@Ancge Paris le 9 octobre wrote:Monsieur Jean-Louis BORLOO
Ministre de l’Ecologie, de l’Aménagement
et du Développement Durables
246 Boulevard Saint Germain
75700 PARIS
Paris, le 9 octobre 2007
Objet : H5N1
Usage des Appelants
Monsieur le Ministre,
Depuis plus de deux mois, aucun cas d’oiseau sauvage ou domestique mort victime du virus H5N1 de l’Influenza Aviaire n’a été détecté en France.
En dépit de cette situation stable et indéniablement satisfaisante en pleine migration des oiseaux sauvages, l’usage des appelants pour la chasse des oiseaux d’eau sur les zones humides intérieures et le littoral méditerranéen reste interdit sans qu’on en comprenne bien les motivations actuelles.
Pire, nul n’ignore que, chaque année, le même phénomène migratoire se reproduit. Il ne fautdonc pas être grand sorcier pour en déduire qu’à chacune de ces phases, les experts seronttentés de formuler le même avis partagé, pour ne pas dire controversé, et que la frilosité des politiques, sous couvert de la constitutionnalité du principe de précaution, tendra à aboutir aux mêmes décisions.
La chasse du gibier d’eau avec appelants en France, traditionnelle, coutumière et multiséculaire, risque donc bien de vivre ses derniers instants et d’être la première victime française du virus H5N1, si bon sens et proportionnalité ne retrouvent pas vite droit de cité.
C’est à cela, Monsieur le Ministre, que vous appelle, de tous ses voeux l’ANCGE. Bien évidemment, les chasseurs de gibier d’eau de France n’ignorent rien du poids économique de la filière avicole industrielle, devenue véritable machine à broyer les petits éleveurs individuels tels que les détenteurs d’appelants. Tout un secteur d’activité qui pourrait tousser, ne plus vendre ou ne plus exporter, de l’emploi qui pourrait être perdu et bien plus d’euros encore, si un malheureux appelant, actuellement assimilé à de la volaille domestique, venait à se gripper au contact des oiseaux sauvages.
L’ANCGE le répète et le demande à nouveau : la solution se trouve dans un statut spécifique de l’oiseau appelant, qui le distingue de la volaille d’élevage.
Cette dernière est destinée à la consommation alimentaire, pas l’appelant. Sa vocation n’est pas d’être mangé, elle est de chanter et d’attirer l’avifaune sauvage.
Vouloir considérer l’appelant comme de la volaille, c’est un peu comme assimiler un serin ou un canari à une dinde de Noël ou à un chapon, fussent-ils labellisés.
Même en fin de vie, l’oiseau qui aura été sélectionné pour l’attractivité de son chant ne finira pas dans l’assiette, d’abord parce qu’il est trop vieux, et dur certainement, ensuite parce que le chasseur ne le peut pas, comme il ne saurait manger son chien.
Ne pas tenir compte de cette réalité, de cette évidence, entretenir une confusion préjudiciable entre des catégories d’oiseaux totalement différentes ne permettront pas la bonne gestion de ce dossier et sa conclusion heureuse et pérenne.
La Commission européenne s’est déjà engagée dans cette voie en instituant une dérogation appelants aux conditions de traçabilité et de suivi sanitaire.
ette piste peut être reprise à l’échelon national, même si cela impose des contraintes lourdes et coûteuses, pour que l’usage des appelants puisse être à nouveau autorisé, durablement et sereinement, en s’entourant
toutefois de toutes les précautions jugées aujourd’hui nécessaires.
L’ANCGE vous réitère donc sa proposition d’instituer un statut réglementaire spécifique à l’oiseau appelant, bagué, identifié, fiché, suivi sur le plan épidémiologique, autorisant son usage sur toutes les zones humides de France à l’exception des périmètres de 10 à 20 km des zones où un oiseau d’eau sauvage viendrait à être découvert mort du virus H5N1 de l’Influenza Aviaire, pour une durée de 21 à 31 jours.
Seul ce schéma, assorti des contraintes déjà validées par la Commission européenne et déclinées en France par le MEDD et le MAP, peut garantir une sortie heureuse de cette situation de crise, sans aggravation du risque épizootique, sans mise en péril économique de la filière industrielle avicole et sans perdre, pour autant, une activité culturelle française traditionnelle majeure.
J’espère, Monsieur le Ministre, au nom de tous les chasseurs de gibier d’eau détenteurs d’appelants de France, que vous voudrez bien entendre et prendre en compte ce énième appel et vous prie d’agréer l’expression sincère de mes très respectueuses salutations.
Voir le résultat de tous ces protestation:
http://www.chassepassion.net/forum/view ... 679#136679