EFFET HYDRODYNAMIQUE ? ONDE de CHOC ?
Revenons à Roy Weatherby ==> Effet hydrodynamique, l'onde de choc qui tue, tout ceci est du pipeau !
L'explosion de ses bidons remplis d'eau a surtout été bénéfique au marketing.
Les blessures qui tuent sont rarement les plus spectaculaires et ni la puissance d’arrêt ni les ondes de choc n’existent !
La théorie de l’onde de choc est née vers la fin des années 70 après que les médecins militaires américains se furent trouvés devant des dégâts considérables causés par la balle 5,56X45 dénommée M193. La petite balle blindée de 3,56 g à très haute vitesse provoquait des cavités temporaires très vastes. En outre, la cavité permanente était de plus fort diamètre qu’elle n’aurait du l’être. Enfin la fragmentation de la balle à la hauteur de sa gorge de sertissage, transformait le projectile blindé en une sorte de projectile à balles multiples, avec tout ce que cela comporte de trajectoires erratiques dans le corps des blessés. Ces informations ne tardèrent pas à parvenir dans le public.
On attribua alors la dimension de la cavité temporaire et de la cavité permanente à une mystérieuse onde de choc, qui aurait, en quelque sorte, accompagné ou même précédé le projectile et crée ces dégâts sans commune mesure avec la vitesse, la masse ou le diamètre de la petite balle M193. La rumeur s’amplifia de fil en aiguille jusqu'à devenir parole d’Évangile.
On confond onde de choc avec onde de déplacement.
Il est indéniable que la pointe aussi bien que chaque aspérité de la surface d’un projectile crée une turbulence, une onde dans l’air qui entoure le projectile. L’onde principale nait à courte distance en avant du méplat antérieur la balle et a la forme d’un V majuscule. Des ondes secondaires apparaissent au niveau du rebord coupant s’il existe, à la hauteur d’une éventuelle gorge de sertissage. Derrière le projectile, une turbulence plus ou moins importante apparaît. Cette turbulence résulte de la dépression induite par le déplacement de la balle à travers l’atmosphère : l’air est repoussé (fameuses ondes en V) et comme la nature ne tolère pas le vide se précipite pour reprendre sa place.
Simplement, même si elles transportent une certaine quantité d’énergie, ces ondes aérodynamiques ne peuvent pas tuer.
La balle déformable commence à s’expanser dès l’impact sur le poil et la peau du gibier. Le plomb de son noyau est volontairement laissé ductile. Sous l’effet de la pression engendrée par l’impact, il va se conduire comme un fluide et tendre à se comprimer jusqu’à ce qu’il soit en quelque sorte tassé dans la chemise. A ce moment la chemise commence à se déchirer, souvent le long des fentes ou des amorces de rupture régulièrement espacées qui permettent de contrôler et de canaliser l’expansion du noyau de plomb. La balle champignonne et s’ouvre, la chemise se découpe en pétales aux bords plus ou moins tranchants et son travail réel commence.
Pendant ce temps, les ondes qui accompagnaient le projectile se sont dispersées et ont disparu, absorbées par les matières qui la composent : le but.
Il n’y a aucun phénomène de choc ni d’onde de choc.
La létalité d’une hémorragie ne dépend pas de la quantité de sang perdu par l’animal touché, mais bien de la baisse brutale et de la perte totale à court terme de la pression sanguine qu’elle produit. Le volume de l’hémorragie est toujours conditionné par la surface de la plaie bien plus que par son volume. La réponse naturelle du corps d’un animal à sang chaud à l’hémorragie est la coagulation du sang, qui est bien plus rapide et importante dans le cas d’atteintes violentes qui déchirent les thrombocytes et libèrent la fibrine dans le sang.
Lorsqu’un gibier est touché, l’organisme réagit à une blessure grave en libérant instantanément des endorphines dont le premier effet est de provoquer une constriction des principaux vaisseaux sanguins. Les endorphines réduisent la douleur, qu’elles peuvent parfois même éliminer complètement et permettent à l’organisme de fonctionner alors même que le sang s’est beaucoup appauvri en oxygène.
La puissance d’arrêt tant vantée par les publicitaires à la recherche de la formule-choc qui fera vendre n’existe pas dans le domaine de la balistique terminale. Au mieux, c’est une manière simple de décrire de manière pleine d’autorité dont telle arme, telle cartouche, tel projectile ou tel chargement sèche instantanément l’animal objet du tir.
A voir également :
http://www.eswb-sebl.org/index.htm