A la lecture de ce post, je me rends compte qu'il faut effectivement ... poser le décor.
Le mot écologie était cantonné jusqu'aux années 70 à une échelle essentiellement didactique, universitaires ou scientifique.
Ce n'est qu'après 1968 que ce mot a été connu du grand public et que certains, pas toujours les meilleurs, il s'en faut de beaucoup, ... s'en sont emparés.
Le mot écologiste, si j'en crois le grand Robert (et je n'ai pas de raison de ne pas le croire, car ma mémoire serait, elle, incertaine) est apparu vers 1964.
Et, dès lors, tout le monde s'en est emparé, y compris les ... politiques.
Et je comprends aussi bien willjoss que Philippe.
Je pense que, dans la tête de will, il n'y avait pas d'ambiguité, de la même manière que je comprends Philippe qui a beaucoup eu à faire avec les "écologistes" -comme moi d'ailleurs- quand il pose le problèmes de la sémantique.
On remarquera trois choses :
- d'abord que le mot "écologiste" a tellement était galvaudé, qu'il a fallu créer le mot "écologue" (vers 1979 nous dit toujours le Robert) pour que les vrais "écologistes", tournés en dérision par d'autres, prennent leurs distances et s'appellent "écologues".
- que les chasseurs, il faut bien le dire, ne sont pas pour rien dans l'abâtardissement du mot "écologiste". Il y a encore peu, les chasseurs lambda traitaient tout type se promenant dans la nature sans un fusil, -et dont a priori l'em..... - d'......... écologiste, avec une pointe de mépris. Et encore aujourd'hui "écolo" sous-entend dérision.
- qu'aujourd'hui encore certains partis politiques revendiquent le monopole de l'écologie, ce qui n'arrange rien.
Et donc cette polysémie du mot "écologiste" fait qu'on baigne dans la plus parfaite confusion.
Philippe, quand avec Simon Charbonneau et deux de mes amis, nous avons créé l'ancer, Simon a eu l'idée, pour l'association que nous voulions créer, du nom : association nationale pour une chasse écologiquement responsable.
Nous avons trouvé l'idée excellente, preuve que, sciemment ou inconsciemment, nous pensions qu'il devait bien y avoir en France une chasse qui n'était pas écologique, voire qui était anti-écologique.
Et aujourd'hui, a juste titre, tu fais remarquer sur ce post que chasse et écologie ne sont pas antinomiques, bien au contraire. (du moins je crois pouvoir résumer ainsi ta pensée, rectifie si je me trompe)
(Je dirais, comme toi sans doute, ne ... devraient pas être antinomiques).
Willjoss te répond, si je puis résumer aussi sa pensée, que pour lui cela allait sans dire.
On se rend bien compte que les choses sont donc extrémement compliquées, d'autant quaucun mot ne semble pouvoir se substituer à "écologiste". Ecoloque fait une peu scolaire. Naturalite est un mot encore plus vague ou plus protéiforme.
Il faut donc faire avec, sachant qu'il y aura encore pendant très longtemps une certaine ambiguité.
Comment me définirais-je moi même qui touche un peu à tout :
je suis chasseur, "naturaliste" au sens où nous l'entendons ici, écologiste (mais n'ai jamais voté vert), peut-être lorsque je suis très bon sur un coup : écologue (très prétentieux, le "vieux" de temps en temps. narcissique, disons)
Et pour finir, au delà d'une sémantique qui empoisonne le débat, je dirai pour avoir pas mal pratiqué les "écolos" :
- que la plupart sont accessibles à nos idées (beaucoup plus qu'on ne le croit), quand elles sont honnêtes et que la chasse présente une façade respectable, ce qui n'est pas toujours le cas.
- que d'autres -et là dessus je suis totalement d'accord avec Philippe-, veulent la mort de la chasse, point final.
Ceux-là effectivement ne recherchent pas le dialogue, bien au contraire. Il m'a fallu qqle temps pour le comprendre, car j'étais demandeur et plein de bonne volonté, mais c'est une triste réalité.
Il est donc grand temps de nous associer les premiers, pour ne pas tomber sous les coups des seconds.
Je souhaite de tout coeur voir ts les gens de bonne volonté participer à ce forum quel que soit la chapelle qu'ils puissent par ailleurs revendiquer, et le mieux serait de ne pas avoir de chapelle, ou de l'oublier.
Nos biotopes sont menacés, soyons ts unis.
Il y a chez ceux qui ne sont pas chasseurs des gens de tous niveaux. Comme chez nous.
Alors :
Hommes de bonne volonté, amoureux de nature, inquiets d'un avenir incertain pour nos écosystèmes, soyez les bienvenus ici.
Cordialement
Maurice
PS. Encore une petite anecdote :
Ce matin, j'étais parti aux champignons. J'avais une marche d'approche assez longue. J'étais donc parti avant je jour et n'avais pu voir les pancartes : "battue en cours", car forcément elles n'étaient pas en place à l'heure où je m'engageais en forêt.
Vers 10 h, je me retrouve au milieu d'une battue (battue obligatoire de chez nous, celles que ... j'aime, vous le savez
).
J'ai rencontré un type. Un type bien, très bien qui m'a "expliqué". (dans ces cas là, si je ne suis pas connu, je fais toujours semblant de ne pas être chasseur pour voir les réactions, et je joue le candide). Nous sommes tombés d'accord.
Plus loin, j'ai rencontré un "groc". Ca a été beaucoup moins courtois.
Seulement voilà. Autant le premier aurait pu me rendre les chasseurs sympa, autant le second m'aurait fait, si je n'étais chasseur, cherché sur un moteur de recherche, dès mon arrivé à la maison, l'adresse du ROC.
Là est tout le problème.
Le débat, l'ouverture, le prosélytisme que nous pouvons faire sera toujours anéanti par les grocs, hélas bien présents dans nos rangs aussi
D'ailleurs, là aussi, réfléchissez sur ce terme de "groc" (contraction de gros con pour ceux qui ne le connaissent pas encore) inventé par les écolos, et qui tend maintenant à se généraliser et à désigner de manière générale tous les chasseurs.
On les a traité péjorativement d'écolos, on nous renvoie du "grocs".
La réponse du berger à la bergère.
La priori serait donc, à mon sens, de faire le ménage à notre porte.
Peut-être même faudrait-il nettoyer les écuries d'augias, ou pour le moins "chasser les marchands (au sens figuré bien entendu) du temple" (temple pris comme métaphore du monde de la chasse).
On y verrait beaucoup plus clair pour discuter avec les ... écolos. Et eux aussi y verraient plus clairs.