Publié : 31 janv. 2012 08:30
Bonjour
Une histoire que je n’ai pas vécu personnellement mais j’en garanti la véracité de part la personne qui me l’a raconté. Je souhaite vous en faire part car elle m’a touché.
L’histoire se passe il y a quelques années dans le Sud Ouest. Mon ami en question était parti à la chasse à la bécasse avec un collègue, une sortie ordinaire avec leurs 2 chiens (le setter de mon ami et un pointer il me semble) dans ces ambiances si particulières des bois des landes à cette saison.
Les bois semblaient déserts, ce qui n’entamait en rien la motivation des 2 chiens et le plaisir des 2 compères par cette journée.
Au bout de quelques temps, une des 2 clochettes commença à indiquer un changement de quête puis s’arrêta nette dans une combe. Rapidement, le 2e chien vint à son tour vers l’endroit où l’autre s’était arrêté. Le bois retomba dans un silence total, interrompu par la foulée soutenue des 2 chasseurs. Arrivés sur place, ils virent leurs 2 chiens face à face, séparés de quelques mètres, illustrant parfaitement l’expression « se regarder en chien de faïence », dans un arrêt des plus fermes. Le sol était parfaitement propre, tapissé de feuilles détrempées, et les regards des chiens indiquaient que la bécasse se trouvait là, entre eux, verrouillée par leur travail complémentaire. Explorant méthodiquement du regard les alentours, le collègue de mon ami le mieux placé car il dominait la scène, peinait à distinguer la moindre parcelle du corps de l’oiseau, cherchant au pied de chaque branche mais en vain. On dit qu’il faut chercher son gros œil mais là rien…La bécasse était elle partie ? Mystère, mais vu le temps qui s’écoulait et la fermeté des arrêts, c’était anormal.
Et là, soudain, la bécasse s’est révélée à eux….Superbe, mais dans une attitude stupéfiante, les ailes légèrement ouvertes le long du corps, les plumes de la queue déroulées en corolle, faisant clairement face aux chiens dans une attitude de défi. Elle s’est dirigée vers chacun d’eux sur quelques centimètres, défiant leur présence ou leur regard, tentant de les chasser de ce qu’elle considérait être son territoire. Les chiens n’ont pas bougé mais mon ami m’a raconté que le regard de son setter a changé à ce moment. Je ne sais pas combien de temps cette scène a duré, eux non plus d’ailleurs-le temps s’est un peu arrêté à ce moment-, très rapidement et instinctivement, un 1er fusil s’est ouvert, puis le 2e. La bécasse, constatant qu’elle ne pouvait faire fuir les 2 intrus, ou peut être avait elle vu aussi l’un des chasseurs, s’est résignée à quitter l’endroit. Partant du bas de la combe pour monter vers eux, deux regards stupéfaits voire 4…purent accompagner la fuite de l’oiseau, jusqu’à ce qu’elle disparaisse dans le bois.
Mon ami m’a confié à la fin de cette histoire « j’espère qu’elle volera longtemps », et c’est ce que j’ai pensé aussi.
Bien que n’ayant pas vécu cette expérience, j’ai ressenti à son écoute un mélange complexe de sentiments. On pourrait faire le parallèle avec ces rares taureaux graciés dans l’arène pour leur courage, d’ailleurs l’action dans cette combe présente une certaine analogie….Je crois que cette histoire illustre une part de la complexité de la chasse, cette dualité entre la quête et l’admiration ou le respect que l’on peut porter à ces animaux que l’on tue, notre manière de vivre la chasse et toutes ces choses qui se vivent avant de pouvoir être décrites par des mots.
Finalement, c’est un grand hasard que ceci ait pu être observé, il est encore plus troublant de penser que cette scène se passe parfois dans le silence et le secret d’un arrêt de nos chiens sous les broussailles, avant que la bécasse ne s’envole vers son destin.
Une histoire que je n’ai pas vécu personnellement mais j’en garanti la véracité de part la personne qui me l’a raconté. Je souhaite vous en faire part car elle m’a touché.
L’histoire se passe il y a quelques années dans le Sud Ouest. Mon ami en question était parti à la chasse à la bécasse avec un collègue, une sortie ordinaire avec leurs 2 chiens (le setter de mon ami et un pointer il me semble) dans ces ambiances si particulières des bois des landes à cette saison.
Les bois semblaient déserts, ce qui n’entamait en rien la motivation des 2 chiens et le plaisir des 2 compères par cette journée.
Au bout de quelques temps, une des 2 clochettes commença à indiquer un changement de quête puis s’arrêta nette dans une combe. Rapidement, le 2e chien vint à son tour vers l’endroit où l’autre s’était arrêté. Le bois retomba dans un silence total, interrompu par la foulée soutenue des 2 chasseurs. Arrivés sur place, ils virent leurs 2 chiens face à face, séparés de quelques mètres, illustrant parfaitement l’expression « se regarder en chien de faïence », dans un arrêt des plus fermes. Le sol était parfaitement propre, tapissé de feuilles détrempées, et les regards des chiens indiquaient que la bécasse se trouvait là, entre eux, verrouillée par leur travail complémentaire. Explorant méthodiquement du regard les alentours, le collègue de mon ami le mieux placé car il dominait la scène, peinait à distinguer la moindre parcelle du corps de l’oiseau, cherchant au pied de chaque branche mais en vain. On dit qu’il faut chercher son gros œil mais là rien…La bécasse était elle partie ? Mystère, mais vu le temps qui s’écoulait et la fermeté des arrêts, c’était anormal.
Et là, soudain, la bécasse s’est révélée à eux….Superbe, mais dans une attitude stupéfiante, les ailes légèrement ouvertes le long du corps, les plumes de la queue déroulées en corolle, faisant clairement face aux chiens dans une attitude de défi. Elle s’est dirigée vers chacun d’eux sur quelques centimètres, défiant leur présence ou leur regard, tentant de les chasser de ce qu’elle considérait être son territoire. Les chiens n’ont pas bougé mais mon ami m’a raconté que le regard de son setter a changé à ce moment. Je ne sais pas combien de temps cette scène a duré, eux non plus d’ailleurs-le temps s’est un peu arrêté à ce moment-, très rapidement et instinctivement, un 1er fusil s’est ouvert, puis le 2e. La bécasse, constatant qu’elle ne pouvait faire fuir les 2 intrus, ou peut être avait elle vu aussi l’un des chasseurs, s’est résignée à quitter l’endroit. Partant du bas de la combe pour monter vers eux, deux regards stupéfaits voire 4…purent accompagner la fuite de l’oiseau, jusqu’à ce qu’elle disparaisse dans le bois.
Mon ami m’a confié à la fin de cette histoire « j’espère qu’elle volera longtemps », et c’est ce que j’ai pensé aussi.
Bien que n’ayant pas vécu cette expérience, j’ai ressenti à son écoute un mélange complexe de sentiments. On pourrait faire le parallèle avec ces rares taureaux graciés dans l’arène pour leur courage, d’ailleurs l’action dans cette combe présente une certaine analogie….Je crois que cette histoire illustre une part de la complexité de la chasse, cette dualité entre la quête et l’admiration ou le respect que l’on peut porter à ces animaux que l’on tue, notre manière de vivre la chasse et toutes ces choses qui se vivent avant de pouvoir être décrites par des mots.
Finalement, c’est un grand hasard que ceci ait pu être observé, il est encore plus troublant de penser que cette scène se passe parfois dans le silence et le secret d’un arrêt de nos chiens sous les broussailles, avant que la bécasse ne s’envole vers son destin.
