Troisième dimanche....
Ce matin, il y a un brouillard du diable…
Je sais par expérience que sur ma chasse, hélas, il ne se lèvera pas de la journée...
En arrivant au rendez vous , je constate une affluence inhabituelle, ainsi que la mine renfrognée d’un certain nombre de chasseurs. J’avais oublié que, aujourd’hui, on pouvait tirer le lièvre et qu’il y avait distribution des bagues, car nous faisons partie d’un GIC lièvre. J’ai aussi très rapidement l’explication de la triste mine de pas mal de participants : Pour cause d’épidémie de tularémie, on ne tire pas le lièvre…
En contre partie, pour les consoler, on ouvre prématurément la chasse au bois, où, paraît il, il y a quelques couvées de faisans sauvages.
Je m’équipe sur le parking surencombré, tandis qu’une foule se précipite vers le bois dans le plus beau style d’un départ du cross du Figaro. Il ne reste avec moi que deux autres zozos, fans du perdreau, qui regardons ce cinéma en nous tenant les côtes. m1;dr
Je lance Bill, mais, au-delà de 100m je ne le vois plus dans le brouillard, Je suis obligé de régler sa quête au sifflet , ce qui m’ennuie, et ennuie le chien par la même occasion, car il a l’habitude de pouvoir librement s’exprimer.
Les guérets sont trempés, les peu de betteraves qui restent sont trempées, ainsi que quelques bouts de chaume qui ont fortement rétréci, car, pendant la semaine, les charrues et les semoirs ont fait leur œuvre… Aucune chance d’y trouver les compagnies, qui doivent être le long des lisières ou dans les labours.
Et effectivement, Bill croise en vain jusqu’à ce qu’on arrive à un labour à grosses mottes. Je me demande toujours comment les chiens arrivent à courir à cette vitesse sur ce type de terrain où je me tords les chevilles tous les trois pas.
Je suis du regard un pigeon qui passe au dessus de moi, et , quand je jette les yeux à nouveau sur la plaine, Bill a disparu. En me rapprochant de l’endroit où je l’avais vu la dernière fois, je repère le chien, écrasé à l’arrêt dans un sillon. Je referme le fusil et je m’avance, jusqu’à ce qu’une compagnie d’une dizaine d’oiseaux démarre devant le chien. J’ai le bonheur d’en décrocher un que Bill me rapporte, tout content.
Au retour, je suis, bien sûr, à mauvais vent. Mais Bill, qui connaît la musique, sait très bien gérer la chose : Il monte droit devant moi et revient sur moi, en quête croisée, donc à bon vent pour lui…
C’est ce qui lui permet de claquer un arrêt sur la bordure du chemin, dans le petit sillon où il y a un peu de végétation. C’est typiquement le coin où un faisan chassé du bois vers la plaine par la pétarade entendue au début de la chasse, peut se remiser…
En regardant bien, je devine le coq tapé devant le chien. Je fais couler, ça vole, ça tombe (si, si, je fais des progrès
) et Bill rapporte à son « papa ».
Je regagne ma voiture, tandis que le brouillard, comme je le craignais, ne s’est pas levé, et a même plutôt épaissi…