Ours « abattus » : affaire classée
La justice a décidé de fermer le dossier.
Pas de cadavre, pas de coupable, pas de crime. Voilà la conclusion livrée par Antoine Leroy, procureur de la République à Foix, qui vient de boucler l'enquête ouverte sur la disparition de deux ours en Ariège. Après plusieurs semaines d'investigations, et une quarantaine d'auditions dans le milieu du pastoralisme, la justice a donc décidé de classer le dossier. Sans suite. «Il n'y a aucune preuve qu'une infraction ait été commise, c'est-à-dire qu'un ours ait été tué», conclut Antoine Leroy.
La «bombe» lâchée, début septembre, par le fondateur de l'Aspap, Philippe Lacube, se termine donc comme un pétard mouillé. Devant la presse, le porte-parole de la lutte anti-ours avait martelé, «droit dans les yeux», que ces deux ours avaient bien été abattus. Contacté hier, il n'e démord pas, même si aucun indice matériel ne vient confirmer ses dire.
«Je ne suis pas étonné que cette enquête n'ait pas abouti, souligne le fondateur de l'Aspap. La raison en est simple: je savais que le silence des montagnards allait prévaloir en dépit des moyens importants déployés par la justice dans ce dossier: des investigations ont eu lieu tout récemment. Il y a quinze jours à peine, des gens ont encore éte entendus, des outils ont été inspectés. Mais en vain». Il ne renie rien de ses déclarations: «La fin de cette enquête ne signifie que cela. Je n'ai pas raconté d'histoires. On croira ce que l'on voudra, mais les gens qui suivent l'ours savent bien qu'il s'est passé quelque chose». Pour sa part, Rémy Denjean, co-président de l'Aspap, enfonce le clou: «On savait que l'enquête ne donnerait rien. Les gens sont solidaires. La fin de cette enquête démontre les limites de l'action de l'Etat. Désormais, c'est comme ça que les choses vont se régler, dans les montagnes». Enfin, Gérard Dubuc, coprésident de l'Aspap, s'en tient aux faits: «C'était une simple rumeur, comme il y en a tant. Je suis incapable de dire si elle était fondée. La justice a été saisie, mais il manquait des faits matériels».
Reste, donc, la rumeur. Et certaines questions que l'on peut se poser sur le destin de Boutxy, ce fameux ours au fort appétit pour les brebis, nullement effarouché par l'homme, qui était porté manquant cet automne. Mais qui pourrait avoir migré pour de nouveaux territoires.
Source :
http://www.ladepeche.fr/article/2010/01 ... assee.html