@Preux wrote:Nous sommes en décembre 1986…
Je cherche une bécasse et je connais, pas loin, une remise souvent fréquentée.
Je chasse avec Ut, un setter anglais (ça ne vous étonnera pas
) trialer de printemps, qui a été mon meilleur chien bécassier.
A peine rentré dans le bois, j’entends sonner une clochette.
« Damnation, il y a déjà un chasseur ! Adieu, la bécasse »
Je vois arriver l’épagneul breton d’un chasseur que je connais bien, fin bécassier et fin tireur. Pas très loin de moi, il indique et verrouille un arrêt au bord d’un petit roncier. Je raccroche Ut et j’attends, le fusil cassé sur le bras.
Arrive mon chasseur à qui j’indique l’emplacement de l’épagneul à l’arrêt. Il fait couler, ça vole, coup de feu et la bécasse tombe.
« Bravo ! »
Jusque là, rien de bien surprenant…
Là où tout change, c’est quand je vois ce chasseur rappeler énergiquement son chien qui était parti au rapport et le raccrocher à la laisse.
« Vous ne le faites pas rapporter ? »
« Pas question qu’il touche à cette bécasse !! »
« ???? »
« Mais oui, TCHERNOBYL !!! »
« ???? »
« Vous n’écoutez pas les informations ?
Au mois d’avril dernier, le nuage radioactif de la catastrophe de Tchernobyl est retombé sur les zones de nidification des bécasses dans le nord (en évitant gentiment de franchir les frontières françaises
).
Cette bécasse est RADIOACTIVE !!!
»
« Mais, vous n’allez pas la laisser là ? »
« Moi, je ne m’en approche pas et je n’y touche pas »
« Ecoutez, dans ma famille, on est génétiquement protégé contre les radiations, et, si vous n’en voulez pas, moi, je la prends. »
« Vous faites ce que vous voulez, mais moi, je n’y touche pas »
Elle était bien bonne, cette bécasse et je me suis régalé
Maintenant, je comprends mieux.....! :pingou:in :pingou:in :deho:rs