De retour de Centrafrique

Les modes de chasse du grand gibier : battue, affût/approche, vénerie, chasse à l'arc...
marcnus
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Inscription : 08 nov. 2004 12:29

Message par marcnus »

Bonjour a tous,



Ce voyage en Centrafrique a ete 12 jours de pur bonheur.



D'abord une zone de chasse superbe d'environ 400,000 hectares, une equipe ce chasse remarquable a tous les niveaux menes par un guide francais aux tres grandes qualites humaine et professionelles, enfin du gibier qui sais se faire desirer mais juste ce qu'il faut.



Au niveau du resultat j'ai du avoir la chance du debutant car apres seulement 5 jours d'experience de chasse a l'approche en France et 2 jours de battues j'avais placer la barre plutot haut en commancant par la centrafrique. Il faut dire que l'appel de la brousse a ete le plus fort et je n'ai pas eu la force d'attendre mai pour aller faire quelques antilopes pour commencer.



Nous avons realise un eland de derby, une hypotrague, un bubale, deux buffles, un phacochere, un ourebi, un cephalophe a flanc roux et une panthere.



Plusieurs de ces animaux ont ete l'occasion de grandes emotions. Voici mes meilleurs souvenirs.





J'arrive donc au camp apres un vol particulierement eprouvant ( je vous passe les details) de 4h a une hauteur d'environ quelques centaines de metre, une chaleur de plomb des turbulences et pas le moindre courrant d'air. Apres une douche reparatrice nous partons tester la carabine.

Dans un premier temps j'essaye mon canon de 300 win et place deux balles correctes dans la cible a 50m. Sachant que le reglage avait ete fait pour 100m c'est tout bon.

Je remplace le canon par celui de la 375 HH. L'aprehension est totale. Je n'ai malheuresement pas une la possibilite de tirer avec si ce n'est une balle chez l'armurier apres installation du frein de bouche qui m'avait bien claque l'epaule. J'ai peur du bruit, du recul et je place deux balles hors de la cible, la troisieme je mais un coup de doigt et ne touche meme pas le carton sur lequel est dessine la cible. La galere je me demande ce que je fais la et l'equipe de chasse (sauf le guide francais) doit se deire qu'avec ce chassseur ce n'est pas gagne.

Le guide centrafricain essaye alors la carabine et place deux balles a 10cms de la mouche. il y a manifestement un probleme. Nous retournons au camp chercher le guide et des munitions. Apres un tout petit reglage tout rentre dans l'ordre et je place enfin une balle dans la mouche... il etait temps.



Le soir j'explique au guide que je suis venu surtout a la recherche d'emotion et que je ne suis pas plus excite que ca par l'eland de derby animal pourtant mythique, excellent marcheur et tres malin.

Je souhaite commencer doucement et apres avoir pris de la confiance attaquer les gibiers plus difficiles.



Depart a 5h le matin en direction de la saline philippe afin de relever des traces. Coup de bol nous trouvons les traces de deux elands que nous suivons apres avoir appercu des bubales dont que je peux tirer mais que le guide ne juge pas assez beau. Il est 6.30 et nous lancons derriere les elands. Le travail des pisteurs est remaquable des qu'il perde la trace ils se separent avancent en evantail et retrouve la trace un petit peu plus loin. De temps en temps des dejections ou de l'urine nous donne des informations sur l'avance que les animaux ont sur nous. Vers onze heure stephane m'annonce qu'a priori nous ne les rattraperons pas avant le millieu de l'apres midi. Les traces se separent et nous suivons ce qui semble etre le plus gros male. Vers 12.30 Samedi guide de chasse centrafricain qui fait office de premier pisteur pour mon safari se baisse. La a 130m il a vu l'eland. On me le montre, je ne vois rien, on se decale on avance et toujours rien. Une troisieme fois et meme resultat l'animal m'est invisble. Apres quelques metre supplementaires je distingue enfin le fanon noir le long du coup de l'animal. Je cherche a droite et a gauche du fanon je ne vois pas l'animal, c'est incroyable mais on m'avait prevenu.

Nous avancons encore et la je le vois il est de dos entrain de manger, nous avons de la chance le vent est bon, il ne nous a pas vu.

Stephane s'impatiente et me met la pression, a n'importe quel moment un saut de vent peut nous faire partir l'animal et la c'est termine car il commence a mettre 5 a 6 kms dans la vue. J'ai l'animal de dos et je n'ai toujours pas vu la tete, je vois le posterieur et le tir a la base de la queue n'est pas possible car il y a un gros keke (arbre) qui couvre verticalement le millieu du posterieur. Je dis a stephane que je peux tirer la cuisse droite ou gauche. Il pense que ce doit etre bon. Je vise le millieu de la cuisse et tire. L'eland encaisse, cabre et demarre. D'apres le bruit il a pris, il saigne, Stephane me felicite. Nous suivons la piste au sang, une bonne balle aurait du lui casser la cuisse ou le bassin la manifestment il n'a rien de casser. Les guides trouvent du sang plus clair, il pense que la balle a du continuer dans la pense. Stephane me previent que si nous rattrapons l'eland il tirera pour achever l'animal. Cela ne m'emballe pas mais c'est la regle du jeu. Il m'assure que si il y a possibilte il me laissera cette chance en premier.

Apres deux heures de poursuite les guides s'arrettent l'eland doit etre la devant. Stephane part a la course je le suis comme je peux. Soudain a 40m nous tombons nez a nez avec deux buffles qui sont aussi etonnes que nous et s'enfuie dans un nuage de poussiere. Fausse alerte nous reprenons le pistage. Le morale baisse avec les heures qui s'ecoule mais je marche en gambergeant. Pourquoi ais-je tire un animal sans l'avoir bien vu. J'avais demande la veille a Stephane de voir avec lui les differents points ou tirer un animal. Le matin il avait oublie son depliant qui m'aurait permis de voir qu'entre le bassin et le femur il n'y a que de la viande et je pense que c'est la que j'ai vise.

Le bozobo (nom de l'eland en Sango) est entrain de nous balader, il a traverse la riviere qui delimite le territoire et est parti chez les voisins, heuresement nous avons le droit de poursuite.

C'est dur pour une premiere journee surtout que tout animal blesse est considere aquis.

Vers 17h30 alors que le soleil est deja couche nous prenons les coordonnees GPS pour revenir le lendemain.

Ces premiers 30kms sont tres dures pour les jambes.



Le lendemain au premier rayon de soleil nous sommes la ou nous avons laisse la trace. Et c'est reparti, l'animal c'est semble t-il couche plusieurs fois pendant la nuit, il a du force pour se relever c'est plutot bon signe. Vers 10 heure c'est la catastrophe, l'eland c'est melange avec un troupeau. On fait la pose pendant que les pisteurs essayent de demeler ce meli-melo de traces. Alors que trois on deja abandonne, Samedi revient l'air triomphateur. Il a retrouve la trace. Chance incroyable nous faisons a peine 300m deriere cette trace qu'une goute de sang, la seule et la derniere de la journee nous indique que c'est bien l'elan que nous cherchons. Nous continuons, il fait chaud c'est eprouvant mais en meme temps tres excitant. L'animal ne se nourri plus depuis 24h et pourtant il nous mene un train d'enfer. Il retraverse la riviere et se dirige vers l'endroit ou nous avons pris ses traces la veille. Il grimpe une colline caillouteuse ou la lecture des traces est tres difficile, traverse des pailles, cet eland est un vrai zombie. Vers 15h nous sommes a environ 20kms de la voiture et du camp. Je ne pense pas les avoir dans les jambes surtout que j'ai deja crame ma premiere paire de chaussure qui n'a plus de semelles. Stephane appelle le camp pour nous faire recuperer a un embranchement de piste. De nouveau nous prenons les coordonnees GPS et rentrons au camp. La je suis errinte et je n'ai plus de jambes. Nous avons marche pratiquement non stop pendant 11h et fait plus de 30 kms.



Stephane decide que je dois faire un break et envoie une autre equipe deriere l'animal. J'ai envie d'y aller mais je prefere etre raisonable, cette troisieme journee pourrait bien finir de m'achever si il faut encore marcher pendant 11h.



Le soir je fais le point avec Stephane. Je ne veux plus etre presse pour tirer. Je chasserai a ma maniere et a mon rythme. Tant pis si je suis trop lent et que l'animal s'enfuie. La journee est excellente je preleve un cephalophe a flanc roux, un phacochere et alors que nous rentrons au cap nous voyons au loin 3 buffles qui partent tranquilement.

Le vent est bon nous partons dans leur direction et les rattrapons assez vite. Stehane me montre un beau mal de type Equinoxialis. Il me plait je m'appuie a un arbre et tire dans l'epaule. Le buffle encaisse tombe puis se releve peniblement. Je me decale m'avance un peu et a bras franc lui tire une deuxieme balle qui le couche definitivement. Stephane me felicite ainsi que les pisteurs pour ce tres bel animal et cette action de chasse sans probleme. Nous prelevons le trophee que je ferais en cape, il faut rendre hommage a ce premier buffle africain, et la viande.

Sur le chemin du retour nous nous interrogeons sur les resultats de l'autre equipe. En mon fort interieur j'espere qu'il ne l'on pas retrouve.

Arrive au camp l'equipe est la. Il on fait 10h de marche rapides derriere l'eland sans jamais le revoir. En revanche il mange normalement et il considere que l'animal n'est que blesse et qu'en aucun cas il ne devrait mourrir.



Pour moi c'est le bonheur de savoir que je peux de nouveau chasser l'eland,car maintenant je l'ai dans la peau l'eland de derby.



C'est le 5eme jour que nous avons notre journee Eland.

Sur la route des elands traversent au galop la piste devant nous. Il s'agit de trois jeunes males, rien de tirable.

Alors que nous allons verifier la Saline Mamat du nom de notre deuxieme pisteur , Samedi , encore lui, s'applatit... les elands sont a la saline.

Nous avancons tout doucement s'abritant derriere une termitiere ou un buisson. Le vent tourne et une femelle s'avance. Elle nous a repere et lance le depart du troupeau. Samedi pense que nous pouvons les couper et part au sprint avec Stephane. Je suis derriere comme je peux mais l'ecart se creuse. Ils arrivent au niveau du groupe d'une trentaine d'eland, le spectacle est magique, les femelles sont deja passe, je vois plusieurs males et courre en regardant. A peine un metre plus loin je me prends la super gamelle. Chance je n'ai rien pas une egratignure. Je les ratrappe sachant que je ne pourrais pas tirer sans avoir au prealable verifier le canon. De toutes facons c'etait dej trop tard et les elands sont loins.

Je verifie mon arme qui est intacte, de nouveau les pisteurs se baissent. Il reste des elands. Nous avancons, je suis a bout de souffle je me repose derriere une termitiere alors que Stephane verifie les trophees. Une femelle et deux males, rien de tirable. Ils sont a a peine 35m. La femelle nous a vu et demarre un jeune male cabre et retombe sur son copain. C'est de la folie, nous assistons a un spectacle tres rare. Dans mon malheur j'ai de la chance.

Par professionalisme Stephane veut quand meme verifier la saline, on ne sait jamais. Il a raison il reste encore des elands. Malhauresement rien de tirable. J'appercois un jeune male et lui fait savoir que n'etant pas a la recherche de trophee particulier celui la me conviendrait parfaitement. Il est categorique, pas question de prelever cet animal. Il a raison mais l'eland est entrain de me rendre fou.

Alors que nous sommes immobiles derriere une termitiere une femelle s'avance vers nous. Elle est a 30m nous ne bougeons pas elle avance encore et a 15m decide que nous ne sommes pas a notre place et demarre en entrainant le reste des animaux avec elle.



Que d'emotions, je suis conscient de la chance que nous avons eu et nous regagnons la voiture en nous remorant les differentes scenes que nous avons en memoire.

A quelques distances de la je tire un babouin qui doit nous servir d'appat.

Le tir est difficile sur un animal de profil a environ 130m. Je tire et l'animal meure sur le coup. Cela confirme que la lunette n'a pas ete deregle dans ma chute.

Alors que nous roulons tranquilement, le troupeau d'eland que le coup de feu a du faire repartir traverse la route devant nous.

En quelques secondes je saute de la voiture. Mamat a deja prepare la carabine. Stephane lui dit que je ne veux pas tirer de la voiture c'est un minimum mais il semble que certain chasseur n'hesite pas pour assurer le trophee prestigieux qu'ils sont venus chercher.

Je courre comme un malade et depasse Stephane qui n'en revient pas. Il y a quelques males mais beaucoup de femelles. Il traverse en eventail en essayant de mettre le plus de distance entre eux et nous. Je vois un male qui est entrain de disparaitre j'epaule. La lunette est encore regle sur un grossiement trop gros et je ne vois rien. Trop tard. Derriere les pisteurs qui sont restes dans la voiture crie qu'il y a un autre male derriere. Je le vois, il est au millieu de la piste et je confirme a Stephane que j'ai bien vu le male. Deja il a traverse et rentre dans cette savane arbustive qui peut etre si dense par endroit. Encore 2 metres et l'animal est hors de danger.

Je vise et tire a bras franc dans l'epaule, l'animal continue. Je ne le vois pas encaisser la balle mais les guides sont formels il a pris. Stephane court derriere, j'ai envie de lui dire d'achever l'animal si necessaire car deja le doute m'envahis et je n'ai pas encore envie de blesser un animal. La ou l'animal a encaisse la balle , trace du train avant anormalement enfonce dans le sol il y a du sang.

Puis j'entends les cris de Stephane, a environ 150m l'eland est mort. La balle a traverse les poumons et coupe la trachee. Stephane est fou de joie, les pisteurs aussi, nous nous congratulons en nous embrassant.

L'eland est un animal mytique, ce soir il y aura fete au village.

Je remercie l'animal, le caresse plein d'emotion.

C'est parrait il un tres bel animal qui a commence a ravale, son trophee mesure 90cms mais les bases sont tres grosses.

Pour aujourd'hui c'est termine. On ne tire pas un autre animal apres un eland. Je nage dans le bonheur et meme si l'acte en lui meme n'est peut etre pas le plus fabuleux (avoir appercu les elands de la voiture)dans sa globalite c'est magique.

De retour vers le camp les pisteurs decorrent la voiture puis a 500m du camp je tire deux balles. Tout le village est la pour notre arrivee. Il chante et danse et nous fouette amicalement avec des branches pour nous porter chance.



Voila pour un de mes grands moments de ce safari,



A bientot pour un autre souvenir.



Marc
candide
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Message par candide »

Bonjour,



On s'y croirait.



Il nous faudrait quelques photos en plus.



Bravo pour tes talents de conteur.
Tof
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Inscription : 18 févr. 2004 17:27

Message par Tof »

lu,



bravo l'ami, je m'y croyais!

ça a vraiment l'air crevant...tirer dans ces conditions,fatigue,chaleur, les guibolles qui flageolent :lol: !

bref, pas simple !

si tu as le courage de nous raconter comment tu as eu les deux buffles...

animal mythique!!

panthère et phacochère, chapeau l'artiste!

pour les autres animaux,je ne les connais pas...tu pourrais nous donner des précisons?

merci et encore bravo!



A+
tartarin
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Inscription : 20 déc. 2004 21:20

Message par tartarin »

braco a toi c'est très bien raconter on sy croirait vraiment!

:lol:

Amicalement
tino
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Inscription : 02 oct. 2004 11:11

Message par tino »

Félicitations, et très beau réçit.

Merci
marcnus
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Inscription : 08 nov. 2004 12:29

Message par marcnus »

Bonjour,



Merci a tous pour ses encouragements.

Les photos suivent et d'autres recits egalement, sachez que j'ai rempli 80 pages d'ecritures tous les soirs avant de me coucher.



A bientot.



Marc
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