Publié : 28 sept. 2016 09:56
La fois dernière au mouflon, j'étais atteint de tremblante et sur mon rocher millénaire de basalte, je n'avais pas réussi à bloquer ma carabine suffisamment pour tirer un agneau à cent-quatre-vingt mètres. Parkinson peut-être, fatigue et hypoglycémie de vieux chasseur surement. Ma vengeance serait terrible, vous vous en doutez. Les poches gavées de fruits secs, la Blaser gavée de sa cartouche, on allait voir. Seize heures, juste après le thé (sucré) je signe la condamnation à mort de l'agneau que j'imagine dodu mais léger. Et je me lance.
mon nid
Car je suis pas des cons, loin de là, hein ! Consultant la météo qui m'annonce un vent tournant, j'attaque à l'ouest, où rien de nouveau ne menace la troupe d'ovidés, croit-elle. Mouflons qui j'en suis sûr sont là. Le renseignement, ça compte. Bon je n'ai retourné aucun mouflon qui aurait cafté, mais j'y crois dur.
première visite
Je pousserai bien la ruse à y aller à reculons, mais d'une part je ne pense pas qu'ils verront mes traces dans la pelouse, et d'autre, on pourrait me prendre pour un fou … J'arrive à cent mètres près à l'endroit où il faut être, vers 17:30. Deux chevreuils, un rouge-gorge, un héron, me confirment ma discrétion et donc, quelque part, adhèrent à mon plan. Un héron ou un mouflon, c'est tout des batraciens me dis-je, mais le règlement, c'est le règlement ! Je surveille le vol des parapentistes, un vététiste qui teste la prairie, le ronronnement trop insistant d'un tracteur comme un Blücher en panzer qui vient parfaire ma déroute. Bordel, j'aurais dû encercler le bois, attaquer au lance-flammes, défolier tout ça ...
Il me reste à montrer à quel point je suis le plus fort de tous les chasseurs dans l'adversité. S'ils ne peuvent descendre dans la prairie à cause des empêcheurs de chasser en rond, alors ils vont monter vers les estives me dit un neurone perspicace bien qu'un peu tremblotant. Et moi de faire de même avec mille précautions pour 200 mètres à parcourir, mais une vieille biche m'engueule, et je dois composer avec elle. p****n, une orgie se prépare, il y a des filles, un garçon aussi, et un voyeur un poil plus loin qui n'est visiblement pas invité. J'arrive à prendre un point avec une vision suffisante pour attendre les mouflons qui j'en suis sûr, sont tout près. Les huit cervidés finissent par laisser 160 mètres entre eux et moi. Des batraciens aussi, que je me dis …
moins de 100 m
J'attends les mouftons qui vont passer dans une minute. Mais je comprends assez vite le complot entre le héron, le Panzer, le vélo et les cerfs. Comme Napoléon, je décide la retraite et comme White Hunter, je n'arrive pas à trouver le bon chemin, mais je me trompe moins que la dernière fois ... La défaite est consommée et les pertes sont sévères : un agneau absent, une casquette camo perdue dans le noir, et pas mal de jus pour la lampe frontale. Sale journée.
La harde reste à 160 mètres
mon nid
Car je suis pas des cons, loin de là, hein ! Consultant la météo qui m'annonce un vent tournant, j'attaque à l'ouest, où rien de nouveau ne menace la troupe d'ovidés, croit-elle. Mouflons qui j'en suis sûr sont là. Le renseignement, ça compte. Bon je n'ai retourné aucun mouflon qui aurait cafté, mais j'y crois dur.
première visite
Je pousserai bien la ruse à y aller à reculons, mais d'une part je ne pense pas qu'ils verront mes traces dans la pelouse, et d'autre, on pourrait me prendre pour un fou … J'arrive à cent mètres près à l'endroit où il faut être, vers 17:30. Deux chevreuils, un rouge-gorge, un héron, me confirment ma discrétion et donc, quelque part, adhèrent à mon plan. Un héron ou un mouflon, c'est tout des batraciens me dis-je, mais le règlement, c'est le règlement ! Je surveille le vol des parapentistes, un vététiste qui teste la prairie, le ronronnement trop insistant d'un tracteur comme un Blücher en panzer qui vient parfaire ma déroute. Bordel, j'aurais dû encercler le bois, attaquer au lance-flammes, défolier tout ça ...
Il me reste à montrer à quel point je suis le plus fort de tous les chasseurs dans l'adversité. S'ils ne peuvent descendre dans la prairie à cause des empêcheurs de chasser en rond, alors ils vont monter vers les estives me dit un neurone perspicace bien qu'un peu tremblotant. Et moi de faire de même avec mille précautions pour 200 mètres à parcourir, mais une vieille biche m'engueule, et je dois composer avec elle. p****n, une orgie se prépare, il y a des filles, un garçon aussi, et un voyeur un poil plus loin qui n'est visiblement pas invité. J'arrive à prendre un point avec une vision suffisante pour attendre les mouflons qui j'en suis sûr, sont tout près. Les huit cervidés finissent par laisser 160 mètres entre eux et moi. Des batraciens aussi, que je me dis …
moins de 100 m
J'attends les mouftons qui vont passer dans une minute. Mais je comprends assez vite le complot entre le héron, le Panzer, le vélo et les cerfs. Comme Napoléon, je décide la retraite et comme White Hunter, je n'arrive pas à trouver le bon chemin, mais je me trompe moins que la dernière fois ... La défaite est consommée et les pertes sont sévères : un agneau absent, une casquette camo perdue dans le noir, et pas mal de jus pour la lampe frontale. Sale journée.
La harde reste à 160 mètres