Bonjour,
tout d'abord je ne sais pas si le récit qui suit à sa place ici

mais je vais vous conter ma dernière journée de chasse qui a été exceptionnelle pour 2 raisons.
Tout a commencé vendredi soir dernier alors que j'étais à la passée aux grives derrière chez moi...
Après avoir doublement manqué, lamentablement, un vol de gameilles (mauvis de chez moi) qui avait foncées sur mon affut et quelques autres turdidés volants comme des avions de chasse, je décidais de renfourrer le juxtaposé du grand-père et d'aller discuter avec mon voisin (de poste mais aussi mon voisin tout court) qui, lui aussi, comme moi, avait troué le ciel et le silence de la fin d'après midi de coups de fusil sans résultat.
On discutait de la chasse d'"avant" (il a une 50aine d'années et + de 30 permis et moi 35 ans et 16 permis), des lapins qu'on ne voit que trop rarement, des sangliers qu'on voit de partout, de l'urbanisation de nos campagnes, on râlait sur les écolos bobos, les politiques citadins...
... et tout à coup dans un grand battement d'ailes une bécasse, déchirant la pénombre de la nuit, survolait nos têtes...
Mon voisin me racontait alors que dans les années 60 cette combe, aujourd'hui uniquement fréquentée par nous 2, était le théâtre de passées à la bécasse (c'était autorisé à l'époque) où se disputaient les chasseurs locaux...
Je décide alors de revenir le lendemain avec "mon" setter anglais pour battre le bois bien décidé à trouver cette fugace bécasse...
Après une nuit digne de celle précédent l'ouverture je partais chercher Oriale (je vous raconterai l'histoire qui nous unit) et vers 8h j'ouvrais le portail qui sépare la propriété parentale des bois de chênes verts et blancs...
Une quinzaine de minutes après notre départ voilà que je reconnais le frétillement caractéristique de la queue du chien m'avertissant d'une touche...
... et quelques mètres plus loin Oriale réalise un arrêt corps tendu, tête légèrement inclinée sur le côté au milieu de 3 chênes blancs et d'un tapis de buis.
Je m'approche lentement et, dans un bruit étourdissant pour qui n'a pas l'habitude, ma mordorée nocturne décolle et se faufile (quelle agilité!!!) entre les branches... je lâche mon 1er coup et .... aucune idée du résultat (si ce n'est quelques feuilles qui tombent des branches)...
Oriale m'interroge du regard et nous partons derrière la haie des arbes, dans la direction du coup de feu, où à ma grande joie je la retouve avec MA PREMIERE BECASSE à ses pieds.
Je la prends dans mes mains tremblantes et j'ose à peine la toucher ni la mettre dans mon carnier. Il est 8h30 et je décide de stopper là et de rentrer ma bécasse à la main... sous l'incompréhension de la chienne.
Cette journée restera mémorable pour 2 raisons:
- ma 1ere bécasse,
- ma journée de chasse la plus courte depuis mes débuts de chasseur.
Ensuite je n'ai pas pu m'empêcher de penser à mon grand-père disparu alors que j'avais 13 ans et qui me racontait qu'avant on pouvait chasser en sortant de sa maison (je sais que certains ont encore la chance de pouvoir le faire), ramener une pièce ou deux de temps en temps pour agrémenter le quotidien d'un lapin ou d'un perdreau.
Je suis heureux aujourd'hui d'avoir pu ressentir même qu'un instant ce qu'il a pu vivre dans sa vie de chasseur et d'avoir tué ma 1ere bécasse avec son vieux juxtaposé que mon père qui ne chasse plus m'a légué...