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et les pieds en éventails devant un verrre de pastis en camargue !
t'as de la chance! Si ça continue, après mon bac je prends le vélo, la tente, le camping gaz et les provisions et je traverse la France pour aller dans le Sud!
@fred43 wrote:@lemon wrote:le ciel bleu, le soleil, la chaleur,
et les pieds en éventails devant un verrre de pastis en camargue !
mon pauvre Lemon
tu bois trop!
montes au nord, y'a moins de soleil et t'auras moins soif!
Au contraire, chez moi il fait tellement froid et venteux que je suis en train de vider toutes les réserves de cidre et de muscadet pour me réchauffer... si ça continue, je passe à la vodka!
Jeudi, nuageux mais chaud, j'ai poussé en vélo jusqu'à Mouais, en limite d'Ille-et-Vilaine, à 45 km de chez moi, donc 90km A/R, de crêt en crêts, attiré par l'éclat des clochers sur le vert infini de l'horizon, par-delà l'abîme bleu qui s'ouvre une fois monté au-dessus de Vay... En repassant par la forêt du Gâvre pour rentrer chez moi, embrasé par la pique du soleil couchant, je me hâtais, puisque l'heure du réveil des sangliers approchait. De loin en loin, on entendait des grognements de gorets en train de s'ébrouer dans les ruisseaux et les bauges, à cent mètres de la route forestière.
Au sortir de la forêt, un goupil roussi me coupa la route. Me dégageant sur le chemin, j'arrêtai le vélo et me retournai : dans les herbes jaunies de ces landes désertes qui s'étendent près de la forêt, là, au milieu de la grande pièce, quatre ou cinq croupes noires se noyaient dans la pénombre blanche du coucher. A trois cents mètres brillait la tôle de la première ferme de l'Abbouie, sur la grand route. Un arbre recourbé en potence m'en cachait le toit. Au-dessus, des nappes nacrées de nuages se déroulaient pour le festin des dieux. L'astre endormi les teintait d'orange et de rose, et tendrement, les couleurs du couchants se réflétaient sur les dos abrupts des gorets, sur les piques des blés, sur la menace noire de la forêt...
Vendredi, triomphe du soleil. L'azur implacable frappe inlassablement les verts de l'horizon commun des landes. Sur les peupliers fièrement dressés flamboie l'acier des rayons, des cigales expatriées chantent leur hosanna au pieds d'ajoncs en parade. L'ardoise brille de toutes les couleurs, la tuile devient provençale. Mon esprit lui-même file. Vers les Vignobles, vers Clisson. Vers les ruines étranges du château, l'apothéose des tuiles, vers notre petite Provence et l'austérité de ses coteaux. Vers la richesse intérieure de ses vins, comme de ses églises. Sous le soleil, apparition rare mais o combien réconfortante, de Marsac à Mouzillon, de la Brière à Ancenis, tout resplendit. Au soir, le dernier rayon se noie entre les oreilles d'un lièvre agreste dans la combe du canal....
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