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Publié : 13 janv. 2006 23:19
par popey-77
Bonsoir,



Voici un charmant poème* d'E. Psuja extrait du mensuel "nos chasse" qui pourrait je pense servir à certain chassepassionneaute



*Attention texte a manié avec précaution si vous n'êtes pas encore marié.





A toi mon indulgente epouse :roll:



Lorsque nous nous sommes rencontrés et aimés,

Tu constatais que je disparaissais

Certains dimanches matin d’automne

Qui sentaient bon la pomme.

Je t’expliquai que j’allais chasser,

Que dans les champs la paix je cherchais.

« Petite folie passagère, pensais tu,

La douceur du mariage sera une bonne issue

A calmer les ardeurs cynégétiques

D’un mari chasseur passionné et frénétique »

Vint donc le jour de nos épousailles

Et avec, les première sonnailles

Annonçant ton prochain calvaire de femme :

De femme de chasseur bien sur,

Qui recommence, hélas, à chaque ouverture.

Chaque année, tu connaîtras

Les mêmes manies et les même tracas.

Tous les dimanches et jours fériés,

Dans ta maison tu côtoieras un étranger,

Un homme vêtu d’habits kakis

Qui manipulera un énorme fusil :

Objet qui ne te plait pas beaucoup

Et qui souvent fera éclater ton courroux.

Tôt le matin vers la plaine tu le verras partir

Sur le visage éclatant sourire

Une sorte de guerrier qui lève haut le pied,

Suivie d’un chien bondissant et excité.

Tous deux disparaiteront bientôt

Derrière une haies de sureau

De leur activité l’écho t’apportera

Les détonations et les hourras,

Mais plus souvent des gros mots

Que je ne puis cité bien haut.

Quand midi sonnera

La faim te ramènera

Non plus un fringant individu

Mais à vrai dire un triste inconnu,

Qui se présentera crotté des pieds a la tête,

Suivi d’une pauvre bête,

Toute fumante sous le soleil montant

Et qui fatiguée traînera en gémissant.

Ce triste personnage au dos voûté,

Ce sera ton mari, tu l’as deviné.

Tu t’interrogeras sur sa santé mentale

En le voyant aussi pale :

Le visage en sueur, les traits tiré,

Les membres courbatus et fatigués.

Quel sera ton étonnement

Quand il te déclara sérieusement,

Q’une bonne journée de chasse

Lui a fait récupérer une semaine de classe.

Alors tu ne demanderas qu’à le croire

Quand sur le canapé tu le verras s’asseoir,

Bailler, s’étirer, somnoler et déclarer :

« Qu’il n’a jamais eu si mal aux pattes ».

Pis encore : tu appréhenderas

Quand ses maladresses il te racontera :

Que des perdrix il a loupé en beauté !

Qu’un lièvre dans les pieds s’est débiné !

Alors il accusera son armurier de voleur,

De vendre des cartouches sans valeur ;

Que son fusil a un défaut,

Que son chien est un mauvais corniaud

Et si, par hasard, survient un chasseur ami,

Ton calvaire s’amplifie.

Tu participeras à une conversation

Où on te parlera de divers plombs,

De crosse, de pontets, de guidon…

Quand ce gros lièvre tué

Chaque année il gagne une livre bien sonnée.

Tu n’oses imaginer ce que sa taille sera

Quand 20 ans plus tard ton homme se vantera…

Si la chasse se résumait à la plaine

Peu importante serait ta peine.

Malheureusement, avec l’hiver viendra la peur

Car le gabion retiendra le chasseur.

Il partira parfois la nuit,

Alors, seule, tu t’inquiéteras des moindre bruits,

Qui dans les ténèbres animeront ta maison.

Le matin tu te trouveras plus fatiguée que ton champion ».

Celui-ci ramènera du gabion plus de bain de pieds que de canards

Sans compter les réguliers et nombreux retards.

Je n’oublierais pas les rhumes attrapés

A la froidure d’hivernales matinées

Ni les engelures, ni la chasse aux rats la nuit,

Qui perfidement dans le gabion se sont introduits…

Mesdames, peut-être vous étonnerez-vous !

Et peut-être direz vous

Que pour aimer pareilles situations,

Il faut avoir une araignée au plafond.

Dans un sens, c’est vrai !

Mais je vous répondrai

Que la passion de la chasse est préférable

A d’autres défauts plus coupables.

Ayez donc de l’indulgence envers nous !

Le principal n’est t’il pas que nous soyons de bons époux

Qui n’abusent pas des absences prolongées

Et qui font tout pour que vous soyez des épouses choyées !