Bonsoir,
Voici un charmant poème* d'E. Psuja extrait du mensuel "nos chasse" qui pourrait je pense servir à certain chassepassionneaute
*Attention texte a manié avec précaution si vous n'êtes pas encore marié.
A toi mon indulgente epouse
Lorsque nous nous sommes rencontrés et aimés,
Tu constatais que je disparaissais
Certains dimanches matin d’automne
Qui sentaient bon la pomme.
Je t’expliquai que j’allais chasser,
Que dans les champs la paix je cherchais.
« Petite folie passagère, pensais tu,
La douceur du mariage sera une bonne issue
A calmer les ardeurs cynégétiques
D’un mari chasseur passionné et frénétique »
Vint donc le jour de nos épousailles
Et avec, les première sonnailles
Annonçant ton prochain calvaire de femme :
De femme de chasseur bien sur,
Qui recommence, hélas, à chaque ouverture.
Chaque année, tu connaîtras
Les mêmes manies et les même tracas.
Tous les dimanches et jours fériés,
Dans ta maison tu côtoieras un étranger,
Un homme vêtu d’habits kakis
Qui manipulera un énorme fusil :
Objet qui ne te plait pas beaucoup
Et qui souvent fera éclater ton courroux.
Tôt le matin vers la plaine tu le verras partir
Sur le visage éclatant sourire
Une sorte de guerrier qui lève haut le pied,
Suivie d’un chien bondissant et excité.
Tous deux disparaiteront bientôt
Derrière une haies de sureau
De leur activité l’écho t’apportera
Les détonations et les hourras,
Mais plus souvent des gros mots
Que je ne puis cité bien haut.
Quand midi sonnera
La faim te ramènera
Non plus un fringant individu
Mais à vrai dire un triste inconnu,
Qui se présentera crotté des pieds a la tête,
Suivi d’une pauvre bête,
Toute fumante sous le soleil montant
Et qui fatiguée traînera en gémissant.
Ce triste personnage au dos voûté,
Ce sera ton mari, tu l’as deviné.
Tu t’interrogeras sur sa santé mentale
En le voyant aussi pale :
Le visage en sueur, les traits tiré,
Les membres courbatus et fatigués.
Quel sera ton étonnement
Quand il te déclara sérieusement,
Q’une bonne journée de chasse
Lui a fait récupérer une semaine de classe.
Alors tu ne demanderas qu’à le croire
Quand sur le canapé tu le verras s’asseoir,
Bailler, s’étirer, somnoler et déclarer :
« Qu’il n’a jamais eu si mal aux pattes ».
Pis encore : tu appréhenderas
Quand ses maladresses il te racontera :
Que des perdrix il a loupé en beauté !
Qu’un lièvre dans les pieds s’est débiné !
Alors il accusera son armurier de voleur,
De vendre des cartouches sans valeur ;
Que son fusil a un défaut,
Que son chien est un mauvais corniaud
Et si, par hasard, survient un chasseur ami,
Ton calvaire s’amplifie.
Tu participeras à une conversation
Où on te parlera de divers plombs,
De crosse, de pontets, de guidon…
Quand ce gros lièvre tué
Chaque année il gagne une livre bien sonnée.
Tu n’oses imaginer ce que sa taille sera
Quand 20 ans plus tard ton homme se vantera…
Si la chasse se résumait à la plaine
Peu importante serait ta peine.
Malheureusement, avec l’hiver viendra la peur
Car le gabion retiendra le chasseur.
Il partira parfois la nuit,
Alors, seule, tu t’inquiéteras des moindre bruits,
Qui dans les ténèbres animeront ta maison.
Le matin tu te trouveras plus fatiguée que ton champion ».
Celui-ci ramènera du gabion plus de bain de pieds que de canards
Sans compter les réguliers et nombreux retards.
Je n’oublierais pas les rhumes attrapés
A la froidure d’hivernales matinées
Ni les engelures, ni la chasse aux rats la nuit,
Qui perfidement dans le gabion se sont introduits…
Mesdames, peut-être vous étonnerez-vous !
Et peut-être direz vous
Que pour aimer pareilles situations,
Il faut avoir une araignée au plafond.
Dans un sens, c’est vrai !
Mais je vous répondrai
Que la passion de la chasse est préférable
A d’autres défauts plus coupables.
Ayez donc de l’indulgence envers nous !
Le principal n’est t’il pas que nous soyons de bons époux
Qui n’abusent pas des absences prolongées
Et qui font tout pour que vous soyez des épouses choyées !