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Publié : 27 janv. 2013 16:26
par fd
Cette histoire se déroule il y a bien longtemps, avant l'an 2000. A cette époque je n'étais pas chasseur, j'accompagnais avec Jpouille un ami d'école, notre ami Riri lorsqu'il allait à son club de chasse. Nous étions donc rabatteurs et poussions la traque pour le plaisir de la ballade et de la découverte des animaux.



Ce samedi-là le président avait décidé de battre des layons tracés depuis plusieurs mois dans un bois qui n’était qu’un rectangle d'épines, de ronces et de jeunes arbres devant bien faire 500 mètres de long pour 100 mètres de large. Il était situé pas très loin d'une vielle éolienne qui semblait monter la garde et ne plus servir qu'aux chasseurs pour situer la parcelle de bois lors du briefing matinal. Ce jour-là contrairement à son habitude Jean Claude, le garde de la chasse avait placé Riri en bout de ligne de battue, Jpouille à sa gauche et moi à sa droite, chacun dans un layon différent car nous étions peut de rabatteurs lors de cette séance. Les layons avait été tracés au broyeur, ils étaient large de deux mètres et entre chacun il y avait au moins deux mètres de broussaille épaisse, haute de un à bien plus d'un mètre quatre-vingt par endroit. Bien sur le broyage datant de l'été la nature reprenait son terrain sans compter les rochers et autres trous qui obligeaient le tracteur qui poussait le broyeur à ne pas trop raser le sol. La progression n'était donc pas très rapide mais faisans, perdrix et bécasses trouvaient un abri presque naturel dans les haies ainsi formées.



Le coup de trompe de Jean Claude donne le signal du départ et la ligne de rabatteurs entre dans les layons, je me baisse et ramasse un bâton pour battre les broussailles qui m'entourent. Au bout d'une dizaine de mètres quelque chose bouge dans mon dos sur ma droite dans la broussaille. Surpris, j'ai à peine le temps de me retourner pour voir qu'une belle biche avait attendu que je sois passé devant elle pour se lever, sauter dans mon layon et partir en retour à toute vitesse. Comme de bien entendu je signale la biche aux postés afin d'éviter un accident et qu'elle ne soit prise pour un chevreuil. La traque reprend, je fais trois mètres et du même côté que la biche, dans la broussaille devant moi à bien sept ou huit mètres le cerf se lève magnifique, il saute dans mon layon lui aussi. Il me regarde dans les yeux et fonce sur moi tête haute. J'en perds mon bâton, immédiatement je regarde la taille des cornes de l'animal, il a une largeur égale au layon s'il me charge et baisse la tête il ne peut pas me louper. Ne me demandez pas combien il avait de cors je n’avais pas encore appris a les compter. Je décide très vite de sauter dans les ronces et de lui laisser le passage. Je décide, il me faut sauter du côté où il était caché à ma droite, et je dois attendre, mais pas trop, pour sauter qu'il soit suffisamment près pour le surprendre car je le sens jeune et vif comme l'éclair. Je me prépare. Au moment précis ou je me jette de toutes mes forces au sol le plus loin possible dans les ronces et la broussaille, il saute lui aussi, j'annonce le cerf aux autres car je n’ai pas eu le temps de le faire avant. Le cerf fait un bon énorme de deux mètres de hauts au-dessus de la haie qui est à ma gauche, je suis sauf. Il retombe alors dans le layon où est Riri. Je me relève aussi tôt, la morsure des ronces est indolore tant j'ai d'adrénaline dans le sang. Attentif, j’entends la course du cerf qui suit sa biche et Riri l’annoncer à son tour, quelle excitation ! La traque n'est pas terminée, Il faut continu, surtout que nous ne sommes pas là pour ça.



En bout de layon la fatigue reprend le pas sur l'excitation, Jpouille nous interroge, voici donc l'histoire qu’a vécu Riri ce matin-là. Il rabattait tranquillement son layon quand sur la gauche après avoir été annoncé une biche qu’il ne vit jamais, il entend un "barrouf" terrible. Digne d’un éléphant passant en force dans une forêt avec des craquements d’arbustes broyés, le bruit du souffle d’un taureau, et au moment où il se tourne vers la droite pour essayer de voir à travers la haie qui est haute comme un homme à cet endroit, il voit un cerf énorme s'envoler au-dessus. Le cerf ne l'a pas vu et il va l'écrabouiller en retombant dans son layon. Riri part donc en courant droit devant lui et se jette au sol afin de laisser passer l'animal sans prendre un coup de sabot.



Vous l'avez deviné depuis ce jour nous parlons Riri, Jpouille et moi de ce cerf volant qui nous a bien chahuté un samedi à côté de l'éolienne. C'est aussi après lui avoir lève ce cerf que Riri imagina de me présenter à ses amis chasseurs comme son chien d'arrêt, mais cela est une autre histoire.

Publié : 22 mars 2013 10:26
par doude96
Incroyable ton récit ! Mais bon voyant un cerf foncant à pleine balle sur toi tu n'as pas du rire longtemps ! ;)