Après le fermeture de la chasse aux perdreaux, il reste les entraînements, qui, pour moi, sont aussi interessants...
Je décide de sortir Will.
Il gèle…
Les flaques d’eau sur le chemin sont couvertes d’une couche de glace et les blés sont blancs de givre…
En plus, vent d’est, donc conditions idéales pour un parcours de merde.
Enfin, malgré tout, élément favorable (pour moi), ce vent me permet de rester sur le chemin qui est bien dans son axe, en lançant le chien de chaque côté, à gauche dans un blé et à droite dans un engrais vert de très faible hauteur.
Je lance le chien…
Il doit se rendre compte que les conditions ne sont pas bonnes, car les premiers lacets sont courts (200 m quand même) et je dois relancer à chaque fois…
Arrêt caca, arrêt pipi, et tout change…
Et là, c’est un parcours de Grande Quête, autour de 500 m de chaque côté, en allant jusqu’à la limite des deux champs, un fossé à gauche, une haie à droite…
En revenant d’un lacet droit, le chien freine brutalement, revient sous lui, remonte sur dix mètres et se plaque à l’arrêt.
Génial, c’est tout près de moi (et du chemin) et je n’aurais pas à me taper 500 m de terre « amoureuse » pour aller le servir.
J’arrive à une dizaine de mètres du chien et ça vole, une compagnie de six oiseaux qui devait être venu manger à un agrainoir tout proche.
J’appuie le chien à l’envol, je tire (pistolet d'alarme, bien sûr) et je raccroche
Bien !
Je recule, je relance, je siffle le chien qui retournait à la place chaude et je le renvoie de l’autre côté.
Will est déchaîné et commence à ouvrir en avant…
Je sens venir le « coup de Trafalgar »…
Will ouvre très large sur un lacet gauche, plus de 80 m .
J’ai compris.
Je connais...
Will est en train d'essayer de "m'avoir"
Oui, c'est un setter
A son prochain de lacet il va encore ouvrir plus grand et me sortir de la main en avant.
Alors je sprinte, et, lorsque le chien tourne, il a la surprise de me voir à son niveau.
Coup de sifflet, histoire de montrer que je suis bien là et que je le surveille.
L’air innocent, Will me repasse à vingt mètres devant, avec, au passage, un petit coup d’œil qui en dit long.
« Salopard….enfin, gentil salopard ! »
Will termine son parcours, bien dans la main et je raccroche au bout de 20 minutes.
Entraînement sympathique, surtout pour moi qui n’ai eu qu’à rester sur le chemin….