http://www.afssa.fr/ftp/afssa/34713-34714.pdf
Maisons-Alfort, le 6 avril 2006
Communiqué de presse
L’Agence française de sécurité sanitaire des aliments a été saisie de la réévaluation du risque lié à l’Influenza aviaire H5N1 hautement pathogène d’origine asiatique pour les élevages de gibier, sur des mesures complémentaires de protection pour ces élevages et sur l’évaluation des risques sanitaires éventuels liés aux lâchers d’oiseaux issus de ces élevages.
Sont distinguées les espèces très sensibles à la maladie (faisan, perdrix rouge et perdrix grise)
dont les modalités d’élevage peuvent être adaptées au niveau de risque actuel et celle (canard colvert) qui présente un risque supérieur de contact avec les oiseaux sauvages infectés, compte tenu de ses conditions d’élevage, et un risque supérieur de dissémination du virus, compte-tenu de sa moindre sensibilité à la maladie.
Recommandations générales
Dans les zones qui sont ou qui ont été reconnues officiellement infectées, ainsi que dans les zones adjacentes à risque particulier, l’Afssa recommande l’interdiction -jusqu’à fin mai au moins- de l’élevage des gibiers destinés à la chasse et des lâchers d’oiseaux.
Dans les zones où le lâcher serait possible, l’Afssa recommande le bagage de chaque oiseau appartenant à ces élevages, de façon à pouvoir reconnaître l’élevage d’origine avant et après les lâchers.
Recommandations par type d’élevage
Elevages de faisans et de perdrix (rouges et grises) :
- retarder le passage en volière à sept semaines d’âge au moins, et, en tout état de cause, jusqu’à fin mai ;
- mettre en oeuvre une surveillance sanitaire très étroite, comportant notamment un contrôle quotidien des mortalités (nombre, cause) pendant la période précédant et suivant la mise en volière.
Elevages de canard colvert :
- renforcer les mesures d’isolement de ces élevages vis-à-vis des autres élevages de gibier à plume et de volailles domestiques afin d’éviter tout contact direct et indirect ;
- renforcer les mesures de contrôle du risque d’infection à partir de l’avifaune sauvage en l’adaptant au niveau de risque notamment en fonction de leur localisation géographique :
· dans les trois départements à risque élevé d’introduction et de diffusion du virus Influenza chez les volailles (Landes, Loire-Atlantique, Vendée) et
en l’absence d’identification du virus H5N1 dans l’avifaune migratrice en provenance d’Afrique :
o (i) soit la mise en oeuvre d’une vaccination associée à une surveillance ;
o (ii) soit une protection des élevages par un système de filets englobant volières et plans d’eau associée à une surveillance comparable ;
· dans le reste du territoire national autorisé (c’est-à-dire hors des zones réglementées et des zones adjacentes à risque particulier)
o (i) soit une protection des élevages par un système de filets englobant volières et plans d’eau ;
o (ii) soit un système de surveillance permettant de détecter l’éventuelle circulation du virus ;
L’Afssa recommande en outre que soit effectuée une réévaluation périodique du risque propre à ces types d’élevages en fonction de l’évolution de la situation épidémiologique et impérativement dès fin mai, avant les premiers lâchers d’oiseaux.
En ce qui concerne les élevages des départements des Landes, de Loire-Atlantique et de Vendée, toute identification du virus H5N1 HP dans l’avifaune migratrice en provenance d’Afrique devrait conduire à l’application simultanée et combinée des trois mesures de contrôle proposées, à savoir la vaccination, la surveillance et la protection par un système de filets englobant volières et plans d’eau, évoquées ci-dessus.
L’Afssa tient enfin à souligner qu’il est hautement probable que la situation de l’infection de la faune sauvage dans plusieurs départements français devienne durable, ce qui nécessitera une adaptation fine et permanente des mesures à l’évolution de la situation épidémiologique, en s’appuyant sur les connaissances acquises qui diminuent progressivement le degré d’incertitude sur la nature du risque.