@calpas80 wrote:J'ai l'impression que ces sujets amènent à... brasser beaucoup de vent
oui c'est vrai
Spéciale dédicace pour ceux qui pensent qu'on ne peut gagner de l'argent avec l'écologie :
on peut déjà faire du pognon avec de l'écologie... et ce deux deux façons. Je m'explique.
1 - La façon passive.
Imaginons une usine qui a une cheminée. Qui fume. Beaucoup et noir. Le patron se rend compte un jour que pour 100 unités énergie mises dans l'usine, 65 vont à la production, 20 à la propulsion et le reste est gaspillé. Tant que une unité énéergie coûte 5x, bon ben ça va. Puis un jour, il y a la guerre du Kippour, on passe à 12 x, puis à 25 x six ans plus tard. Et un jour on se retrouve à 100 x. L'usine est au bord du dépôt de bilan, elle licencie à tout va. Sauf qu'entretemps on a changé de patron, et celui-ci se dit 100-65+20 = 15. On gaspille 15x100 = 1500x. Avec ça, on sauve dix emplois. Alors l'usine commande un bon filtre, qui coute 100 x, et économise en cinq ans l'équivalent de tout ce qui a été perdu depuis la création de la boîte en 1865.
Cela, c'est la façon passive : on y gagne ce que l'on ne dépense pas.
2 - La façon active.
Imaginons un plateau rocheux dont on ne sait que faire. Il sert pourtant à protéger la plus belle plage du monde, celle de La Baule. Mais aucune utilisation commerciale n'est possible, c'est bien trop dangereux et de toute façon il n'y a plus de poisson à cinquante kilomètres à la ronde depuis 1945, les allemands ayant tout miné et cyanuré. Un jour on se dit : et si on y plantait des éoliennes? Tout le monde gueule, les commerçants, les touristes, la belle vue est morte, bref, le serpent de mer. De mairie en mairie on se passe la patate chaude, tout autour de la baie, jusqu'un jour où le président vient, on lui présente le projet et il dit "Non, mais ça va pas la tête? Vous allez nous fusiller le premier pole touristique breton! Alors virez moi ce projet dans les archives, et qu'ça saute!". Bref, exit les vingt-quatre éoliennes.
Pis un jour, un inventeur français va voir EDF et leur dit : il se trouve que sur ce plateau, il y a un courant du diable; j'ai une technique pour faire de l'éléctricité avec la houle, et il y en a encore + que dans le Raz de Sein. Facilement accessible, 2 kilomètres du continent, un sol bien sableux pour mettre le cable, un phare à 500 mètres, bien signalé bien connu, pas de pêche, le paradis quoi. Si vous m'apportez 50 % du financement, 1) je vous abandonne 50 % du grisbi et 2) je vous laisse commercialiser le truc à l'étranger. EDF accepte en se disant qu'après tout, l'autre leader étant américain et travaillant à Brest sur des prototypes préindustriels, y a ptêt moyen de faire contrepoids si on s'active.
D'où la centrale houlomotrice du plateau de la Banche, finie pour 2011. L'éléctricité sera rachetée au prix de l'éolien (55 centimes d'€ le Kwh), mais avec moitié moins de charges...
La façon active, c'est d'investir en écologie, en étant premier, avec risques, et d'en retirer de l'argent. Beaucoup d'argent. Y a d'autres exemples.
NOTA 1 : On remplace pour le 1, le x par le $ et l'unité énergie par le baril de pétrole
NOTA 2 : Le plateau rocheux dont on ne sait que faire est celui de la Banche, nommé aussi plateau du Four dans sa partie la plus éloignée du continent. Il se trouve au large du Croisic, du Bourg de Batz et de La Baule.
NOTA 3 : Le président, c'est Sarko. Je n'ai pas rajouté la célébre réplique, mais elle y était aussi
Est-ce que c'est plus clair?