Autorisation de l’insecticide Cruiser Thiaméthoxam

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popey-77
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Message par popey-77 »

@Pierre MELQUIOT, Actu News Environnement le 16/02/2008 18:00 wrote:



Autorisation de l’insecticide Cruiser Thiaméthoxam, un nouveau coup bas contre la faune ?





Autorisation de l’insecticide Cruiser Thiaméthoxam, un nouveau coup bas contre la faune ? La coordination des apiculteurs de France et de ONG dont la LPO demandent le retrait de l’insecticide CRUISER Thiaméthoxam.



La coordination des apiculteurs de France et les ONG ayant participées au Grenelle de l’environnement, comme la LPO (Ligue pour la Protection des Oiseaux), appellent à manifester à Paris le 21 février prochain pour demander le retrait de l’insecticide CRUISER Thiaméthoxam.



Cette molécule neurotoxique vient de recevoir une autorisation provisoire du Ministère de l’Agriculture, alors « qu’elle ne satisfait pas aux exigences de sécurité pour l’abeille, les oiseaux et la faune dans son ensemble. » La LPO réclame donc le retrait définitif de ce produit, du marché, pour que soit préservée la biodiversité. Ci-dessous le communiqué de la LPO sur l’autorisation de l’insecticide Cruiser Thiaméthoxam en France.



« Alors même que la Convention sur la diversité biologique du Sommet de la Terre de Rio (1992) s’est donnée pour objectif de réduire fortement le rythme actuel de perte de la biodiversité d’ici à 2010 et que le Grenelle de l’environnement vise à diminuer l’usage des pesticides, le ministère de l’Agriculture vient d’autoriser la mise sur le marché de l’insecticide CRUISER Thiaméthoxam, produit par la firme Syngenta.



Or, le dossier d’évaluation de ce nouveau produit systémique, véhiculé dans l’ensemble de la plante via la sève, indique qu’il est « toxique pour les oiseaux » et présente « des risques élevés pour les granivores ».



Seuls les dangers liés à l’intoxication aiguë par la consommation de graines sont envisagés. Pourtant, tout insecte qui se nourrit ou se trouve en contact avec la plante est contaminé. Les insectes prédateurs, tout comme l’ensemble des oiseaux insectivores, sont ainsi exposés à une concentration du produit dans leurs tissus.



Cette contamination par voie alimentaire, sans être mortelle par elle-même, peut engendrer des désordres physiologiques, avec des conséquences sur la survie des individus ainsi contaminés. S’agissant d’un neurotoxique à très faible dose (de l’ordre de quelques millionièmes de gramme pour une abeille), les effets sur les insectes prédateurs et les oiseaux insectivores sont à envisager sérieusement. Malheureusement, aucune étude n’est produite dans le dossier d’inscription de ce produit.



En outre, même si le produit n’est pas considéré comme rémanent, l’un de ses métabolites (produit de dégradation) l’est au point qu’il est recommandé de ne pas cultiver une plante mellifère (exploitable par l’abeille domestique) les années suivantes. Ce type de produit ne doit pas non plus être employé à nouveau avant la quatrième rotation de culture, afin de préserver la qualité de l’eau !



Et, pour que cette substance ne présente aucun risque immédiat, les semoirs devraient fonctionner sans faille et les agriculteurs seraient obligés «d’enfouir les semences traitées dans le sol et de s’assurer qu’elles soient bien enfouies dans le sillon ». On imagine tout à fait les agriculteurs récupérant, à l’aide de pelles et de balais, les semences laissées à l’air libre sur des dizaines ou des centaines d’hectares !



Force est de constater, en tout cas, que dans toute l’Europe, et en particulier en France, les populations d’oiseaux des zones agricoles ont chuté de 30 à 40 % en moyenne depuis les années 1980-1990 !



En Angleterre, l’ornithologue Campbell a montré qu’il existe une corrélation étroite entre la période où l’emploi massif des pesticides a débuté et celle où la chute des populations d’oiseaux a commencé. L’ornithologue allemand Reichhof a souligné le rôle des villes et des villages comme sanctuaire pour la biodiversité, alors que, de leurs côtés, les campagnes se désertifient.



Un rapport de l’INRA (Institut National de la Recherche Agronomique) et du CEMAGREF (Centre National du Machinisme Agricole, du Génie Rural, des Eaux et Forêts), datant de 2005, souligne que l’agriculture biologique, qui n’utilise pas de produit toxique de synthèse, favorise la biodiversité.



La LPO proteste énergiquement contre l’autorisation provisoire de mise sur le marché de ce nouveau poison neurotoxique. Le dossier d’inscription de celui-ci révèle par lui-même les dangers du produit bien qu’il ne s’en tienne qu’à la seule toxicité aiguë, ignorant ainsi les effets sublétaux résultant de cette pollution diffuse de l’environnement.



La LPO appelle donc à venir manifester le 21 février à Paris contre ce produit et réclame son retrait définitif du marché, pour que soit préservée la biodiversité. »



NDRL : Rappelons que fin janvier 2008, au terme du Grenelle de l'environnement, la France avait décidé de réduire de moitié l'usage des pesticides d'ici 10 ans, et de supprimer progressivement les molécules les plus dangereuses du marché. Michel Barnier annonçait alors qu’il allait établir un plan d'action d'ici la fin du premier semestre 2008.



Peut être un combat utile dans lequel les chasseurs devrait être, surtout lorsque l'on voie les dégâts engendré par le Gaucho et régent ts.
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