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Il est fréquent, lorsque l'on tue un chevreuil par exemple, de lui insérer un rameau dans la gueule. J'ai bien conscience que ce geste symbolique vis à vis de l'animal permet de l'honorer. Nous ne sommes pas des sauvages et OUI, nous respectons le gibier.
Ceci étant, d'où vient cette tradition ?
Question sûrement superflue comme tant d'autres... Toutefois, je souhaiterai, dorénavant pouvoir honorer mon gibier en toute connaissance de cause.
Ça s'appelle "la dernière mangeure" ou "dernière bouchée", c'est réservé aux animaux mâles de certaines espèces de gibier (Seuls les gibiers à sabots, renards, marmottes, coqs de bruyère et coqs de bouleaux son honorés par la cérémonie du « Bruch ».La dernière bouchée n’est donnée qu’aux animaux mâles à sabots et au coqs de bruyère). Par contre, lors de la présentation du tableau, le second rameau (Bruch) est posé sur le flanc de l'animal brisée coté tête pour les Mâles et coté arrière pour les Femelles.
Le rameau dans la gueule, c'est uniquement à l'approche / affût. En battue, c'est une branche (et pas n'importe quel arbre, mais je ne saurais pas t'en dire plus) sur le flanc, le bout de la branche d'un coté ou de l'autre suivant que c'est un mâle ou une femelle. Les spécialistes t'en diront plus, c'est tout ce que je sais, je ne sais pas d'où viennent ces traditions (je serai tenté de dire des pays de l'est, de l'Alsace...).
Je vais remmettre ici un copier/coller d'un texte de Bernard IFFLI ancien Patron de KETTNER France :
« Il n’est point de vrai chasseur qui n’ait d’égard pour le gibier. Et c’est pour lui règle d’honneur, de l’aimer et le protéger. »
En dehors des magnifiques traditions de la vénerie française réservée à une minorité qui exerce son noble sport dans des conditions tout a fait particulières, il n’existe sur le territoire national français de tradition au sens propre du terme.
En fait la démocratisation de la chasse les a fait disparaître à partir de la révolution, exceptée toutefois celle de la fauconnerie qui revit de ces cendres et reste réservée à quelques très rares initiés.
Mais tandis qu’en France on commençait à tirer n’importe quoi et n’importe comment, et que souvent ceux qui commettaient le plus d’infractions étaient les plus admirés, s’instaurait en Europe un art cynégétique qui est maintenant considéré comme une culture importante. Les Alsaciens et les Lorrains doivent au hasard de leur histoire d’avoir étés initiés.
Cette culture et ces traditions sont devenues maintenant inséparables de l’exercice de la chasse et c’est parce que l’on constate souvent chez nos compatriotes et compagnons une méconnaissance partielle ou totale de ces coutumes que je crois nécessaire dans le cadre de cet article, d’en rappeler l’essentiel.
N’est pas « Waidmännisch » qui veut.
Il n’est pas suffisant pour être considéré comme « Waidmännisch » (respectueux de l’éthique de chasse d’appartenir à un club, une association, voire un ordre ou de s’habiller en vert et de porter son fusil à l’allemande.
Est «Waidmännisch » celui qui suit les traditions léguées par nos père et les respecte au même titre que les lois.
Est « Waidmännisch » encore, celui qui montre du cœur pour la nature et ses créatures et ne se laisse pas entraîner par une passion dévorante ou par l’excitation du tir, mais sait plutôt se dominer et renoncer quant il le faut, en respectant strictement son plan de tir. En fait la chasse ne doit jamais être pour le chasseur une distraction, mais l’exercice responsable de l’art de la chasse, et la culture du chasseur se révèle essentiellement par sa connaissance parfaite des traditions.
Ainsi le chasseur respectueux de celles-ci ne tirera jamais sur un lièvre au gîte, ni sur de jeunes pouillards. Il chassera le gibier à sabot uniquement à balles. Il ne tireras pas d’avantage sur un gibier trop distant et dans n’importe quelles conditions, évitant ainsi de blesser inutilement un être vivant.
Mais si par malheur cela devait arriver, il apportera des soins minutieux à la recherche du gibier blessé avec un chien spécialement dressé pour cette tache. Et si le gibier blessé a traversé sa frontière de chasse, il en fera aussitôt la déclaration à son voisin.
Le gibier abattu devra être vidé sur place, selon les règles de l’art, et par celui qui l’a tiré. Le chasseur qui n’a pas appris à vider correctement son gibier ne peut en aucun cas un chasseur respectueux des traditions, tout comme celui qui est incapable de s’abstenir de tirer sur sa frontière un cerf trop jeune sous prétexte que si il ne le faisait pas son voisin le ferait à sa place.Cet homme ne mérite aucune considération et ne peut prétendre être « Waidmännisch ».
De même, le chasseur devra se libérer de la tentation d’empiéter sur les chasses voisines et ne pas être jaloux des autres chasseurs qui seraient plus chanceux que lui.
Au contraire, il vivra en parfaite camaraderie de chasse avec ses compagnons et assistera aux réunions des assemblées de chasseurs et aux divers travaux que celles-ci seraient amenées à engager.
Les coutumes et leur langage.
Les coutumes de la chasse sont aussi anciennes que la chasse elle même.
La langue utilisée, les brisées, la bonne disposition du tableau de chasse, les signaux et l’art de vider correctement le gibier tué font tous partie intégrante de ces usages traditionnels.
Le vocabulaire de la chasse et une langue extrêmement imagée et explicite. C’est la « waidmannsprache », qui rapproche les chasseurs entre eux et fortifie leurs sentiments de solidarité. Celui qui oserait nier sa valeur se renierait lui-même ; la chasse et son langage sont, en fait, inséparables.
Les brisées « Bruch »
Ce sont des branchettes – cassées et non coupée – de certaines essences de bois qui ont des significations diverses, telles que la marque symbolique de la dernière bouchée du gibier. Elles peuvent aussi devenir des marques de distinction (honneur au tireur ou honneur au tableau de chasse). Elles servent encore à donner des informations précieuses pour indiquer par exemple l’endroit exact ou un animal a été blessé. Lors des réceptions officielles, comme la st Hubert ou l’enterrement d’un chasseur, la brisée est portée en tant qu’insigne distinctif et se place sur le coté gauche du chapeau. Lors de la mise en tombeau, les chasseurs tiennent les chapeaux avec la main droite pendant qu’ils saisissent la brisée de la main gauche, la portent sur le cœur et la jettent ensuite dans la tombe en dernier hommage. Le cor sonne alors le dernier hallali et a la fin de la chasse.
Pour les honneurs au gibier, on utilise les essences de bois suivante : chêne, hêtre, épicéa, pin, sapin, à l’exclusion de tout autre.
Seuls les gibiers à sabots, renards, marmottes, coqs de bruyère et coqs de bouleaux son honorés par la cérémonie du « Bruch ».La dernière bouchée n’est donnée qu’aux animaux mâles à sabots et au coqs de bruyère.
Une belle tradition consiste également à offrir au jeune chasseur qui a tiré son premier lièvre le bout de la queue à porter sur son chapeau, et à celui qui a abattu sin premier sanglier, à coté du « Bruch », les soies de l’animal.
La brisée destinée au tireur est trempée légèrement dans le sang de du gibier abattu et remise posée sur la lame du couteau à vider ou sur le chapeau de celui qui l’offre avec le salut « waidmannsheil ».
Le tireur prend alors la brisée de la main gauche, remercie avec l’expression « waidmanndank » la fixe sur le coté droit de son chapeau.
Lors des battues, c’est l’adjudicataire qui remet les brisées des tireurs. Lors de chasses solitaires, c’est le garde ou celui qui conduit la chasse.Mis si il s’agit de recherche au sang, la brisée est remise au tireur par le conducteur du chien. Le tireur ne doit pas oublier d’en séparer une partie qu’il offre à son tour au conducteur du chien : celui-ci fixe la brisée au collier de l’animal.
Pour cette très belle coutume, le conducteur du chien et le chien prennent part aux honneurs.
A noter aussi que la brisée est portée uniquement le jour ou la pièce a été abattue et que tout chasseur de grand gibier en battue ou en chasse en solitaire, doit vider la pièce lui-même sur place.Il est en règle que les choses se passent ainsi et ce serait manquer gravement aux traditions d’ignorer ce devoir.
Le tableau de chasse
La disposition du tableau de chasse est le dernier hommage rendu au gibier par les chasseurs. Le tableau clôture les chasses en groupe (battues), mais il peut également, à, titre exceptionnel figurer dans les chasses en solitaire. Le gibier doit être posé vidé et couché sur le coté droit dans l’ordre ci-dessous (je fais à présent figurer la disposition du tableau simplifié participants et gibier))
La brisée est posée sur l’épaule gauche de chaque gibier à sabot. La cassure est dirigée vers la tête pour les mâles, vers l’arrière pour les femelles. L’adjudicataire se tient avec les chasseurs face au gibier. Il est strictement interdit, voire particulièrement injurieux, avant ou après les honneurs d’enjamber l’une ou l’autre pièces étendues sur le sol. Les traqueurs, les sonneurs et conducteur de chien sont placés en face de l’adjudicataire et des chasseurs qui portent leur fusil sur l’épaule gauche.
Le directeur de chasse rend compte à voix haute des résultats du tableau de la journée de chasse à l’adjudicataire. Celui-ci remercie Saint Hubert ainsi que les tireurs et les traqueurs. Après son discours de clôture, l’adjudicataire remet le « bruch » à chacun des tireurs et fait rendre les honneurs par les sonneries : Mort du cerf, Mort du Sanglier, …selon les pièces au tableau. Pour les battues au petit gibier sont sonnés également : Mort du Lièvre, mort du Lapin et du gibier à plumes… toujours selon les résultats de la journée de chasse. Après le dernier signal sont sonnés Hallali et Fin de la Chasse. Le cor de chasse utilisé est le « fürst pless » et il se porte sur le coté droit, fixé à l’entrave. Parallèlement aux sonneries il en existe toute une série destinées au déroulement de la chasse en battue ; Bienvenue, la chasse est ouverte, appel, traqueurs dans le cercle, ne pas tirer, traquez doucement,traquez avec voix, traquez sans voix,rassemblement des chasseurs, rassemblement des traqueurs, au repas.
Revenons au tableau pour indiquer que durant sa présentation on allume un feu et on prévoit l’éclairage avec des flambeaux. Il est également dans les traditions de ne pas se disperser immédiatement en fin de chasse, mais au contraire de passer quelques heures à discuter avec les camarades de chasse. Celui qui ne participe pas à ces discussions sans présenter une excuse impérieuse sera soupçonné de n’avoir chasser que pour emporter un lièvre qu’il aura tiré. Un tel chasseur ne devra pas s’étonner de ne plus jamais recevoir d’invitation, car la chasse en société implique également le contact humain et le sentiment d’appartenir à un groupe.
Le Roi de la Chasse
Le « Roi de la Chasse » qui est le chasseur le plus chanceux de la journée, doit au nom des participants, remercier l’adjudicataire pour l’invitation dont ils ont bénéficié, tout en manifestant une attention particulière pour le directeur de chasse, le chef traqueur, les traqueurs et les conducteurs de chien. Il termine son allocution en demandant que soit adressé à l’adjudicataire, un triple horrido. Quelques remarques pour finir, pendant les réunions dans les restaurants, les tireurs sont désignés à l’assistance par une discrète branchette de sapin portée à l’œillet gauche de leur veste. Et il est de coutume de chanter ensemble les chansons de chasse traditionnelles.
Les toasts prononcés pour motif de chasse sont toujours portés de la main gauche. Pendant la chasse les chasseurs ne peuvent être qu’accompagnés de chien de pure race, parfaitement dressés et tenus en laisse. Les chiens trop jeunes ou non confirmés ne peuvent participer à la chasse.
Le jour de l’examen du permis de chasser, les candidats doivent être habillé d’un costume vert, avec chemise blanche,col blanc, chaussures noires, cravate noire.
Enfin la tenue de chasse doit être sobre et pratique d’une couleur adaptée à l’environnement, et le chapeau est obligatoire.
J’espère par ces quelques rappels avoir contribué à faire revivre l’essentiel de nos traditions et je remercie ceux qui respectent et pratiquent déjà ces commandements de continuer à diffuser cet enseignement sans lequel le plaisir profond que nous prenons à chasser ne saurait être complet.
Sans aller jusqu'à respecter à la lettre le Waidmännisch, le rituel de la branchette et le vidage de l'animal par le tireur ne feraient pas de mal à être pratiqués...
Aprés tout, quand on prélève une vie, il faut assumer jusqu'au bout....
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