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Vous n’êtes pas sans savoir que les grizzlis fertilisent la forêt près des rivières là où ils pêchent le saumon. Avec les grizzlis, les forestiers, les cueilleurs de champignons, les naturalistes, les randonneurs et les trekkeurs de tout poil, les chasseurs appartiennent à cette dynastie de chieurs des bois, possesseurs plus ou moins doués d’un art en perdition.
Et pourtant, c’est chose importante, car manger chaque jour sans chier jamais nous condamnerait à prendre du poids de façon inconsidérée. Et si d’autre part, nous sommes ce que nous mangeons, et si forcément nous chions ce que nous mangeons, nous sommes aussi un peu ce que nous chions …
Puisque aucun ouvrage français ne s’est attelé à la chose, j’ai donc décidé de le faire, même si mon organisme bien réglé ne m’oblige que rarement à pratiquer l’exercice. Mes hanches en ferraille m’en sont reconnaissantes. Il n’en est pas de même pour tous, et j’ai souvenance d’un partenaire qui souvent s’éloignait en début de chasse pour « poser le pantalon ». Poser culotte, baisser culotte, les expressions sont nombreuses pour éviter le mot le plus simple et le plus direct.
Pour la première fois d’ailleurs lors de mes chasses, tout récemment, un chef de ligne aborda dans ses recommandations la chose. « Ne bougez pas du poste, même pour une animal blessé, même pour vos besoins naturels … » Diantre ! Chier en orange et au bord du layon ne pourrait se faire qu’en tout dernier ressort … Un exercice d’humilité bien pire que manquer un grand sanglier. Remarquons ici que les garçons chiens pissent fièrement mais semblent frappés de faiblesse et de débilité lorsqu’ils se vident, selon le terme consacré ;
Sans machisme aucun, notons la supériorité de l’homme sur sa jolie compagne qui pour faire pipi aussi se doit de baisser pantalon. Mais elle a acquis dans l’exercice une grande grâce que des collègues chassant en montagne observèrent un jour avec plaisir, se passant les jumelles pour garder un souvenir plus précis des jolies fesses blanches sur l’autre versant.
Se chier dessus, expression commune signifiant faire une bourde néfaste pour soi-même, prend ici tout son sens. Et comme dans la grande ville, le sort des sans-papiers est souvent cruel. Les tenants du sac à dos ont souvent de quoi voir venir. Il faut bien sur éviter de se chier sur les chevilles et disposer d’un équilibre suffisant, et d’une pratique minimum. Tragico-comique, l'histoire de ce randonneur qui quitta son poncho pour satisfaire son besoin et qui eut une horrible surprise en voulant se protéger la tête de l'averse qui survint un peu plus tard.
Quelques recommandations en faveur de la santé publique : ne chiez pas près ou dans le ruisseau, vous transportez peut-être à votre insu des parasites. Et une précaution qui vaut dans les bois comme dans la vie : faites votre trou ! Et posez-y votre offrande à Mère Nature, que vous recouvrirez d’un peu de terre, d’un geste négligent mais adroit du bout du pied. Comme le grizzly, vous enrichirez la forêt qui digérera plus vite votre cadeau ainsi. Mais le sol n’est pas souvent si meuble que cela soit facile.
Je n’ai pas écrit cela pour vous faire chier le moins du monde, mais pour que mon blog soit parmi les premiers à traiter de ce sujet de fond.
Comment chier dans les bois : Pour une approche environnementale d'un art perdu. Kathleen Meyer. Edimontagne.