@scolopax wrote:Je ne suis pas un fin gourmet et n'ai pas plus une finesse de palais exceptionnelle
Mais c'est un regal de lire Maurice qui parle de cuisine 8)
L'entree dans les ordres n'est qu'un vague ceremonial a cote
Je te remercie de ton appréciation, l'ami.
Et je vais me permettre un conseil pour les plus jeunes:
- d'abord vider leur frig de la boisson d'outre manche. Aux chiottes, et encore si les canalisations sont "costaux".
- Ensuite apprendre :
le palais, le nez, ça se "cultive".
On "interroge" un vin par exemple. Et il parle, il parle, il parle. Il devient bavard s'il comprend que vous serez son confident.
Et pour cela, il faut l'aimer, comme on aime une femme, délicatement, avec quand le partenaire y consent, une non moins "délicate" violence.
C'est tout en contrastes.
Mais le vin ne se dévoile, comme une femme, que s'il est en "confiance", si vous l'aimez. Que vous le preniez à la husarde, et vous n'aurez qu'un plaisir de rustre.
Il faut donc aussi lui parler, en amoureux, mais au plus fort de l'orgasme gastronomique, il ne sera pas contre un mot crû.
Et puis, tout doit retomber. Crescendo et decrescendo. Comme la vie, la vraie vie, pas celle du slogan du supermarché, mais celle de la table et des femmes, et de la ... chasse.
Plus ça va, plus je vais l'amour avec mes chevreuils surtout parce que je les aime. Et parce que je les tue. Sans doute est ce plus fort que l'amour charnel parce que là la mort est au rendez-vous qui nous réjouit et nous attriste.
Et parce que je les aime ces chevreuuils, moi le mécréant, je dis ensuite ma messe, leur messe, sur la table. Et j'invite toujours à la communion des amis. Des amis qui aiment la vie.
Et ces amis, c'est un peu aussi le décorum.
Que sont les plus grands compositeurs dans une salle de concert moderne, genre halle au légumes comme c'est quelquefois hélas le cas, ou encore avec un chef d'orchestre en jeans. Il faut le décor.
Mon chevreuil est donc meilleur avec des amis, bien meilleur.
Maurice