La part des chasseurs dans le devenir des espèces gibier

Débattez sur la chasse dans son ensemble. Pour tous les sujets généraux qui n'ont pas leur place ailleurs
creusoi
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Message par creusoi »

oui il semble qu'on ai de nombreux point commun , fusil, chasse, façon de voir les chose . fr;iend t,1;op
SCHNUTZ
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Message par SCHNUTZ »

Tout ceci est bien joli, mais si tu n'as pas l'accueil sur le terrain ça ne sert à rien.

Deux exemples, une chasse "privée" 2000 ha 3 étangs 3 massifs boisés de 80 ha ligne SNCF désaffectée de 2 km. Volière à faisans de 1 ha volière canards 2000 m² 15 parquets de ponte perdreaux. Il sortait de ces élevages 3000 faisans (dont 150 vénérés), 700 canards 500 perdreaux. Pour amortir le fonctionnement 1000 faisans étaient vendus à des chasses voisines, le reste était lâché sur la chasse. Une partie élevée sur le terrain en volières acclimatations, une partie gardée en réserve pour relâcher au coup par coup pour recharger en cas de prélèvement important dans une zone, ou pour une partie de chasse "commerciale".

Les canards étaient mis sur les étangs, en volière dans un premier temps puis lâchés et nourris sur place.

Les perdreaux étaient mis en compagnie puis répartis sur les différents sites aménagés.

Les prélèvements étaient importants, mais uniquement sur les faisans, et canards.

On levait des compagnies compactes, les faisans étaient au rendez vous, le bonheur pour les chiens d'arrêt.

Mais il n'y avait que deux agriculteurs, et le patron de la chasse qui possédait les deux étang et 13 ha de cultures vivrières répartis en petits lopins de terre et bordures de forêts.

Fermes à production laitière, chacun faisait ses céréales, il y avait un peu de maïs, mais aussi des betteraves en quantité.

Il y avait un garde à plein temps, qui piégeait toute l’année et régulait aussi par tir.

L’implantation du faisan à fait des émules dans les communes voisines, même les vénérés passaient l’hiver, mais pas de reproduction, par contre le commun et l’obscure donnaient de bons résultats. Les oiseaux se voyaient partout sur le territoire, les jardins étaient visités au grand dam des propriétaires qui n’hésitaient pas à se payer sur la bête.

Des reprises de perdrix étaient faites, et le bagage des premiers lâchers permettaient de suivre l’évolution de la population locale.

Bilan positif

L’autre exemple, 800 ha chasse privée, 4 paysans, 1 en production laitière, les autres viande.

champs de maïs immenses (remembrement oblige) les céréales aussitôt moissonnées terrain remis à nu,

fourrage vert coupé trois fois.

Tentative de réintroduction des perdrix et implantation du faisan.

Piégeage, aménagement du territoire, collaboration avec le fédé, signature convention petit gibier, venue d’un technicien de la fédération, le grand jeux.

Bilan: une fortune dépensée par l’adjudicataire, en temps, en moyen, en euros, une débauche d’énergie pour ne même pas avoir le bonheur de tirer la moindre perdrix. Seul bilan positif, 3 années de suites des couvées de faisans ont été rencontrées, 2 coqs ont été prélevés.

Maigre bilan quand on connait le nombre d’oiseaux mis sur le terrain.
white hunter
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Message par white hunter »

Sans chercher à établir une synthèse de ce sujet que j'avais à coeur, je retiens que le chasseur a fait disparaître le grand gibier au XIX siècle et a su le rétablir. l'évolution des biotopes sur deux siècles a sûrement été forte mais les grands animaux s'y sont adaptés.



L'abondance de grand gibier est réelle, sans toutefois que chaque chasseur intéressé tue une pièce chaque saison, même s'il y a des dégâts en quelques points de France.



Le petit gibier a disparu dans les années 60, mais les chasseurs sont majoritairement persuadés qu'ils n'y sont pour rien. Je continue à penser le contraire, qu'en zone de polyculture élevage un minimum accidentées, le chasseur aurait pu adapter ses prélèvements et conserver les souches initiales, mais nous manquions de la culture et de l'analyse nécessaires.



Dans les zones de petite montagne, je n'intègre probablement pas assez l'effet de l'exode et la disparition de micros parcelles vivrières, mais je suis certain là aussi que le petit gibier pouvait y être préservé en réduisant un peu les prélèvements.



En zone céréalière, je n'émettrai pas d'avis.



Sur l'avenir nous sommes d'accord sur le fait que le chasseur interfère, et positivement, en matière d'aménagement. Je fais juste la réflexion que les amateurs de galinettes de caisse font dans ce tableau positif l'effet d'une jambe de bois sur une jolie naïade.
SCHNUTZ
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Message par SCHNUTZ »

White hunter, je ne dirai pas que le chasseur n'y est pour rien, il a peut être contribué à la raréfaction ou disparition du petit gibier par ignorance ou négligence, mais c'est principalement la modification du biotope que est à l'origine du déclin.

Je suis originaire d'une région agricole, ou presque chaque paysan a sa réserve de chasse puisque le remembrement a été fait et sur ces chasses il n'y a pas cinquante chasseurs, ils sont au maximum 4 et ne chassent pas tous les jours cela n'a pas empêché les perdreaux de disparaitre. La raison le modernisme, les chevaux vapeur ont remplacer les chevaux à crottin le maitre mot était alors rentabilité.
henri X
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Message par henri X »

Un dialogue de sourd s'installe. White Hunter, reprends les post de Schnutz et moi, et complète avec ceci:



Avec du recul, il est vrai que dans les années 60, dans les zones propices (polyculture, élevage, petite montagne, mon biotope que j'ai décris avant, etc.), les chasseurs auraient amménagés ces territoires dès le début, on aurait pu sauver quelque choses.



Tandis que dans les zones céréalières, où les politiques d'amménagements petit gibier ont commencé tôt (presque 20 ans), le résultat reste très mitigé.



Donc pour les zones céréalière, selon moi c'est plié.



Les chasseurs ont manqué de vigilance, de discernement, dans ces fameuses décennies 60-70. C'était à ce moment qu'il fallait mettre en place des politiques de gestion comme on a actuellement (culture àgibier, agrainage, etc.).



Et au lieux de remettre la faute aux chasseurs, il ne faut pas oublier que c'est avec leurs efforts que l'on voit encore un peu de petit gibier (un peu). Si les chasseurs avaient posé les fusil il y a 30 ans, on n'aurait plus rien du tout depuis.
white hunter
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Message par white hunter »

C'est une discussion intéressante, ou chacun semble lire l'autre et c'est déjà très bien. :)



Visiblement vous n'êtes pas frappé par le formidable changement du chasseur entre les années 30 et les années 60. Il me semble pourtant qu'un parallèle pourrait être établi avec l'énorme mutation de l'agriculture qui arrive, elle dès les années 50 et qui ne vous échappe pas.



Né en 1930, mon père a dû chasser à partir de 1952 ou 1953, avec un fusil à broche prêté par un oncle la première année, avec lequel il ne tua à peu près rien. Il s'acheta enfin un Robust en 16,il vécut par le bon bout les remembrements, car il était paysan, et aussi la disparition du petit gibier, qui se fait à peu près à la même époque. Elle le fit cesser de chasser pendant au moins quinze ou vingt ans.



Mes yeux de petit garçon se souviennent de tableaux fabuleux de lièvres, lapins et faisans à l'ouverture, que nous descendions admirer à la cave, chez les voisins.
henri X
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Message par henri X »

Les récits des anciens pour ma part, sont différents. On me disait qu'avant guerre (même dès les années 20), les chasseurs locaux (dont mon AGP, preuves photo de famille à l'appui) faisaient chacun une vingtaine de perdrix et lièvre par saison en moyenne, et les densités de gibier ne chutaient pas.



Donc la chasse n'était pas en cause. En revanche, je suis d'accord que cette pression de chasse était trop forte dès lors que l'environnement agricoles et les mutations liées à la modernité sont arrivés.



C'est à ce moment que les chasseurs auraient du ralentir les prélevements et commencer déjà les amménagements de territoire.

Mais on n'avait pas ce recul, ces études scientifiques, doublé de l'euphorie de ces années, etc.



Bon c'était une autre époque, tout le monde piégeait, tout le monde deterrait, certains mangeaient les renards...



Mais aussi, chez moi il ne prélevaient que cinq ou six sangliers et trois ou quatre chevreuils par an... Si seulement ils avaient su à cette époque préserver un peut de petit gibier, on aurait actuellement de tout, et beaucoup!



Pour revenir à la question initiale, les chasseurs sont les seuls garants pour l'avenir des espèces sauvages en général (gibier ou pas). Si demain on ne chasse plus, il ne faudra que 3 ans pour voir disparaitre la moitiée des espèces petit gibier, pendant que les nuisances subient par le gros gibier ammenra à des solutions funestes, avec des maladies, bref, un désastre.
henri X
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Message par henri X »

D'ailleurs, j'ai les vieux 16 à broche des aieux, ils les ont usé... et bizarrement, seul les canons de droite sont usé... C'est que ça devait souvent tombé juste!



Un ancien me disait qu'à l'époque, pour viser, il fallait mettre le gibier entre les deux chiens (percuteurs de ces vieux fusils) et c'était bon...



Donc selon moi, la différence d'efficacité entre un robust et un vieux 16 est minime...



Mon grand père a eu un breda semi auto, à l'époque à 5 coups, donc ça oui, ça pouvait être plus redoutable, mais il était le seul du village à en avoir un dans les années 60.



Puis, quand les semi auto se sont généralisé, c'était plié, le lapin venait de se faire décimé, et le petit gibier à plume aussi... Donc ils s'en sont servi pour le gros gibier pour ensuite les troquer contre les fameuses semi auto 300wn dès les années 90...



Bref, l'évolution des armes à la chasses pour moi, sont peu significatives sur l'impact (cas de le dire) sur le gibier.
Arnauld
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Message par Arnauld »

@white hunter wrote:

Visiblement vous n'êtes pas frappé par le formidable changement du chasseur entre les années 30 et les années 60. Il me semble pourtant qu'un parallèle pourrait être établi avec l'énorme mutation de l'agriculture qui arrive, elle dès les années 50 et qui ne vous échappe pas.



Tout juste,

on parle d'évolution agricole de ses 20 dernières années,

alors que l'amélioration max des rendements, le remembrement etc ...c'était entre 1950 et 1960.

La PAC nait en 1957, les 70' voit les MCM apparaitrent et la fin des 70 ' les premiers excédents !

Aujourd'hui, ce n'est plus que du gain marginale.

Le Regent, le Gaucho ont déjà trente ans !



Donc si les populations de petit gibier faiblissent depuis 20 ans

qu'en était-il entre 1960 et 1990 ?

Et qu'au milieu il y a eu des excédents.

L'agriculture n'était pas absente, continuait sa "route" initiée après a guerre.

fin des 80' apparaissent le gel des terres, des jachères non productives mais payées favorables au petit gibier.





Finalement, la décroissance du petit gibier ne coincide pas avec l'intensification agricole. Il semble qu'il y ait un décalage de deux décennies.



il y a 20 ans, les 20 ha au Nord de la route appartenait à Bertrand et les 20 autres Ha du Sud de la route à Bernard...Maintenant en 2012, les 40 Ha appartiennent à Roger ....et la route n'a pas bougé.
henri X
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Message par henri X »

Pas partout.



Mais il est vrai, que l'ensemble des mutations violentes (remebrements, mécanisation et produits de traitement) ont eu leur apogée dans les années 70.



Et la décennie de flottment est normale, c'était la décennie où on "tapait" dans les réserves.
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