Publié : 04 nov. 2009 16:58
Je dédicace particulièrement ce petit récit à Fred43 qui connaît et qui sait ce que peut représenter un premier titre de champion pour un amateur...
Il y a, oh, la, la, bien longtemps, je présentais en field trial de gibier tiré un setter anglais lemon, qui s’appelait Preux des Bressans. Il avait entamé une carrière brillante en printemps sous le sifflet de mon dresseur, mais c’était moi qui le sortais en GT…A l’époque, il fallait quatre CAC pour être champion de gibier tiré, et Preux en avait déjà trois à son actif, quand vint ce jour mémorable…
C’était au field trial de Saintes.
Je passais en dernier et aucun des concurrents précédents n’avaient fait de miracle…
Quand vint mon tour, le terrain qui m’était attribué était une friche rase, montant en pente douce le long d’un coteau.
Presqu’au bout de la friche, il y avait une sorte de haie étroite d’une dizaine de mètres de long, malheureusement parfaitement dans le sens du vent. A gauche il y avait un chemin parallèle à notre axe de marche à 300 mètres environ….A droite rien ne limitait le parcours.
Les juges me préviennent : « On a vu un faisan entrer dans la haie, vous lâchez quand vous voulez »
Vu la disposition du vent et de la haie, ce faisan ressemblait fort à un cadeau empoisonné…
Je lance le chien vers la gauche, où il va tourner au chemin…
Dès le décrocher je sens que ça va être un de ces grands parcours comme on n’en voit que deux ou trois dans la carrière d’un chien. Vitesse, style, énergie , prise de terrain, tout était là pour faire LE parcours…
« Minute ! »
300m à droite, 300 m à gauche… Au chemin je vois Preux lever la tête et traverser le chemin pour explorer en trois courts lacets un carré de betteraves de l’autre coté du chemin, puis revenir reprendre sa quête dans la friche là où il l’avait laissé.
Et ça continue...
300m à gauche, 300m à droite...
J’entends derrière moi ma femme qui fait la police : « Ne suivez pas de trop près, ça va gêner le chien »
Au passage sous le vent de la haie, Preux indique, ralentit, contrôle et repart dans la friche pour repasser au ras de l’autre extrémité de la haie où il s’écrase dans un arrêt qui fait voler la poussière.
Le faisan était sorti de la haie en avant pour se taper dans la friche à deux mètres de la lisiére.
Je cours au point, les juges courent, les tireurs courent.
Les tireurs se placent.
Les juges aux tireurs « Ne le manquez pas »
A moi, « Faites couler »
Le chien ne fait pas vingt centimètres que le coq décolle. Deux coups de feu, un nuage de plumes.
Preux, d’ordinaire chaud au coup de feu, s’est contenté de se relever légèrement.
« Faites rapporter »
« Apporte ! »
Preux se précipite et ramène le faisan.
Le juge a déjà sa trompette à la main
« Vite, vite, Monsieur, raccrochez, raccrochez !! »
A peine ai-je passé la laisse que le juge sonne la fin du parcours…
13 minutes !!
Je le remercie encore d’avoir jugé dans l’esprit…
Tout le monde a le sourire, les juges, les tireurs… Il n’y a que moi qui plane dans un état second…
J’ai gagné, je le sais, j’en suis sûr, c’est le quatrième CAC, Preux est champion!
Je suis trempé de sueur.
J’ai la gorge sèche.
Je crève de soif.
Je salue les juges qui se retirent à l’écart avec leur carnets pour comparer leurs notes et je retourne vers les voitures.
Des spectateurs m’entourent, me félicitent, ma femme fait une bise au chien, en oubliant le conducteur…
Pas grave..
Preux est CHAMPION GIBIER TIRE.
Il y a, oh, la, la, bien longtemps, je présentais en field trial de gibier tiré un setter anglais lemon, qui s’appelait Preux des Bressans. Il avait entamé une carrière brillante en printemps sous le sifflet de mon dresseur, mais c’était moi qui le sortais en GT…A l’époque, il fallait quatre CAC pour être champion de gibier tiré, et Preux en avait déjà trois à son actif, quand vint ce jour mémorable…
C’était au field trial de Saintes.
Je passais en dernier et aucun des concurrents précédents n’avaient fait de miracle…
Quand vint mon tour, le terrain qui m’était attribué était une friche rase, montant en pente douce le long d’un coteau.
Presqu’au bout de la friche, il y avait une sorte de haie étroite d’une dizaine de mètres de long, malheureusement parfaitement dans le sens du vent. A gauche il y avait un chemin parallèle à notre axe de marche à 300 mètres environ….A droite rien ne limitait le parcours.
Les juges me préviennent : « On a vu un faisan entrer dans la haie, vous lâchez quand vous voulez »
Vu la disposition du vent et de la haie, ce faisan ressemblait fort à un cadeau empoisonné…
Je lance le chien vers la gauche, où il va tourner au chemin…
Dès le décrocher je sens que ça va être un de ces grands parcours comme on n’en voit que deux ou trois dans la carrière d’un chien. Vitesse, style, énergie , prise de terrain, tout était là pour faire LE parcours…
« Minute ! »
300m à droite, 300 m à gauche… Au chemin je vois Preux lever la tête et traverser le chemin pour explorer en trois courts lacets un carré de betteraves de l’autre coté du chemin, puis revenir reprendre sa quête dans la friche là où il l’avait laissé.
Et ça continue...
300m à gauche, 300m à droite...
J’entends derrière moi ma femme qui fait la police : « Ne suivez pas de trop près, ça va gêner le chien »
Au passage sous le vent de la haie, Preux indique, ralentit, contrôle et repart dans la friche pour repasser au ras de l’autre extrémité de la haie où il s’écrase dans un arrêt qui fait voler la poussière.
Le faisan était sorti de la haie en avant pour se taper dans la friche à deux mètres de la lisiére.
Je cours au point, les juges courent, les tireurs courent.
Les tireurs se placent.
Les juges aux tireurs « Ne le manquez pas »
A moi, « Faites couler »
Le chien ne fait pas vingt centimètres que le coq décolle. Deux coups de feu, un nuage de plumes.
Preux, d’ordinaire chaud au coup de feu, s’est contenté de se relever légèrement.
« Faites rapporter »
« Apporte ! »
Preux se précipite et ramène le faisan.
Le juge a déjà sa trompette à la main
« Vite, vite, Monsieur, raccrochez, raccrochez !! »
A peine ai-je passé la laisse que le juge sonne la fin du parcours…
13 minutes !!
Je le remercie encore d’avoir jugé dans l’esprit…
Tout le monde a le sourire, les juges, les tireurs… Il n’y a que moi qui plane dans un état second…
J’ai gagné, je le sais, j’en suis sûr, c’est le quatrième CAC, Preux est champion!
Je suis trempé de sueur.
J’ai la gorge sèche.
Je crève de soif.
Je salue les juges qui se retirent à l’écart avec leur carnets pour comparer leurs notes et je retourne vers les voitures.
Des spectateurs m’entourent, me félicitent, ma femme fait une bise au chien, en oubliant le conducteur…
Pas grave..
Preux est CHAMPION GIBIER TIRE.