Battue, déloyale ?

[henri X]

D'accord avec toi Thierry62.



C'est pour cela que je pratique un peu des deux.



Les excès dans chacun des modes est mauvais.



Les deux étant complémentaires, autant les utiliser avec intelligence et subtilité.

[SCHNUTZ]

@thierry62 wrote:salut



Les territoires chassés souvent à l'approche provoque chez les animaux un état de stress permanent qui ne trouvent plus la quiétude necessaire, il vaux mieux quelques battues les dérangeant un moment mais les laissant tranquille ensuite.



Il ne faut pas exagérer tout de même, la chasse à l'approche ne dérange pas outre mesure, que dire du bucheronnage, cueillette des champignons, muguet, myrtilles, airelles. Le gibier se déplace tranquillement puis revient, souvent même se plaque au sol et vous laisse passer. Ce qui est plus gênant et qui s'apparente à une battue, c'est les balades joyeuses faites par les colonies de vacances et autres activités de plein air.

[Arnauld]

il faut revenir à un petit plus de clairvoyance en terme de dérangement du gibier.

Il ne faut pas prendre le gibier pour un imbécile. Celui perçoit très bien son environnement.



La laie ne sait pas compter, pourtant elle sait très bien quand les chiens lui coiffent son 6e marcassin.

Quand une compagnie saute la ligne, elle passe la 2nd, car les animaux sont conscients du danger et qu'un des leurs n'ira pas au-delà.

La détonation, le bruit sont bien évidemment associés à ce stress. Mais le gibier fait très bien la part des choses.



A plusieurs cavaliers, le cliquetis des fers, le bruissement du harnachement, et nous voyons des chevreuils surgirent, comme avec un air malin.

Avec mes enfants, nous avons vu surgir, traverser le chemin, tout le grand gibier. Et pourtant on peut rêver plus discrets.



Les mammifères sont tout à fait conscients de la prédation et de la pression de chasse qui s'exercent sur eux.

Comme s'ils s'avait si c'est un appareil photo ou une arme que vous avez dans les mains.



le gibier comprend bien vite que le bruit du dérailleur est moins létal que celui de la culasse

[henri X]

Tiens, d'accord avec Arnauld.



Autre exemple: je peux observer les corneilles perchées sur de grands sapins non loin de mon verger, à tel point qu'elles pourraient me ch**r sur le visage. Etant donné leur nuissance (et doté d'une autorisation adéquate), quand je prends pon fusil pour aller au même endroit, dès qu'elles me voient à 300m elles dégagent...



Ou encore: dans une zone de dégat de gibier, disons un champs agricole: Tirer à l'affut une bête rousse, ça impacte peut l'équilibre des populations, mais la laie (qui mène sa compagnie) comprendra très vite que revenir dans ce coin c'est risqué... et restera plutôt dans les bois.

Viendra ensuite la battue en saison adéquate pour réguler le nombre (sans empecher la selectivité).



Enfin, rouler lentement en voiture entres les prés et les champs, il est très fréquent de voir des chevreuils, observer la voiture tel un vache un train. En revanche, si on arrête le véhicule, le chevreuil s'enfuit directement.



Alors en effet le gibier s'adaptre très bien à différentes conditions.

[yann96]

Bonjour,



Votre argumentation tient la route. Evidemment, je suis sur un forum de chasseurs, vous ne pouvez que valoriser ses intérêts. Il en serait tout autre si je serais sur un forum écologiste extrémiste par exemple.



Quand à la période de non chasse, elle n'est, je pense, pas assez longue pour pouvoir en tirer de sérieuses conclusions.



Enfin, je me pose une question : que détestez-vous donc autant dans les battues administratives ? Est-ce ce que je dénonçais au tout début de mon poste ? C'est à dire 50 hommes sur 3 pauvres bêtes dans 50 m² (en exagérant un peu) ?



Yann

[SCHNUTZ]

Bonjour,

La battue administrative n'est pas un acte de chasse, c'est un acte de destruction. Elle est menée par un lieutenant de louveterie, sous la responsabilité du Préfet, elle peut être demandée par un maire, et après enquête le nombre d'animaux à abattre peut être envisagé mais cela peut aussi aboutir à une destruction de tout animal de l'espèce considérée comme nuisible. Ainsi on peut voit tirer des sangliers allant du marcassin en livrée, en passant par une laie suitée au mâle de belle taille. Voilà pourquoi les chasseurs n'aiment pas les battues administratives. Autre aspect, les chasseurs locaux sont rarement conviés à ces battues, elle sont "réservées" aux amis des lieutenants de louveterie et au notables du coin.

[kern]

Pour les périodes de non chasse très longues, j'aurais 2 exemples qui ont conduit au retour de la chasse : le Botswana et le Bouthan.



En revanche la chasse est à peu prés interdite au Kenya et il ne me semble pas qu'il soit prévu de la relégaliser.



Pour ce qui est du stress des animaux, la question est quelle nature voulons-nous?



Une nature sauvage, avec des animaux capable de se défendre, de survivre par eux même ou une nature plus proche plus visible mais plus dépendante de l'homme.



La chasse génère un stress mais le stress est naturel chez l'animal sauvage, c'est ainsi qu'il échappe à ses rivaux et au prédateurs.



La nature pacifiée dont je parlais plus haut est une nature aimante, où le sauvage est facilement approchable mais dépendant de l'homme pour sa santé voir sa nourriture. C'est la nature de certaines parties des parcs américains. C'est aussi ce que l'on peut voir dans le Mercantour ou n'importe qui peut approcher les cerfs. Cette approche de la nature est importante, elle délivre aussi des retombées économiques non négligeables, elle garantie la préservation des espèces mieux qu'un zoo mais elle perd de son indépendance, elle se fragilise en étant totalement vulnérable à la politique humaine



Aujourd'hui le bouquetin en France n'a rien à voir avec ce fantôme des cimes qu'il est dans d'autres régions. C'est un animal à l'état intermédiaire entre la vie sauvage et la vie domestique. Je ne crois pas qu'il puisse redevenir chassable.



Le vautour fauve quant à lui dépend à 100% de l'homme pour sa nourriture. De simples changements de normes vétérinaires le conduise a des comportements aberrants.



Lorsque je parle de plan de chasse, je parle d'un document fixé par le préfet qui fixe nos quotas. Chaque année, chasseurs ou propriétaire de droit de chasse font des demandes, les techniciens de la faune sauvage font des études, les organisations représentatives du monde rural sont consultés et l'on établit un plan à court terme qui s'inscrit dans un plan à long terme.



Grosso modo, il peut être décidé une pression de chasse modérée pour permettre à des populations de se renforcer ou de s'étendre, il peut être envisagé une pression normale visant à maintenir stable les populations ou en tout cas sous contrôle, enfin il peut être envisagé un pression encore accrue pour faire diminuer une population ou empêcher sa dispersion. Cette pression n'est pas homogène sur tout le territoire.



A titre d'exemple, pour le chamois dans le Cantal, la pression est faible dans le sud de la zone afin qu'il colonise encore quelques crêtes, la pression est normale au cœur de la zone afin de garder la population telle qu'elle est, ce qui est jugé supportable pour les agriculteurs. Sur le nord de la zone, la pression est de 100% afin de créer un barrage pour qu'il ne colonise pas la haute vallée de la Dordogne, qui pourrait être promise au bouquetin dans l'avenir.



Les soucis que nous avons avec les battues administratives c'est qu'elles sont un constat de notre échec. Elles signifient que nous sommes jugés dépassés ou impuissant et que le pouvoir public reprend là main. Le but est alors de tuer un nombre d'animaux importants pour faire cesser le trouble. Le chasseur en général, ne souhaite pas voir son gibier ainsi purgé. Elles ont lieu au moment du trouble, c'est-à-dire souvent en plein été et nuisent à notre image. C'est cette image que tu as probablement de la battue lorsque tu parle de" tuer toute une famille", dans une battue administrative on exécute le maximum d'animaux et en priorité les reproducteurs. Elles peuvent concerner de nombreux chasseurs, y compris extérieurs au territoire concerné.



Intermédiaire avant la battue administrative, le préfet peut par exemple demander à un lieutenant de louveterie de venir faire des prélèvements dur nos territoires, de renard par exemple. Ce sont ces gens en tenue vert de gris que tu peux voir la nuit tirer un renard éclairé par un phare, depuis leur voiture.

[Arnauld]

@yann96 wrote:

Votre argumentation tient la route. Evidemment, je suis sur un forum de chasseurs, vous ne pouvez que valoriser ses intérêts.

Mais on fait aussi autre chose à côté,

on a parfois un métier etc ...



que détestez-vous donc autant dans les battues administratives ?

la battue administrative est une sorte de régulation.

Elle prend une forme autoritaire et décrétée quand la chasse "normale" n'a pas obtenu les effets attendus.



Elle prend aussi une tournure "sociale" puisqu'elle fait chasser des gars qui ne sont pas du coin

Autre aspect, les chasseurs locaux sont rarement conviés à ces battues, elle sont "réservées" aux amis des lieutenants de louveterie et au notables du coin.

D'où des rancoeurs des contrariétés.

[henri X]

Autre exemple sur la neccessité de la chasse sur la faune sauvage:



On a vu à plusieurs reprise, en cas de surpopulation et de proximité avec les hommes dans des lieux peu chassés (ça va de paire), des sangliers ne plus craindre les Humains.



Donc ça donne un animal de plus de 50kg, aux reflexes sauvages, mais aux exigences domestiques, qui peuvent se nourrir dans des poubelles sans craindre les vociférations de son propriétaire (voir d'avoir une réaction agressive sur ce dernier).



Et puis, la beauté de ces animaux n'est elle pas dans leur aspect sauvage, inaccessible?



Observer des cerf comme observer des chevaux... observer des sanglierc comme des porcs domestiques...



C'est nul.



On se doit de prserver l'aspect sauvage.



Ce qui est différent du discours utopistes de quelques "antispécistes", qui ne conçoient que l'aspect sentimental (conception purement humaine et même occidentale) et non pas l'ensemble des réalités qui nous entoure.

[yann96]

Bonsoir,



Kern et Schnutz : Voila donc mon erreur, je ne faisais pas la différence entre la « battue administrative » et la battue que les chasseurs pratiquent. Je ne peux exprimer de jugement sur la seconde car je n’y ai jamais vraiment assisté mais les échos que vous m’en faîtes sont très positifs.



En revanche, j’en sais un peu plus quant à la battue administrative que je croyais auparavant être organisée par les chasseurs eux mêmes.

Pour la petite histoire, mes deux enfants s’amusaient à observer les chevreuils chez le voisin. Ils leurs avaient même donné un nom : la mère c’était Bambi et les deux chevrillards c'étaient Titi et Lolo. Amusant, n’est-ce pas ? Seulement voila, quelques personnes aux alentours se sont plaint pour leurs arbustes. Très vite une battue administrative (maintenant je connais le mot) a été organisée. Je n’ai pas pu la voir mais on me l’a racontée au retour des vacances. Comment expliquer à vos enfants que la mère et ses enfants ont été abattus par dix chasseurs autour d’un malheureux jardin ?

Non, les « chasseurs » ne sont pas entrés dans la propriété, mais ils en étaient proches tout de même. Oui, ils ont tués la mère et ses enfants, matures certes, mais jeunes. Non, ils ne nous ont pas prévenus. Oui, pour le coup, on peut dire que les animaux n’avaient aucune chance, cernés comme ils l’étaient.

Mes deux enfants ne comprenaient pas, ils ne pouvaient pas comprendre ! Heureusement aujourd'hui d'autres chevreuils ont colonisé le jardin mais mes enfants ont grandi...

Alors je peux comprendre votre passion parce que d’après ce que vous m'en dites vous l’exercez sagement. Mais ces abrutis, eux, ne pensaient qu’à les butter pour que les rosiers des alentours refleurissent !



Ps : petite question, j’ai cru comprendre que certains d’entre vous reprochaient aux lois réglementant la chasse d’être trop spécifiques au territoire français dans sa globalité mais de ne pas prendre assez en compte les micro-biotopes propres à chaque communes par exemple. Est-ce vrai ?



Arnauld : Oui je sais que ce n’est pas un métier à temps plein. Qu’est-ce qui t’as fait croire dans ma phrase que je pensais le contraire ?



Henri X : C’est exact, je ne trouve rien à redire. Protégeons la nature mais ne « l’humanisons » pas si je puis dire.



Yann.