Après l’épisode Sus-scrofesque
que je vous avais décrit précédemment, je suis revenu à mes modes de chasse habituels, en particulier la chasse au chien d’arrêt de mes faisans Alsaciens….
Ce qui n’exclut pas quelques anecdotes originales dont en voiçi deux, toutes fraîches d’aujourd’hui….
La première :
Je gare ma voiture sur un petit chemin en bordure d’une grande prairie. Au fond de cette prairie, à environ 300m, il y a un petit chaume de maïs (80 m X 80 m) adossé à une petite rivière, un affluent de l’Ill. Pendant que j’enfile mes bottes, il me semble deviner un coq qui se déplace dans ce chaume.
Jumelles (qui ne quittent jamais la voiture) et, effectivement, je repère un, puis deux coqs au gagnage. Le vent est bien placé.
Je me sens d’humeur badine, et je décide de gérer ça à la hussarde, en avant, sabre au clair…
Et je lance les chiens depuis la voiture.
Ils avalent la prairie en quête croisée, pendant que je monte tranquillement mon fusil et que je mets une poignée de cartouches dans la poche.
Enfin, je suis prêt….
Les chiens aussi, car Bill attaque le maïs par la gauche, tandis que Will fait de même par la droite…
Et c’est le double arrêt.
J’ai toute la prairie à traverser, et je décide de servir plutôt Will pour lui accumuler de l’expérience…
Je rejoins le maïs, par la droite, donc, et j’avance vers Will à l’arrêt.
Et tout s’enchaîne
Je marche sur un troisième coq que je n’avais pas vu
A son envol accompagné de « colok,colok » indignés, répond le démarrage aussi bruyant du coq arrêté par Wil
, qui, par réaction en chaîne, fait s’envoler celui de Bill…
Finalement j’envoie mes deux coups de feu à la « godille », ce qui me permet d’admirer le vol des trois oiseaux, qui, avec un ensemble parfait, sautent la rivière pour se reposer dans la prairie de l’autre côté….
A la hussarde, c'est bien.....
La prochaine fois, je la jouerai plutôt biffin....
La seconde :
Cette défense de sauter la rivière est une technique bien rodée chez mes faisans.
Il y a, le long de l’Ill et de son affluent, de nombreuses zones de roselières, voire des petits bosquets, où mes chiens m’arrêtent régulièrement des faisans … que je ne peux jamais tirer.
Dès le coulé du chien, les faisans se précipitent à pattes vers la berge et s’envolent de l’autre côté.
Ca marche quasi à tous les coups, quelle que soit la berge sur la quelle je chasse…
Donc, je chassais ces micros bosquets, et j’avais déjà eu 4 oiseaux qui m’avaient fait leur tour habituel.
A un moment, je vois Bill entrer dans un de ces bosquets, puis Will en faire autant….
Et personne ne ressort…
Arrêt ?
Cela se passe quand même à plus de 300 m.
J‘arrive à leur niveau, je contourne un petit buisson, et j’aperçois Bill , manifestement à l’arrêt, debout, dressé contre un baliveau sur lequel il appuie ses antérieurs.
Je fais encore deux pas, et là, c’est Will qui est à l’arrêt en position de faire le beau…
En regardant bien, j’entrevois une poule branchée à 2.50 m de haut dans la fourche d’un baliveau.
Les deux chiens sont immobiles, tétanisés, l’un en appui sur le tronc d’arbre, l’autre en appui… sur rien, puisqu’il reste à faire le beau…
On ne pourra pas dire que l'émanation n'a pas été prise de haut nez!
Pas d’appareil photo !!!!!!
Ca, je ne m’en consolerais jamais…
J’arrive à me placer entre la rivière et l’oiseau et je la fais envoler du bon côté…
En général, je respecte les poules, mais là, j’ai tiré.
Et c’est Will qui a rapporté…