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Lundi 29 Octobre 2001, le temps est beau et l’automne a donné à la forêt ses plus belles couleurs. Depuis bientôt quinze jours, je cours les bois à la recherche de la Dame des bois. Ce matin là, DRAC, mon vieux Braque Français m’en arrête une à mi-pente. Je la loupe magistralement, comme on peut louper une mordorée lorsque l’on vient de monter l’équivalent de trois étages en courant ! (ou presque !)
Cette bécasse, je vais la chercher toute la matinée, en vain. DRAC et moi avons fait toutes les remises et toutes les places que nous connaissions. Rien ! C’est un peu rageur que je rentre à midi. De plus
l’après midi, je dois garder Pierre (5ans et demi) et Clémence (7ans et demi) donc pas de chasse.
A moins que… voilà une idée qu’elle est bonne : Je leur propose d’aller chercher des girolles car j’en ai ramassé une poignée ce matin,
et de remplir des bouteilles d’eau à la source de «Vermenouse », non loin du secteur de ma déconvenue du matin. Et bien sûr, avec Drac et mon fusil.
En route, je leur fais les recommandations qui s’imposent :
Marcher derriére moi ou à ma hauteur, jamais devant.
Ne pas faire trop de bruit.
Bien regarder le chien et s’il est à l’arrêt, bien faire ce que je dis.
Nous voilà arrivés à la source, les enfants remplissent les bouteilles au tuyau qui sort du captage. Le débit est mince mais s’en est ainsi toute l’année. Drac se désaltére dans l’un des trois bacs de la source. Une fois le remplissage términé, on s’équipe pour « la chasse » !
Pendant le repas, j’ai pensé à cette bécasse et je me suis dit : elle n’est pas en haut du bois ni à mi-pente puisqu’on ne l’a pas retrouvée ce matin ; elle est forcément en bas! D’où l’idée des champignons car on les trouve plutôt en bas du bois et c’est moins fatigant pour des petites jambes d’enfants.
Cette fois ci, on est prêt ! Tout le monde a les bottes, un sac pour les champignons, Papa a « cassé » le fusil sur son bras, Drac a sa clochette et nous voilà partis au son de la campane. Drac sait que, malgré les enfants, on est bien là pour chasser. Alors, il chasse ! Clémence est à la traine, elle râle que son chien n’est pas vers elle, que ça monte trop, qu’il n’y a pas de champignons etc etc… Pierre lui est plus prés de moi, il regarde partout et ensemble nous trouvons les girolles.
Bien sûr, j’ai toujours un œil sur Drac ou une oreille qui suit les évolutions de la campane malgré les « grognements » de ma fille!
Et, ce qui devait arriver arriva : plus de bruit (à part Clémence)!
Je pose les champignons à terre et je pars vers le chien suivi de Pierre et plus loin derrière Clémence. Je leur répéte les consignes : rester derrière et si je léve le fusil se boucher les oreilles. Drac est à l’arrêt dans des petits sapins épars qui poussent à la sauvette sous de grands hétres. Je mets les cartouches dans les tubes et je ferme le fusil. Drac m’a vu arriver et coule à l’ordre. Il monte d’une dizaine de métres, se bloque à nouveau. Clémence est toujours à la traine et râle qu’elle ne voit rien ; Pierre est resté vers le premier arrêt. Je monte vers le chien et Drac casse son arrêt et tourne en rond : la bécasse lui a joué un tour ? Non, elle a piété mais se fait rebloquer tout de suite. Elle part après un court arrêt, et….. je la loupe deux fois faute d’une !!!
Et là, j’ai droit au récit de Pierre qui a tout vu et aussi celui de Clémence qui, bien sûr, a encore mieux vu que son frére ! Je suis content qu’ils aient pu voir une belle action de chasse : Arrêt, coulé, arrêt, placement et tir. Bon, d’accord, le tir a été raté, mais avouez que pour une première sortie, c’est beau, non ? Du coup, la troupe ne râle plus et on se met à la recherche de champignons que j’ai posé, je ne sais plus où. Une fois les champignons retrouvés, on part à la poursuite de ma bécasse. Pierre me raconte en détail l’envol de la bécasse et le bruit de mon fusil. Nous remontons un peu puis nous arrivons à une croisée de vieux chemins crées pour aller sur des coupes de bois et depuis longtemps abandonnés. Drac ne nous a pas attendu et prospecte le coin avec application. Alors que j’étais en train d’expliquer aux petits que, finalement, le plus intéressant dans la chasse à la bécasse c’était la relève, mon fidéle Braque Français se fige au pied d’un saule. Nous sommes au-dessus de la source et dans le bois poussent quelques saules. Les enfants n’en croient pas leurs yeux, je leur dis de ne pas bouger et je ferme le fusil. Drac n’a pas bougé d’un poil à ma venue. La Belle des bois s’élance sur ma gauche et elle est ceuillie par mon 9. Cris de joie chez mes supporters : Papa a attrapé une bécasse !!! On la caresse, on la soupése et on lui lisse les plumes. Pierre mime le départ de la bécasse ainsi que le tir de papa et Clémence donne les détails de l’action.
en fait, ce que je ne savais pas que cette bécasse serait la dérnière de Drac.
Je l'ai donné à une amie-qui n'avait jamais ni vu ni mangé un tel oiseau-au grand dam de ma femme qui aurait voulu la faire empailler (la bécasse, pas mon amie!)!
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non bravo pour ta bécasse :carton:es