelle histoire!!

Publié : 02 nov. 2009 19:01
par louis44
oui, quelle histoire...

Publié : 03 nov. 2009 16:46
par Max0u
Sa fait sourire, mais j'aurais pas voulu être à ta place :oops: