Quand l’écologie radicale dérape
Un magistrat peut-il tenir des propos haineux à l’égard d’une catégorie de la population pratiquant son loisir de façon parfaitement légale ? Le dossier est entre les mains de la ministre de la Justice, Rachida Dati.
Les magistrats sont soumis au devoir de réserve, c’est-à-dire qu’ils ne peuvent exprimer publiquement des propos de nature à fausser l’exercice de leur fonction. En effet, un magistrat a pour vocation de juger de manière objective. S’il exprime publiquement sa détestation pour telle ou telle catégorie de personne et qu’il doive un jour juger l’une de ces personnes, comment espérer une décision sereine ?
Or, Gérard Charollois, magistrat et président d’un groupuscule intitulé “Convention vie et nature pour une écologie radicale”, ne cesse depuis des mois de publier des textes virulents à l’encontre des chasseurs. Qu’on en juge : « Le 28 juin 1941, l’Etat français, aux mains des réactionnaires de la Révolution Nationale, créait sous la signature de son sénescent maréchal les “sociétés départementales des chasseurs”, devenues par arrêté du 15 novembre 1945 les fédérations départementales des chasseurs. Il se trouve même des animateurs notoires de ce lobby pour réitérer les nauséabonds comportements de certains Français dans les années noires de l’occupation nazie ».
Plus loin il est dit que « le pouvoir ne fera rien contre le lobby de la chasse et n’attentera pas aux appétits des semenciers, céréaliers, marchands de pesticides et aux bétonneurs car ils sont le noyau dur du parti unique qui tient l’Etat et nombre de médias écrits et télévisés ».
Un proche collaborateur de Gérard Charollois franchit allègrement le pas et traite les chasseurs de « chascistes ». Ces propos, émanant d’un simple particulier, pourraient déjà être jugés “diffamatoires”, venant d’un magistrat, on en reste sans voix !
CPNT (Chasse Pêche Nature Traditions) a décidé de porter l’affaire à la connaissance du garde des Sceaux, Rachida Dati, qui a transmis le dossier à la Chancellerie. Bien évidemment, Gérard Charollois s’étrangle de fureur estimant, avec sa délicatesse habituelle, cette mise en accusation « outrancière et malodorante ». Le groupuscule en question ne représente pas grand-chose dans l’opinion publique, mais il est bon, de temps à autre, de mettre fin aux dérapages de ces intégristes.
M. Charollois n’est pas le seul à tenter de saboter une activité légale. D’autres préfèrent parler moins et agir. C’est ainsi que, dans l’Allier, des individus cagoulés attaquent depuis quelques semaines les équipages de chasse à courre, lançant des billes sous les pieds des chevaux, s’attaquant aux camions des chiens ou menaçant physiquement les membres de l’équipage.
Un mouvement planétaire
Le mouvement est insidieux et planétaire. Céline Hervieux-Payette, une parlementaire québécoise, a récemment adressé à Nicolas Sarkozy une lettre tout à fait pertinente. Elle regrette précisément que les gouvernements européens prêtent une oreille trop complaisante aux représentants de l’écologie radicale. Elle s’étonne des agressions constantes de l’Europe, en général, et de la France, en particulier, à l’endroit notamment de la chasse au phoque pratiquée dans son pays.
Elle rappelle que de gros efforts ont été faits pour mettre cette chasse en conformité avec les souhaits de l’opinion internationale. Elle souligne que l’on ne chasse plus les “blanchons” (très jeunes phoques), que les animaux sont aujourd’hui tirés à la carabine et que le troupeau est si important (5 millions de têtes) que les quotas sont dérisoires. Malgré cela, l’Europe boycotte les importations de peaux.
La parlementaire souligne aussi les méfaits des “animalistes” pour lesquels l’homme est le seul animal à réguler.
Céline Hervieux-Payette donne des renseignements intéressants sur la puissance dont disposent ces lobbys au niveau mondial. « Ainsi, dit-elle, quand John Hoyt a pris la présidence en 1970 de la Humane Society of the United States (HSUS), l’une des plus influentes organisations animalistes, celle-ci comptait 30 000 membres et un budget annuel d’environ 500 000 dollars américains. A partir de 1994, le revenu annuel moyen de la HSUS s’est accru de 22 millions USD. En 2003 ce chiffre est passé à 123 millions USD. Quand la HSUS a fusionné en 2004 avec le Fonds pour les Animaux (Fund For Animals), le groupe a annoncé dégager 95 millions $ US uniquement pour son budget d’opération ».
On voit donc que, même si le nombre des militants reste faible, les budgets, eux, sont importants. Ces organisations ne reculent devant aucun coup de main. On les a vu enlever et relâcher des animaux de laboratoires, piéger des installations scientifiques, envoyer des colis piégés à des chercheurs.
Le combat anti-chasse n’est qu’un des aspects de leur fumeuse entreprise. Pour la bonne santé de notre démocratie, il semblerait normal que la Chancellerie adresse à ce magistral vibrion un rappel à l’ordre, en lui précisant au passage que la chasse est une activité légale, parfaitement reconnue et bénéfique pour l’environnement. M. Charollois rentrerait ainsi dans sa réserve, ce qui serait conforme à nos dispositions légales.
Source:
http://www.lebetteravier.com