Avec moi, c'est comme à la Samaritaine!
Pour la première fois depuis le début de la semaine, c’est sous un beau soleil d’hiver que je vais sortir les chiens aujourd’hui.
C’est le premier jour où je peux voir les crêtes des Vosges, avec le Haut Königsbourg sur son piton….
Ca change du brouillard bas et humide qui a accompagné toutes mes chasses Alsaciennes ces jours çi.
Je gare la voiture en plein milieu d’une très grande prairie, sur un chemin, le long d’un petit bosquet, je dirais même un gros buisson : un fossé, encombré d’un roncier, avec quelques rejets de saules pour faire du volume….
Je ne suis pas très loin du chaume de maïs, témoin de mes exploits d’hier.
D’ailleurs, mes chiens s’en souviennent et l’explorent en quelques laçets, sans rien montrer…
Puis je fais la bordure de la rivière.
Le but de la manœuvre est d’apprendre à Will qu’il peut y avoir du gibier dans les haies, et ainsi l’inciter, quand il quête en plaine, à aller jusqu’aux limites, haies ou bois.
Son défaut était, (car cela s’améliore) de couper ses lacets une trentaine de mètres avant ces limites…
Rien…
Après une heure de chasse, je remonte vers la voiture en passant à côté de ce fameux maïs.
Will le néglige, mais pas Bill, qui le ré-explore consciencieusement et qui claque un arrêt au ras de la berge de la rivière.
Je n’ai pas le temps d’arriver au chien…
Sans que Bill n’ai bougé, le coq prend spontanément son envol, et saute la rivière, comme d’hab….
De retour à la voiture, je remplis les gamelles d’eau, puis je me déséquipe…
Je démonte le fusil, avec le petit coup de chiffon gras qui va bien…
Les chiens sont repartis dans la prairie…
Je siffle le rappel.
Je retire une botte…
Toujours pas de chiens…
« Mais qu’est ce qu’ils font, ces deux ahuris ! »
Je re-siffle le rappel, toujours sans résultat.
« Quels cons, ces chiens !! »
Une botte à un pied, une chaussure à l’autre et ma botte à la main, j’avance sur le chemin pour avoir une vision globale sur la prairie.
Ils ne sont pas loin, les chiens…
Ils sont là, de l’autre côté du bosquet, côte à côte, tous les deux à l’arrêt.
Je pouvais toujours siffler…
Je retourne à la voiture, je remonte mon fusil, je mets deux cartouches et je me place face aux chiens, toujours avec une botte d’un côté et une chaussure de l’autre.
Je mets le pied sur le petit roncier devant les chiens à l’arrêt, et, brusquement, c’est l’envol de deux superbes coqs.
Je prends celui de droite, et il tombe au premier coup.
Je ne tente pas le doublé.
La sagesse à l’envol, on oublie !!!
Will part au cul du faisan de gauche, pour aller très très loin…
Bill, plus malin, se concentre sur celui de droite, ce qui lui permet de rapporter…
C’était bien la peine de faire tout ce chemin !!!