@yann96 wrote:Bonjour à tous, voila donc ma réponse :
Oui je comprends la passion qui vous anime et qui vous rassemble. Je la partage également mais en guise d’arme, je n’ai qu’un appareil photo. Je fais d’ailleurs part de mon intérêt dès les premières lignes de mon ancien message. Gironde_chasse : je vois exactement ce dont tu parles et tu expliques d’ailleurs très bien cette passion. Pour moi, un « bon chasseur » est assez semblable à un photographe animalier : il est à l’écoute de la nature ! Kern le mentionne aussi.
La Régulation ? La blague ! Je m’y attendais à celle-là. Je dis non ! J’ai longtemps cru qu’il s’agissait d’une excuse inventée par quelques chasseurs malhonnêtes mais c’est pire que ça ! Il s’agit d’un véritable mensonge, une idée reçue que chacun répète à tord et à travers. N’importe quelle étude scientifique sérieuse remettant en cause la régulation démontre qu’elle pourrait très bien se faire sans l’homme. Il s’agit essentiellement d’une plainte lancée par certains propriétaires agricoles ou particuliers qui en veulent au soit disant trop grand nombre de sangliers qui viennent labourer leur terrain ou aux chevreuils qui abîment leurs rosiers. Et c’est ainsi qu’en tuant les renards par exemple (qualifiés de nuisibles), les rongeurs prolifèrent : un cas parmi tant d’autre qui montre que l’abus de la régulation dérange toute la chaîne alimentaire.
Quant à l’affût et à l’approche : oui Serge66, il est vrai que le fait d’abattre un animal qui ne s’y attend pas peut paraître cruel mais dans les faits, il y a moins de coups de fusil qu’en battue.
La question de savoir si l’animal a ou n’a pas « la chance (la possibilité) de s’enfuir » se pose ! Mais Schnutz et Kern expliquent que selon eux, cette opportunité pour l’animal d’échapper aux tirs, existe bel et bien dans les battues. Notamment avec l’exemple très explicite du vieux cerf. Toutefois je tiens à préciser que les battues que je dénonce sont celles qui, comme Henri X le signale, sont plutôt de l’ordre de 50 chasseurs espacés de 30 mètres.
Pour conclure, il est en effet question de la mentalité de chacun des chasseurs comme dit Henri X avec son exemple des brocards. Et la chasse, quoique sévèrement réglementée, est aussi question de s’adapter à son environnement comme dit Kern. L’honnêteté et la mesure de chacun font et feront que les ressources seront mieux préservées malgré le fait que certain tableaux de chasse seront moins garnis.
Ps : je n’ai jamais eu l’intention de créer une dispute et cherche juste des explications et des avis. Je ne suis pas anti-chasse mais ce que l’on pourrait qualifier de chasse-modéré (ce que beaucoup de chasseurs appliquent déjà). L’idée de boycotter ce topic est à l’encontre même du principe d’un forum. Le non-respect dont certains font preuve pourrait totalement discréditer leurs arguments.
Yann.
La démarche du chasseur n'est pas celle du naturaliste mais celle du cueilleur. L'un a une belle photo du cèpe, l'autre une omelette (peut être aussi une photo en plus, ce n'est pas exclu). S'agissant d'un animal, cette collecte est plus complexe, plus prenante et nécessite un investissement plus important.
Le cèpe a t il sa chance face à l'opinel? La question n'est pas pas posée dans les bon termes. Dans l'idéal, lorsque l'on tire l'animal ne devrait avoir aucune chance, c'est a dire que le tir devrait être réalisé lorsque l'on est certain de tuer l'animal sans souffrance inutile.
Très tôt s'est posée la question de la régulation de la pression de chasse. Elle a trouvé deux formes principales : soit limiter le nombre de chasseur soit complexifier l'acte au moyen d'interdit. Aujourd'hui nous avons des outils plus précis qui nous permettent de connaitre le nombre et le type d'animaux que nous pouvons prélever. J'appelle de mes vœux sa généralisation au plus grand nombre de gibier.
Tu ne connais que l'approche et la battue mais il en existe bien d'autre. Les chasses qui stressent le moins l'animal sont aussi celles qui lui laisse le moins de chance.
j'en citerai deux :
- l'affut : le chasseur se poste et attend la tombée du jour ou la levée du soleil. L'animal vient manger ou boire, il est alors abattu, sans stress.
- le drucken ou la poussée silencieuse. Le chasseur se poste, le rabatteur marche vers lui sans cri ni chien. l'animal prudent va donc se dérober et s'éloigner précautionneusement, c'est ainsi qu'il va se rapprocher du chasseur.
A contrario, d'autres modes de chasses place la capture sur un mode plus compétitif, l'animal à davantage sa chance mais il est beaucoup plus stressé.
C'est le cas de la chasse à courre, qui est un affrontement d’endurance entre la meute et les cavaliers d'une part et l'animal d'autre part. C'est aussi le cas de la chasse à l'épieu et aux chiens de prise. Ces chasses laissent davantage de chance à l'animal, au prix d'un stress important et d'une douleur physique. Elles ont peut être le mérite d'apporter d'autres critères de sélection que ceux de la chasse à tir.
Concernant la régulation, elle n'est pas qu'une excuse facile. Certains animaux s'adaptent beaucoup mieux que d'autres au bouleversement liés à l'activité humaine.En Europe occidentale, il n'y a plus d'espace à l'état de nature, sans intervention humaine. Le renard en fait partie. Là encore, régulation ne veut pas dire anéantissement. Je te joins un petit article écris par un ami qui gère une réserve de faune en Ouganda, il s'exprime en Anglais mais explique les choses mieux que moi.