Fusil DARNE V

Les armes lisses et rayées, choix d'un fusil, d'un calibre ou encore d'une munition. Problème, entretien, rechargement...
Parov
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Inscription : 25 déc. 2013 22:27

Message par Parov »

Merci beaucoup pour vos réponses !



Voici quelques photos ci-dessous.
Parov
Messages : 3
Inscription : 25 déc. 2013 22:27

Message par Parov »

Et une dernière !



Merci encore.
chris14
Messages : 1752
Inscription : 22 déc. 2006 19:57

Message par chris14 »

Salut Darnepassion,



En parlant d'âmes serrées, j'ai un cal 16 superposé (pas un Darne!) qui est en 16.9 en bas et 16.8 en haut (1/4-3/4) :shock:
yonane36
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Message par yonane36 »

Petite question : comment c'est 16 porte les balles sauvestres en générale ( chok 5 dixième et 13 dixième ) ? Darne passion !!!
chris14
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Inscription : 22 déc. 2006 19:57

Message par chris14 »

@DARNEPASSION wrote:Bonjour ,



des âmes en dessous de 17 , en 16 , ce ne doit pas être courant ! en plus 2 forages différents... Est - ce d'origine ou un des tubes a peut être été légérement réalésé ?

en tous cas le 3/4 doit serrer fort !

Cordialement ,

DARNEPASSION



Non l'alésage est d'origine ainsi, effectivement le 3/4 permet des coups de longueur appréciables :)
Alexis43
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Inscription : 26 juil. 2009 13:13

Message par Alexis43 »

Salut,



Merci DARNE pour tes explications techniques fort intéressantes que je lis toujours avec grande attention.



Je n'ai pas bien compris l'explication du poinçon "SANS SOUDURE" dans ta phrase: "...la mention sans soudure , pour bien spécifier la jonction de bande et de frette à basse température afin de ne pas dénaturer l'élasticité des aciers..."



Je ne parle que de l'aspect soudure, pas de la qualité des aciers que je connais bien.



Cela signifie quoi exactement, "sans soudure" et concerne quoi, s'il te plait, les bandes de liaison, la frette, les deux?

Soudure à basse température, auquel cas pourquoi "sans soudure" où pas de soudure du tout, c'est à dire canons "monolithiques", à bloc complet? où bien?



Où bien DARNE faisait il fort justement le distinguo technologique entre soudure au sens propre qui implique la liaison des matériaux de base par fusion, et brasure haute où basse température?



Merci pour les précisions qui me permettraient de mieux comprendre!



8)
Alexis43
Messages : 5501
Inscription : 26 juil. 2009 13:13

Message par Alexis43 »

Salut,



Merci DARNEPASSION pour ces précisions qui permettent de mieux comprendre le sens du mot "soudure" lorsqu'il est employé par Mr DARNE puisqu'il était avant tout métallurgiste plutôt qu'armurier.



Et si, à l'inverse, il avait été avant tout armurier, eut il été possible que son génie soit encore plus grand en ce sens? On peut en douter au vu de ses fusils dont le concept est déjà génial! :idea:



Effectivement, en tant que métallurgiste, il fait bien le distinguo entre la soudure qui implique la fusion des matériaux à souder, et le brasage qui se pratique à plus basse température sans aller jusqu'à la fusion des matériaux, en particulier de l'acier.



C'est la différence fondamentale entre le soudage et le soudobrasage. Dans un cas il y a fusion, et donc reconstitution du réseau atomique avec ses liaisons, dans l'autre, non, il n'y a pas de fusion, mais simplement "collage à chaud" si je puis dire. (un peu plus que ça quand même quand on va voir en détail...).



Le problème, lorsque l'on soude des aciers qui ont subi un traitement thermique de trempe, est que le soudage nécessite une température de fusion de l'ordre de 1500 °C selon la teneur en carbone (pour les aciers au carbone qui nous intéressent, début du liquidus vers 1300 ° C).



Cette température est évidemment très supérieure à la température de 730 °C, température à laquelle la transformation de la structure cristalline commence, transformation qui va permettre l'insertion des atomes de carbone dans la maille atomique du fer en plus grande quantité.

Pour rester simple sans employer de mots savants, les atomes de carbone vont venir se loger au milieu des atomes de fer en plus grande quantité qu'a température ambiante. La trempe va alors, par refroidissement brutal, bloquer ces atomes de carbone dans la structure obtenue en les empêchant de migrer pour retrouver la structure d'équilibre initiale.

La nouvelle structure obtenue in fine est donc saturée en carbone et c'est ce qui lui confère ses caractéristiques mécaniques par "blocage des atomes".



Mais ces effets sont réversibles, c'est à dire que si l'on chauffe au dessus du point de transformation pendant un temps suffisant pour homogénéiser et que l'on refroidit lentement, alors les atomes de carbone "reprennent leur place" on efface tout ou partie du traitement de trempe.



Cela explique donc que le soudage modifie la structure de l'acier puisque forcément, la température de transformation est atteinte aux abords de la fusion, température qui décroît de 1500 à l'ambiante sur une certaine largeur..



A l'inverse, le brasage qui intervient à des températures plus basses, de l'ordre de 200 à 600 ° C selon les alliages, ne modifie pas la structure atomique et donc ne modifie pas en ce sens les caractéristiques mécaniques.

Par contre, un maintien en température va modifier les caractéristiques mécaniques de l'acier par diffusion du carbone, en fonction des températures atteintes et des temps de maintien....

Ce sont les différents TT d'adoucissement, revenus, détentionnement etc etc etc et c'est autre chose!



Donc, quand Meur DARNE dit "sans soudure", il veut bien dire sans soudure au sens propre, avec fusion mais avec soudobrasage possible.



Alors que l'on aurait pu penser qu'il s'agissait de canons mono-blocs où assemblés comme tu le signales à force, à l'azote pour la partie mâle où à chaud pour la partie femelle, par exemple, où encore assemblés par brochage, filetage etc.



Pour ce qui concerne l'appellation "NILL CORRO", désolé mais je n'en ai jamais entendu parler.

On peut penser à corrosion et donc à un acier à résistance améliorée à la corrosion soit par addition de chrome/nickel où bien par un traitement de surface spécifique?



Encore merci à toi pour ta passion des DARNE et tes explications!



8)
Alexis43
Messages : 5501
Inscription : 26 juil. 2009 13:13

Message par Alexis43 »

Salut,



Salut DARNEPASSION,merci encore pour ces infos!



Nous avançons....



Je ne connaissais pas non plus l'acier "niellé", mais en tapant niellage, j'ai trouvé ça:



http://books.google.fr/books?id=idAbfZM ... ge&f=false



Très intéressant, à lire.



Je n'avais pas pensé au corroyage et j'avoue que cette hypothèse me plait mieux que celle de la corrosion.

Un des effets du corroyage, technique de forgeage par déformation du métal à chaud où à froid, est assimilable à l'écrouissage, même si ce n'en est pas la finalité.

Le corroyage sert à former le métal, et l'écrouissage en est une conséquence, avec une orientation préférentielle des grains qui renforce encore le matériau dans un sens préférentiel (comme pour le laminage).

L'écrouissage, opération qui consiste à remonter la imite élastique d'un acier par déformation à froid, est soit recherché, soit la conséquence d'un processus de formage, par exemple le martelage à froid des canons, le roulage à froid des filets des boulons HR 10.9, le tréfilage à froid de fils de précontrainte etc.



Pour faire simple, le matériau acier est constitué d'atomes de fer et de carbone mais comporte des défauts d'arrangement du réseau cristallin et/où des manques de matière, en quelque sorte des "trous" (lacunes et dislocations).



Dans un premier temps, lorsque l'on exerce une contrainte sur l'acier, ce sont les atomes de fer "qui s'écartent", où "se rapprochent", le matériau s'allonge où se rétracte, et reviennent à leur position d'équilibre si on supprime la contrainte.

L'acier ne conserve pas de déformation permanente, c'est le domaine élastique, qui a une limite, la limite élastique par définition.



Si on dépasse cette limite élastique, alors ce sont les "manques de matière" qui vont intervenir, la matière va s'arranger, glisser sur elle même pour combler les manques, boucher les trous.

La déformation est alors permanente, puisque la matière s'est déplacée, et la limite élastique remonte à la valeur atteinte puisque les "défauts" ont été consommés définitivement.

Attention, ne pas confondre limite élastique et module!

La limite élastique est remontée, mais le module (qui est en relation avec la force d'attraction des atomes) qui exprime l'allongement par rapport à la contrainte, n'a pas varié.

Il faudra toujours exercer la même contrainte pour obtenir la même déformation.

Autrement dit, pour une contrainte donnée dans le domaine élastique, la déformation sera identique, par contre, l'acier pourra encaisser plus de contrainte sans se déformer de façon permanente.

Et ça, c'est hyper intéressant...d'où la supériorité en ce sens des canons martelés à froid...qui se déforment "élastiquement" de la même façon que les canons forés, mais qui par contre sont capables d'encaisser des efforts plus importants sans se déformer de façon permanente, en langage populaire, de se déformer plus sans se tordre!

CQFD...

Compte tenu de ce qui précède, je pense que l'hypothèse de ton collègue est la bonne, où en tous cas tout à fait plausible! :)



Cordialement.

8)
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