Salut Red cloud,
j'ai été regarder sur le site de l'ANCER et voila ce que j'ai trouvé sur l'éthique de la chasse:
Alors qu'en tu, toi et les autres
site de l'ANCER
Parlons d'éthique par JM Harmand
" Et ainsi, quand on leur reproche que ce qu'ils recherchent avec tant d'ardeur ne saurait les satisfaire, s'ils répondaient qu'ils ne recherchent en cela, qu'une occasion violente et impétueuse qui les détourne de penser à soi, ils laisseraient leurs adversaires sans répartie. Mais ils ne répondent pas cela, parce qu'ils ne se connaissent pas eux-mêmes. Ils ne savent pas que ce n'est que la chasse, et non pas la prise, qu'ils recherchent." (Pascal)
Les chasseurs se réfèrent facilement au terme «éthique». Cependant, quand on les interroge sur le su jet, les réponses fournies vont de l'énoncer de règles de gestion (on ne tire pas les gros), de sportivité (on ne tire pas un animal arrêté), de sécurité (on ne tire pas sans avoir identifié) a des rappels de la règlementation (on ne tire pas la nuit). Cela va des tables de la loi (il est interdit de) à "à chacun son éthique" (on s'arrange avec sa conscience). Et quand on fait le bilan, l'éthique de l'un n'est jamais celle de l'autre alors que tout le monde en parle !
En fait, la définition même de l'éthique semble méconnue de la plupart des chasseurs et ils rechignent dans l'ensemble à faire une démarche pour amener au grand jour ce que pourrait recouvrir ce terme. Peut-être craignent-ils ce faisant de créer un carcan qui les aliènerait dans leurs convictions et dans leur liberté créatrice !
Tentons ici de donner une définition de l'éthique, de montrer qu'elle est une composante essentielle de la chasse, inséparable du libre arbitre, du libre exercice de la sensibilité et de l'intelligence.
L'éthique peut être vue comme le lien entre la morale (notion de bien et de mal), le plaisir (notion de bien-être) et la nécessité (notion d'économie) et comme l'ensemble des valeurs qui met en phase une pratique, en l'occurrence la chasse, avec la sensibilité et les besoins de son époque. On accepte donc qu'elle puisse évoluer au gré des époques et que pour ce faire elle se construise en permanence ; à une époque c'est par exemple tuer pour manger, à une autre c'est tuer pour le sport et encore à une autre c'est tuer pour retrouver la nature... Donc l'éthique comprise dans le bon sens ne peut rien scléroser car c'est une morale vivante constamment soumise au débat et qui s'adapte aux époques.
Au moment de l'action, le chasseur se retrouve bien souvent seul au fond des bois (ou au moins face à lui même) livré à ses pulsions "cynégétiques ". Si la réglementation lui offre des points de repère précis pour chasser (telle espèce, telle période, tel endroit, tel armement...), ceux-ci ne précisent pas comment agir en toute circonstance ; le chasseur dispose alors d'une grande liberté d'action. Par exemple, la loi n'interdit pas de tirer avec une arme mal réglée ou hors de portée efficace (celle-ci variant d'une situation à l'autre). Donc même en réglementant à outrance (ce qui n'est pas à espérer) et en ayant un garde derrière chaque chasseur, on perçoit bien que le chasseur a besoin de points de repères supplémentaires pour adapter son comportement à chaque situation mais aussi de clés de détermination car à la chasse, par définition, toute situation est inédite. C'est là que l'éthique intervient, comme régulateur de l'activité (par exemple ne pas faire une hécatombe même si la loi l'autorise), pour facilité la vie en société (ne pas tirer un gibier qui se dirige vers son voisin) voire éviter au chasseur de sombrer dans la barbarie (rendre les honneurs au gibier).
La force de la chasse vient du fait qu'elle permet au chasseur, en laissant s'exprimer en lui sa part d'animalité, de s'éloigner un temps de la civilisation pour aller se confronter au sauvage puis d'y revenir riche d'une expérience unique dont il fera profiter les autres. L'éthique de la chasse, issue d'une discussion, où morale, émotion vécue et nécessité sont confrontées, est une richesse partageable, un lien qui unit les hommes. Dans une société où le virtuel et le superficiel issus de la technologie tendent à l'emporter sur les expériences de la vie grandeur nature, la chasse, en tant qu'acte de prédation intelligemment codifié, notamment au travers de l'éthique, permet aux hommes de garder les pieds sur terre et de cultiver leur fraternité...
JM HARMAND
Serge