Ouverture de la Chasse : Faisan, lièvre et sanglier gagnent du terrain
Pour la deuxième année, les membres de la Fédération des chasseurs de la Somme ont fait leur conférence de presse pour l’ouverture sur le site du parcours de l’examen du permis de chasse situé près d’Amiens sur les territoires de Camon et Lamotte-Brebière. Ce fut l’occasion pour Yves Butel, le président de la Fédération entouré des administrateurs de faire le point sur l’abondance du gibier à quelques jours de l’ouverture de la chasse en plaine.
Au hit parade du gibier le faisan est incontestablement en tête. “Grâce à la gestion qui s’est mise en place avec l’aide de la Fédération, le faisan s’est installé, s’est reproduit, s’est développé dans le département. Ces dernières années les chasseurs le décrivaient comme un gibier d’avenir, il est devenu un gibier du présent !” se réjouit Yves Butel. Et de préciser ”les nouvelles souches de faisans sont plus rustiques que celles du passé : les oiseaux sont plus légers, plus sauvages. Cette année, les couvées sont nombreuses et bien fournies : de beaux faisans sauvages donneront du fil à retorde aux meilleurs chiens de chasse !”
Bonne reproduction du lièvre
“Espérons que des mortalités par maladies ne viennent pas ternir une fois de plus cette saison prometteuse. Dans ce cas il faudra se montrer très prudent dans les prélèvements” souligne le président. Il se demande par ailleurs si le lièvre n’a pas une défense de plus en plus efficace face au chasseur.
Le sanglier se porte un peu trop bien
En général, le chasseur est soucieux de la pénurie de gibier maïs dans le cas du sanglier c’est un peu le contraire. En effet, l’abondance coûte très cher à la Fédération. Ces animaux s’installent volontiers en plaine, dans les colzas ou les mais et il est bien difficile de les déloger. D’ailleurs la Fédération a encouragé les battues dans les cultures dès le 15 août pour limiter les populations mais aussi pour éviter les concentrations sur des territoires insuffisamment chassés. Les dégâts que les sangliers font dans les cultures sont indemnisés par la Fédération. Elle a par ailleurs déjà installé 732 kilomètres de clôture pour protéger les cultures.
En 2005, la facture de l’indemnisation aux agriculteurs s’est élevée à 73.577 euros et cette année elle se monte à 177.000 euros. “ll y a de quoi être inquiet lorsque l’on constate l’augmentation importante du taux des denrées agricoles” souligne Yves Butel. En 10 ans les populations de sangliers sont passées de 700 à 2.500. Néanmoins, le président estime que le sanglier est un très bel animal qui a sa place dans le département.
Des lapins partout...
La saison de chasse s’annonce bonne également pour le lapin : “on en voit partout, y compris en plaine, au coin des maïs, aux abords des haies. Si les maladies ne viennent pas mettre à mal les colonies, chasseurs et chiens devraient bien s’amuser cet automne !”
La reine des plaines : la perdrix a enregistré une mauvaise reproduction en 2006 et les densités de reproducteurs avaient globalement diminué au printemps dernier. Dans le sud du département et sur le littoral, la reproduction est bonne mais médiocre sur la moitié nord. Il semblerait que les conditions climatiques différentes entre le nord et le sud expliquent ce contraste.
Le pigeon attire de plus en plus de chasseurs qui y consacrent leurs premières journées de chasse. La reproduction du pigeon ramier a été quelque peu contrariée par les conditions climatiques mais le nombre de reproducteurs enregistré au printemps était impressionnant. Les pigeons ont mené deux à trois couvées et devraient être en nombre à l’ouverture.
Des chasseurs découragés
Yves Butel a évoqué le découragement des chasseurs au gibier d’eau. “La Fédération a perdu 800 chasseurs, la plupart découragés par les réglementations très strictes concernant leurs appelants. Des passionnés de longue date ont vendu leur élevage. On a dû mal à comprendre que cette réglementation franco-française (instaurée dans le cadre de la grippe aviaire) ne s’applique pas aux oiseaux des parcs et jardins publics, c’est absurde” s’insurge Yves Butel.
C. Legrand
Les missions de la Fédération
Le département compte 26.948 chasseurs Les Fédérations départementales des chasseurs ont un statut très particulier, unique en Europe, puisqu’elles sont des associations type 1901 assurant pour l’Etat des missions de service public, notamment la formation à l’examen du permis de chasser, la perception pour l’Etat des taxes de validation du permis de chasser ou encore l’indemnisation des dégâts de grands gibiers. La gestion de la faune sauvage est l’une de ses tâches principales. Elle s’y emploie avec différents programmes et actions étayés par des outils réglementaires tels que les plans de chasse, plans de gestion, arrêtés préfectoraux. La Fédération aide aussi les gestionnaires soucieux de l’aménagement du territoire, afin de maintenir des habitats favorables au petit gibier, dont bénéficie l'ensemble de la faune. Puis elle participe à la prévention du braconnage, avec son corps d’agents fédéraux. Tél 03.22.82.90.90 Fédération des Chasseurs de la Somme 1 boulevard Baraban à Amiens. Tél : 03.22.82.90.90, site internet
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