@Anna Borrel - Marianne2007.info wrote:Frédéric Nihous : candidat sans médias, mais pas sans électorat
Les plateaux télés l'ignorent, la presse ne le connaît pas. Pour les médias parisiens, Frédéric Nihous n'est qu'un « petit candidat » de plus. Pourtant, en 2002, son parti « Chasse, pêche, nature et traditions » (CPNT) a remporté 4,23% des suffrages à l'élection présidentielle ! Gros plan sur un candidat qui creuse son sillon hors de la bulle.
Vous ne connaissez pas Frédéric Nihous ? Si vous habitez Paris, c'est normal. Le candidat de Chasse, pêche, nature et traditions (CPNT) n'écume pas les plateaux télés, ne fait pas la une des magazine people et ne dispense pas ses offs lors de déjeuners mondains avec les rédactions des grands quotidiens… Non pas qu'il boude les médias. Il accorde même volontiers des interviews à La Dépêche du midi ou à La Montagne quand on le lui demande. Mais avec son QG de campagne au pied des Pyrénées et son accent chantant du Nord, le candidat rural est méprisé par la bulle politico-médiatique. A tort : à la dernière élection présidentielle, son parti a remporté 4,23% des suffrages, soit 1% de plus que le Parti communiste. Cette année, il est pourrait bien faire plus.
Chasse aux voix, pêche aux suffrages
Les sondages parlent d'eux-mêmes. Fin 2001, Jean-Saint-Josse, le candidat CPNT de l'époque, était crédité de moins de 0,5% des intentions de vote. Sans doute une faute de frappe : il fallait juste multiplier cette prédiction par 10. Redressement oblige, un sondage récent (Paris-Match, octobre 2006) place Frédéric Nihous à 2% pour 2007. A méditer… Continuer à le traiter comme un « petit candidat » de plus est un pari risqué. Contrairement à d'autres, il ira « jusqu'au bout » : « Jean-Saint-Josse avait rassemblé 982 parrainages en 2002, rappelle-t-il, confiant. J'en ai déjà 250, malgré le barrage anti-démocatique du PS et de l'UMP. » Mis à l'index médiatique depuis longtemps, Frédéric Nihous cultive ses bastions : la Somme (12% à la dernière élection), les Landes (12%) et le Gers (11%). La chasse aux voix et la pêche aux suffrages sont des sports qu'il pratique à plein temps. Et pas seulement une fois tous les cinq ans.
Le piège du « Sarko-Ségo »
Sa méthode : le terrain, ce qu'il appelle, lui « la campagne des campagnes». Au-delà des terres d'ancrage de son parti, ce professeur de droit international sillonne la France chaque année depuis 1999. De la Normandie aux Bouches-du Rhône, du Var au Pas-de-Calais, il part régulièrement à la rencontre de sa base : 1,4 million de chasseurs. Et comme ça ne le gêne pas de marcher dans la boue, il en profite pour saluer tous ces gens que les caméras ne voient pas. La semaine dernière, il était en Bourgogne, par exemple. Au programme : interviews à la presse locale, rencontres avec les agriculteurs, inauguration d'une armurerie et, pour finir, lancement du Téléthon à Châlons-sur-Saône avec les bouchers-charcutiers et les viticulteurs de Saône-et-Loire. Sans oublier, pardon, la réunion avec le responsable syndical des éleveurs d'oiseaux… Frédéric Nihous, c'est un peu l'anti-Hulot. Politiquement, le candidat rural aurait d'ailleurs beaucoup à dire sur le présentateur d'Ushuaïa, chouchou absolu des médias : « d'abord parce qu'il est contre la chasse, ensuite parce que nous défendons l'activité humaine dans les zones rurales et pas seulement l'écologie». Quant au « Sarko-Ségo », il a arrêté de s'en offusquer. « Je ne suis pas le seul à souffrir », observe-t-il, blasé. Mais attention, il rappelle aussi qu'il n'a pas tiré sa dernère cartouche : «En 2002, on était tellement peu médiatisés que le CSA nous a appelés, paniqué, début avril pour nous demander de rattraper notre retard sur le temps de parole. » Trois semaines plus tard, temps de parole ou pas, les électeurs, eux, étaient au rendez-vous.
Lundi 18 Décembre 2006
Anna Borrel
En plus voiçi une petit interview radio de mr Nious:
http://portal.vpod.tv/#player:69662